Marie-Thérèse Griselain : « Pour certains parents, sortir du handicap, c’est Lourdes ! »
La sensibilisation aux personnes en situation de handicap doit s’imprimer dans tous les milieux, en l’occurrence une organisation religieuse comme dans toute autre collectivité. Dans cette optique, Marie-Thérèse Griselain s’attache depuis le 01 janvier 2019 à la mission Handi Pastorale pour le compte du Diocèse de Cambrai, rien n’est simple sur cette thématique ici et ailleurs.
Marie-Thérèse Griselain en mission « Handi Pastorale » pour le diocèse de Cambrai
Après le décès de Monseigneur Garnier, le 15 août 2018, Monseigneur Dollmann a pris ses fonctions dans le nord fin novembre 2018. En provenance d’Alsace, Monseigneur a rapidement rencontré Marie-Thérèse Griselain afin de lui proposer une mission au sein du Diocèse de Cambrai.
En effet, très sensible sur le sujet, Monseigneur Dollmann a souhaité la nommer responsable diocésaine de la pastorale des personnes en situation de handicap, mission baptisée « Handi Pastorale ». Cette prise de fonction est effective depuis le 01 avril 2019, mais « je suis sur le terrain depuis le 01 janvier 2019 », précise Marie-Thérèse Griselain.
Pas une mince affaire compte tenu déjà du périmètre géographique du Diocèse de Cambrai : ce dernier comprend le Valenciennois, le Douaisis, Le Denaisis, la Pévèle Sacrpe, Le Pays de Mormal, Le Val de Sambre (Maubeuge), l’Avesnois, Le Cateau-Cambrésis, l’Escaut Sensée (Marcoing) avec un centre de Doyenneté à Cambrai et un site administratif à Raismes. « A Cambrai, outre la cathédrale, vous avez le service financier, le service RH, près de Monseigneur. Ensuite, sur Raismes, vous avez tous les autres services, les formations, le centre de réunion, c’est le coeur de vie du Diocèse de Cambrai », précise Marie-Thérèse Griselain. Oui, un diocèse possède tous les standards d’une collectivité territoriale. Feu Monseigneur Garnier se plaisait à dire que son budget, pour tout le Diocèse, représentant plus d’un millions d’âmes, équivalait à celui d’une ville entre 15 000 et 20 000 habitants suivant la situation très variable, comme chacun sait, d’une collectivité locale.
Plus particulièrement, Marie-Thérèse Griselain est reconnue sur le Valenciennois pour son engagement indéfectible pour le sport handicap, mais également pour l’inclusion dans le monde du travail. Légionnaire, elle fut aussi consacrée en 1996. Particularité de cette consécration « je ne fais pas partie d’un ordre, je dépends directement de l’Archevêque de Cambrai », précise-t-elle.
« La personne en situation de handicap n’est pas une malade ! », Marie-Thérèse Griselain.
La mission de Marie-Thérèse Griselain est très vaste. Evidemment, elle s’adresse à l’ensemble du personnel diocésain, mais également à toutes les personnes participant à la vie diocésaine, adultes et enfants. « Mon rôle est de sensibiliser les prêtres et tout le personnel diocésain », précise-t-elle. Et en même temps, elle rappelle un postulat valable dans tous les milieux. « Même si ma mission est rattachée à la « Pastorale de Santé », c’est une branche à part, le handicap ! Il ne peut y avoir de confusion dans les missions, la personne en situation de handicap n’est pas une malade », lance Marie-Thérèse Griselain.
« Ensuite, j’accueille toutes les familles, les parents et les jeunes en situation de handicap afin de dialoguer. Je suis à l’écoute des adultes, des jeunes en situation de handicap, je reçois chaque semaine au sein de la Maison Diocésaine de Raismes tous les publics en demande », souligne Marie-Thérèse Griselain.
« Je m’aperçois de suite quand je suis bien accueillie dans une réunion », Marie-Thérèse Griselain
En clair, il faut parfois faire accepter à des parents que son enfant est une personne handicapée, elle n’est pas malade. Toutes les prières du monde n’y changeront rien. Par contre, l’acceptation de cet état de fait est fondamental pour son quotidien. « Pour certains parents, sortir du handicap, c’est Lourdes ! Personnellement, je ne ressens mon handicap que face à un obstacle », poursuit Marie-Thérèse Griselain.
Ça, c’est dit, la charité chrétienne n’est pas cet espoir permanent que le handicap va disparaître suite à un miracle. Non, en 2019, le miracle est que chaque composante de notre corpus sociétal accepte le handicap sans donner le sentiment aux intéressés d’ouvrir le Mer Rouge pour y arriver, cela s’appelle l’intégration ou l’inclusion !!!! Pas besoin d’Abraham, prophète au carrefour de toutes les religions, pour arriver à bonne fin. Il faut juste du civisme bien laïc ni plus ni moins ! Inutile de dire non plus que cette pensée n’est pas partagée par l’ensemble de la communauté catholique, comme nous le démontre l’actualité brûlante sur la fin de vie.
« Je m’aperçois de suite quand je suis bien accueillie dans une réunion. Parfois, une place pour mon fauteuil m’est réservée, et parfois je suis au fond de la salle derrière toutes les chaises… », souligne-t-elle l’oeil pétillant !
Cette mission ((bénévole) aboutira assurément à faire avancer une cause au sein de cette collectivité religieuse enclin, comme toute autre, à certains clichés. « Handi-Pastorale est ouverte sur la société », conclut Marie-Thérèse Griselain.
Au sein de la Maison Diocésaine de Raismes, 174 rue Léopold Dusart, Marie-Thérèse Griselain reçoit tous les publics le jeudi de 14h à 16H30, et le mardi de 14H à 16H30 (une semaine sur deux) : handipastorale.diocesecambrai@laposte.net et 07 67 51 66 87.
Daniel Carlier