A Valenciennes, une association de Sourds et Malentendants en situation périlleuse
L’association « Signe Rouge », depuis 1965, est dédiée au Sourds et Malentendants à Valenciennes, mais bien plus largement sur le territoire. En ce moment, elle traverse une période difficile face à une problématique de local très impactante, la suivie de cette association au service des personnes en situation de handicap auditif est en jeu, ni plus, ni moins (Visuel façade du bâtiment au 195 Avenue Desandrouin à Valenciennes).
(Espace intérieur de 360 M2 au 195 Avenue Desandrouin à Valenciennes)
« Nous avons besoin de 70 000 à 100 000 € pour remettre aux normes ce local», Jean-Marie Prévost
Cette association comprend une centaine de membres. En 2014, elle a quitté la commune d’Anzin afin d’acquérir un nouveau local sur la ville de Valenciennes. « Nous avions des problèmes de voisinage, les Sourds et Malentendants ne s’entendent pas. Donc, après de nombreux problèmes avec les voisins, la mairie nous a conseillé de vendre notre local », explique Jean-Marie Prévost, le trésorier de l’association.
« Les Sourds et Malentendants font du bruit », Jean-Marie Prévost
Le résultat fut sans appel, l’association Signe Rouge a vendu son local en 2014, et a acheté pour un montant de 220 000 € un nouveau site plus adapté au premier abord au 195 Avenue Desandrouins à Valenciennes, sur la zone industrielle de l’entreprise Cochez.
Cet emplacement a d’énormes avantages. « Les Sourds et Malentendants font du bruit. Là, il n’y a aucun vis à vis, donc pas de souci pour les nuisances sonores, l’espace intérieur est vaste (350 M2). Enfin, en terme de mobilité, il est situé à deux pas de la station St Waast de tramway », poursuit Jean-Marie Prévost, un site parfait sauf que… !
« Nous ne pouvons plus accueillir du public », Jean-Marie Prévost
Malheureusement, la problématique est que ce local n’est plus conforme aux normes en vigueur pour l’accueil du public. Electricité, plafond en premier lieu, isolation thermique pour l’ensemble des fenêtres, revêtement de sol, aménagement des parkings. » Même sans tout faire d’un coup, nous aurions besoin de 70 000 à 100 000 € pour rénover ce local dont le potentiel est énorme, avec un emplacement idéal pour notre association. Nous pouvons faire beaucoup de choses à destination de ce public, les leçons de code pour Sourds et Malentendants, de l’administratif… » , poursuit Jean-Marie Prévost.
Même avec un permis de construire délivré par la mairie de Valenciennes, l’association n’a pas les moyens financiers de réaliser ces travaux. Toutefois, elle continue sa mission « à travers l’organisation d’un repas (payant) mensuel rassemblant une centaine de convives. Cela nous permet de payer la salle de la Plaine (St Waast) et les impôts fonciers mensuels », ajoute-t-il.
Concrètement, l’association paye 650 euros par mois d’impôts fonciers, alors que « nous ne sommes plus classés comme ERP, nous ne pouvons plus accueillir du public. Ensuite, la mairie de Valenciennes a fait un geste, nous payons 7 fois sur 11 salles à l’année », indique Jean-Marie Prévost, le trésorier de l’association.
Cette situation est très complexe pour Francis-Pierre Desse, Mal-Entendant, et président de cette association depuis le 26 mars 2017. Les fonds participatifs, le crowfunding, le mécénat, l’aide publique, tout est envisageable, mais le sort des personnes en situation de handicap, loin des caméras, intéressent-ils encore quelqu’un, on se le demande réellement !
Daniel Carlier