L’investissement en forte hausse à Condé-sur-l’Escaut
Pour ce conseil municipal du chef lieu du Pays de Condé, le quorum fut difficile à atteindre, il a fallu attendre 15 minutes après l’heure du démarrage. Néanmoins, ce Conseil municipal s’est tenu avec notamment le ROB 2019 (visuel Place Delcourt en cours de rénovation).
Démission d’Antoine Raszka
Evénement de ce début de Conseil municipal fut l’information en conseil de la démission, pour raisons personnelles, d’Antoine Raszka du groupe de l’opposition TEPAC. « C’est avec grand regret que nous perdons Antoine Raszka, nous tenons à saluer son investissement durant toutes ces années. Compte tenu d’un manque de disponibilité, son grand respect l’a amené à démissionner », commente Joel Bois, chef de file de la liste TEPAC.
Le maire confirme ce propos élogieux : « Antoine Raszka exerçait une opposition constructive, nous avons apprécié ses discussions franches ». Assurément, les observateurs du Conseil municipal appréciaient sa pointe d’humour, toujours sympathique dans le climat que nous connaissons… !
Il est remplacé par Xavier Sudzinski de la liste TEPAC. « Nous souhaitons la bienvenue à Xavier Sudzinski, je suis sûr qu’il trouvera ses marques rapidement », conclut Joel Bois.
Bien sûr, le remplacement du démissionnaire dans toutes les commissions s’est opéré, même au sein du Conseil de la CAVM sauf que… ! Ce remplacement s’est déjà effectué durant le dernier Conseil communautaire, c’est Marcel Belurier qui devient conseiller communautaire sans passage devant le Conseil municipal. Consterné par la méthode Roland Bouvart soupire « bientôt c’est l’agglo qui va nous diriger «, merci la loi NoTRE !
Le ROB 2019
Les balises d’un exercice budgétaire sont parfaitement identifiées. Premier point à scruter, l’évolution démographique communale conditionne la redoutée DGF (Dotation Générale de Fonctionnement). 9676 habitants en 2014, 9693 en 2018, et une protection à 9742 fin 2019. La fameuse barre des 10 000 habitants n’est toujours pas atteinte, comme en 2010 (10 069), un seuil symbolique. De plus, la baisse des naissances va commencer à être palpable sur tous les territoires de France, il va falloir gérer cette baisse.
Ensuite, le chapitre investissement est un baromètre révélateur de la dynamique d’une commune, voire de sa capacité financière, ou pas, à lancer des projets. En l’occurrence, les PPI depuis 2015 sont édifiants. Compte tenu de la masse salariale et d’une capacité d’auto-financement réduit à la portion congrue, indiqué par Dominique Lymer à l’époque, la marge financière pour monter des projets était plus que réduite pour cette commune.
Par contre, en 2018 cela frétille avec 2 163 305 euros, et surtout 3 070 395 euros en année, juste avant les municipales. « Ce PPI est important, mais vous bénéficiez de la récupération de l’affaire Captain, soit 1,4 millions d’euros grâce à l’ancien maire, Daniel Bois. Cette somme vous servira pour le projet sur la cité minière », précise Joel Bois.
L’édile de la commune se défend : « Les chantiers PNRQAD, tout comme la cité minière se concrétisent. Ensuite, d’autres projets engagés durant les années précédentes arrivent dans la phase de réalisation ». En chiffre 2019, le PNRQAD se traduit par un investissement de 313 240 euros, les cités minières 382 570 euros, mais également un stade sportif 600 000 €, voirie 394 000 €…
En corollaire à ce PPI, une nouvelle convention permet de prolonger ces chantiers. Pour mémoire, la convention financière PNRQAD fut signée en 2012 pour une durée de 7 ans. Pourtant, le démarrage fut terriblement long d’où un 1er avenant de prolongation, puis un nouveau signé en décembre 2018 permettant à la municipalité d’engager les fonds dédiés à ce PNRQAD avant le 31 décembre 2019. Nous sommes bien sur le temps long d’un chantier urbanistique en France… !
Enfin, Joel Bois propose le vote du budget plus tôt que fin mars. « Nous engageons 25% du budget avant même le vote du budget primitif, soit un million d’euros, il faut voter plus en amont », précise l’opposant. « Mais ces communes qui peuvent faire plus tôt sans les bases fiscales ont plus de marge de manoeuvre », répond Grégory Lelong.
Roland Bouvart confirme « les communes en capacité de voter plus tôt le budget, sans les bases fiscales fournies par l’Etat, sont plus à l’aise en terme budgétaire, moins endettée ».
Enfin, la masse salariale communale reste imposante. « Malgré une baisse du nombre d’agents, nous restons stables en terme de dépenses compte tenu de l’externalisation de certaines prestations », pointe Joel Bois. Pour autant, le chemin est tracé. « Nous avons diminué notre nombre d’agents, de 330 agents + les salariés du CCAS, à 269 agents + les salariés du CCAS « , précise Grégory Lelong.
Convention FIPHFP avec la ville de Condé
Reconnue au niveau régional par le fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique, la commune de Condé-sur-l’Escaut, tout comme celle d’Anzin, ont pu contracter une hausse des subventions à hauteur de 150 000 €, contre 100 000 € à ce jour.
La ville réduit son patrimoine
L’entretien du foncier public bâti est un fil rouge pour toutes les collectivités locales. « Nous avons 66 bâtiments communaux, mais certains sont dans un état très dégradé. C’est pourquoi, nous avons décidé de mettre en vente 12 biens communaux. Cette délibération va nous autoriser à négocier avec de futurs acquéreurs », explique Grégory Lelong.
Ces biens publics son situés rue Pasteur, rue Sainte-Barbe, boulevard des Ecoles, rue du Quesnoy, Place Saint-Amé, etc. Tout ceci participe à la réduction de la charge de la dette publique même » si pour un établissement bancaire, cela constitue une garantie« , souligne Joel Bois. La frontière entre la dégradation d’un bien public devenant une source de frais d’entretien boulimique, et un bien à forte valeur ajoutée pour le patrimoine d’une commune est mince parfois. « Nous souhaitons la création d’un comité de suivi pour ces cessions », demande Joel Bois. » Chaque vente doit être proposée en Conseil municipal, mais il est possible que nous installions une commission (ad hoc) pour suivre les dossiers« , répond le maire.
Daniel Carlier