Amandinois

(Basket) Jenny Fouasseau : un titre historique

Jenny Fouasseau (27 ans, 1,79 m) porte les couleurs du club hennuyer depuis 2017. Native de Reims et attachée à ses racines, elle connait bien les Hauts de France, elle a joué aussi à Calais et Arras. Cet été l’ailière a changé de dimension en devenant championne d’Europe 3×3 avec les Bleues, la première médaille obtenue par la France dans cette discipline. Retraçons avec elle son parcours en toute décontraction.

Une famille de basketteurs

Jenny Fouasseau, tout comme son frère, n’a pas pu échapper à son destin, « ma maman était une basketteuse professionnelle. J’ai toujours traîné dans les salles. On me donnait le biberon à la mi-temps et je dormais dans les vestiaires. J’ai commencé le basket à 4 ans. J’ai fait les sélections. Je suis entrée au pôle avec deux ans d’avance à 11 ans. J’ai fait deux fois les tests à l’Insep et je n’ai pas été prise. Au fur et à mesure je me suis dit pourquoi ne pas en faire mon métier. J’ai fini mes études sur Reims (licence staps). J’ai fait toute ma formation à Reims (Saint Jacques Sport Reims puis Reims Basket féminin, même club qui a changé de nom) et j’ai signé mon premier contrat pro après à Calais ».

 

 

 

L’aventure 3×3

Jenny Fouasseau a pour amie Cassandre Piedbois qu’elle a connu à Reims, « j’ai joué avec elle jusqu’en N3. Aujourd’hui elle joue à Brive la Gaillarde en N1. Le club de Cassandre organisait un tournoi 3×3. Aller là-bas c’est la galère, il y a 7 heures de train. Je l’ai fait pour le fun et rigoler. Il n’y a pas d’arbitre officiel. Le jeu réduit ça m’a toujours plu, il faut créer quelque chose. Avec Cassandre, Christelle Poquet et Anaïs Deyres nous avons participé à l’Open de France à Orléans en 2016. Nous n’avions jamais joué ensemble. Avec cette équipe « la team buvette » nous avons fini 4e, ça nous a plu ».

 

 

 

 

 

 

 

Les équipes de France

Celle qui a pour points forts le shoot, la lecture de jeu et la défense a porté le maillot bleu en équipe jeunes. « C’est un honneur. Entendre la Marseillaise ça donne des frissons. Nous nous confrontons à un autre niveau, c’est différent d’un match de championnat ».
Comment Jen, c’est son surnom, s’est-elle retrouvée dans l’équipe nationale 3×3 ? « J’y suis allée au culot, j’ai appelé Karim Souchu, je lui ai dit que j’étais intéressée pour progresser, c’est complémentaire avec le 5/5. Richard Billant m’a appelée pour un rassemblement en février 2018, nous étions une vingtaine. Il nous a expliqué le projet avec deux équipes de France, une pour la coupe du Monde et une pour le championnat d’Europe. Je n’étais pas dans les 8 mais j’étais la première remplaçante au poste d’extérieure. Lidija Turcinovic s’est blessée, j’ai été rappelée alors que j’étais en vacances. Richard Billant a aimé ce qu’il a vu et me voilà partie pour la Roumanie, je ne m’y attendais pas du tout. Au final ce n’est que du bonheur. Nous nous sommes bien entendues (Ana Maria Filip, Marie-Eve Paget, Mamignan touré), c’était un été de folie ».

Celle qui affectionne le tir à trois points dans le corner avoue manquer de confiance, elle travaille avec un coach mental depuis trois saisons. Ce titre lui fait du bien. «  Le meilleur souvenir c’est après la finale. J’ai réalisé quand j’ai appelé ma mère, j’ai fondu en larmes. Le match le plus dur c’était la demie finale face à l’Ukraine. Ce titre c’est gratifiant, nous nous donnons, c’est physique le 3×3. Nous sommes entrées dans l’histoire en décrochant cette première médaille pour le 3×3. En Serbie les joueurs de 3×3 sont des stars, ce n’est pas encore le cas en France ».

Quel avenir en bleu ?

Après un tel été, la joueuse souhaite revivre de tels moments. « En 2019 nous repartons à zéro. Il faut se connaître, avoir des automatismes pour se qualifier pour la Coupe d’Europe et la coupe du Monde. J’aimerais continuer, pourquoi pas les JO à Tokyo en 2020 ? ça serait un rêve… les places sont chères ».

La blessure

De retour avec le Saint-Amand Hainaut Basket, la numéro 4 n’est pas en pleine possession de ses moyens. « Le genou fait des siennes, c’est frustrant, ça fait deux ans que je suis en délicatesse avec lui. En novembre (2018) à l’entraînement, en voulant m’arrêter j’ai senti une douleur. Le genou a gonflé, j’ai eu trois jours d’arrêt. J’ai passé un IRM. Je me suis fait opérer le 20 décembre, une suture du ménisque. Je fais de la rééducation avec un kiné, du vélo. Je reprendrai la course début mars, j’espère reprendre fin mars ». A l’arrêt forcé la jeune femme a le temps de penser à l’après-basket, « je pense finir à 30 ans mais quand je vois Pauline et Laura je pourrai pousser un peu plus loin, disons 35. C’est le corps qui décidera, c’est encore flou. Je penserai alors à une vie de famille ». Côté vie professionnelle rien n’est acté non plus, « je voulais faire prof de sport, j’ai fait un stage mais ça ne m’a pas plu ».

Jenny vu par Ludivine Marie…

La jeune intérieure partage la chambre de Jenny, qui s’est fait tatouer après sa blessure ce qui ne me tue pas me rend plus fort. Elle réfléchit bien avant de se livrer, « Jenny nous manque, elle met de la bonne humeur, j’ai hâte qu’elle revienne. C’est une personne entière. Si elle a confiance, elle donnera tout, c’est une fille attachiante. C’est la CGT incarnée, elle a toujours quelque chose à dire ! ».

Les objectifs avec le SAHB

Regarder ses partenaires du banc n’est pas une sinécure. « Le basket c’est toute ma vie. Etre blessée c’est compliqué, j’ai envie de jouer, j’ai le sentiment d’être inutile. Mes équipières sont cools, elles sont contentes de me voir revenir pour les matchs à domicile. Par rapport à l’année dernière, l’ambiance est bonne. Accrocher les play-offs j’y crois. Dans ce championnat tout le monde peut battre tout le monde. C’est plaisant à vivre une saison comme ça ».

Anne Seigner

Palmarès
2007 1ère place au Tournoi de l’Amitié (U15)
2008 : 3ème à l’Euro (U16)
2010 et 2011 : champion de France universitaire avec l’Université Reims Champagne Ardennes
2011 : 6e au championnat du Monde au Chili (U19)
2018 : championne d’Europe 3×3

 

 

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