Nacim Bardi « Marine Le Pen profite de la misère des gens pour mentir »
La campagne européenne dans le Valenciennois a été marquée, mardi soir, par la venue du Premier ministre, mais également par un meeting dans la salle Baudin, archi comble, à Denain avec Ian Brossat, tête de liste du Parti Communiste Français. Pour autant, cette réunion publique avec Marie-Hélène Bourlard à Marly et Nacim Mardi n’avait pas prévue cette nouvelle actualité fracassante d’Ascoval.. !
« Nous rencontrons Bruno Lemaire ce jeudi, et l’actionnaire principal d’Olympus Steel, Greybull, vendredi », Nacim Bardi
L’actualité du jour d’abord, l’annonce de la mise en sauvegarde, ou l’équivalent anglais, ce matin fut comme un nouveau coup de massue pour l’ensemble des salariés d’ASCOVAL. Reprenons le fil de cette reprise, le Tribunal de Strasbourg, section Chambre de Commerce, a choisi British Steel comme repreneur de l’aciérie ASCOVAL. « Nous sommes faussement nommés, nous n’aurions jamais dû être appelés British Steel, mais Olympus Steel dont l’actionnaire à 100% est la société Greybull. En Grande-Bretagne, dans une procédure de sauvegarde, la priorité est au créancier, et Greybull est le 1er créancier de British Steel. Le patron de Greybull pourrait donc demander dans cette négociation la reprise des deux laminoirs en Europe sur Hayange et aux Pays-Bas, mais appartenant à British Steel », explique Nacim Bardi, représentant du syndicat CGT chez Ascoval.
Ensuite, le problème est que dans ce deal, mode billard à trois bandes, la transformation d’ASCOVAL afin de l’adapter à une nouvelle production de tube en acier carré, au lieu de rond, devait être financée…, mais par qui demain ? « Dès vendredi, nous allons demander clairement au patron de Greybull si son intention de transformation est toujours d’actualité, et si les fonds nécessaires sont disponibles », ajoute Nacim Mardi.
Pour l’entrevue du jour avec le Ministre de l’Economie, les salariés vont faire état de leur colère, ils sont à bout. « Une erreur dans le timing, une annonce de faillite potentielle de British Steel la veille de notre reprise… Ensuite, je reste confiant, il faut attendre notre entretien avec l’actionnaire principal d’Olympus Steel, Greybull », poursuit-il.
Ensuite, si jamais un échec cuisant venait ponctuer cet épisode douloureux…; Nacim Bardi évoque « une nationalisation temporaire pourrait être une solution le temps de remplir des carnets de commande, de nous rendre autonome, voire dans l’attente d’un autre repreneur », précise-t-il. Ce serait également un formidable message de l’Etat en faveur de son industrie, d’un désir politique marqué d’une production industrielle forte en France.
« Ce plan de sauvegarde de British Steel est dû au Brexit », Nacim Bardi
Enfin, comme un lien avec cette réunion publique en petit comité, Nacim Bardi explique la genèse de cet accident industriel pour British Steel ». « Ce plan de sauvegarde est dû au Brexit, alors les partis politiques nous parlant de sortie de l’Europe… », conclut-il en introduisant la campagne européenne. En effet, le vote en juin 2016 des britanniques à réduit drastiquement les commandes de l’Europe continentale chez British Steel, moins 25 %, la baisse de la Livre Sterling (suite à ce vote) fut spectaculaire avec une hausse du coût des matières premières, bilan déficit de 35 millions d’euros…, et 5 000 emplois directs en danger en Angleterre !
« Sur un plateau télé, Marine Le Pen ne savait même pas le taux du SMIC horaire », Marie-Hélène Bourlard
Tout d’abord, Fabien Thiémé, maire de Marly, est à l’initiative de cette réunion dans la salle Oscar Carpentier de la commune. « Mardi soir, salle Baudin à Denain, c’était un meeting historique. Je n’ai pas connu cela depuis des années dans le Valenciennois (capacité 1 000 personnes). Nous sommes pour une Europe, plus juste, plus humaine, plus sociale », commente le maire de Marly. « Je ne connaissais pas Ian Brossat, tête de liste PCF, et je fus impressionné par sa capacité de discours. Ensuite, ce mélange intergénérationnel entre la jeunesse et les plus anciens… », indique la 1ère adjointe à la ville de Marly.
Pour Marie-Hélène Bourlard, il est nécessaire de confirmer des réalités : « L’Europe, c’est loin pour les gens, et pourtant l’Europe, c’est leur quotidien. Je ne comprends pas que des citoyens soient durant des semaines sur des ronds-points, mais ne souhaitent pas voter. On annonce 60 % d’abstention, c’est incompréhensible ! ».
Ensuite, elle fustige le micro climat de cette échéance électorale. « Nous avons un autre choix que le duel Macron/Le Pen. D’ailleurs Marine Le Pen est complètement déconnectée de la réalité, sur un plateau télé, Marine Le Pen ne savait même pas le taux du SMIC horaire ! Notre liste est composé de 50% d’ouvriers, des personnes qui connaissent les conditions difficiles. On s’appuie sur des élus, et pas sur des énarques. Notre objectif, dimanche soir, est d’atteindre 5% pour obtenir des élus afin que les ouvriers soient représentés », déclare Marie-Hélène Bourlard.
Nacim Bardi ajoute : « C’est à portée de main. Le discours de Marine Le Pen est un mensonge. Marine Le Pen profite de la misère des gens pour mentir. Nous avons fait du porte à porte sur Denain, Marine Le Pen comme le député (Sébastien Chenu) profitent de la situation, ce n’est pas l’immigration qui pose un problème de logement. C’est quoi son programme à Marine Le Pen (hors immigration), c’est une capitaliste !», assène-t-il.
Cette dernière ligne droite de la liste de Ian Brossart, 39 ans, élu à la ville de Paris, a pour objectif ultime la barre des 5% pour prétendre à 4 députés européens, 5,11% pour 5 députés. « Dimanche, tout est possible », lance une jeune militante du PCF.
Daniel Carlier