Laurent Degallaix promeut la fusion des intercommunalités
A un horaire totalement inhabituel (11H 30 du matin), le président de Valenciennes Métropole a présenté ses voeux à la population au sein de la Cité des Congrès. Développement économique, projets en cours, attractivité, nouvelle gouvernance intercommunale, le président de Valenciennes Métropole a balayé les enjeux de cette intercommunalité.
Laurent Degallaix : « Le développement économique, c’est l’ADN de l’agglo »
Les jeunes footballeuses du VAFC étaient à l’accueil de la salle de réception, très garnie, de la Cité des Congrès ; la décoration était également au diapason créant une atmosphère assez sportive. La CAVM avait donc son fil rouge, la tenue prochaine de plusieurs rencontres de la Coupe du Monde féminine de football en juin 2019 au Stade du Hainaut, un événement unique !
Le buffet valait également le détour par sa diversité, trois ou quatre restaurateurs de qualité sollicités, un fleuriste de Valenciennes, les Pâtissiers du Hainaut, serait-on en campagne électorale… ?
Dans un discours assez concis, le président de Valenciennes Métropole remet le couvert sur la colonne vertébrale de la CAVM, en l’occurrence le développement économique. « Le développement économique, c’est l’ADN de l’agglo. Nous sommes très offensifs sur le sujet. Nous soutenons toutes les tailles d’entreprises, que ce soit Toyota (5 M€), Raffaut (aéronautique), voire des TPE/PME. Cela représente une intervention de la CAVM sur 70 dossiers depuis 2014 pour la création, même si c’est toujours difficile à évaluer, d’environ 1 500 à 2 000 emplois », indique le président de Valenciennes Métropole, du Pôle Métropolitain, maire de Valenciennes, UDI.
Ensuite, il souligne avec justesse le cas particulier d’ASCOVAL : « Parfois, nous avons également un rôle défensif comme sur le dossier ASCOVAL. Nous avons mis 10 millions d’euros. Et je tiens à souligner l’exemplarité des salariés dans ce dossier, mais également la solidarité des élus toutes tendances politiques confondues ». A cet effet, il a rendu un hommage appuyé à Cécile Gallez, maire de Saint-Saulve, la locale de l’étape pour son engagement sur le dossier ASCOVAL.
La presse locale dans sa diversité, brocardé en public aux voeux de la ville de Valenciennes, comme la nationale ont joué également leur rôle concernant le dossier ASCOVAL. 281 emplois menacés ont fait beaucoup plus de bruit médiatique, au plus haut niveau, que les 2 500 emplois en péril de Sevelnord à l’époque !
Ensuite, Laurent Degallaix énumère les dossiers dans un futur proche. « Nous travaillons avec tout le monde, un Eco-Quartier à Aulnoy-lez-Valenciennes (très novateur), une coulée verte à Marly (super projet face au Stade du Hainaut), du renouvellement urbain, mais également le choix de l’extension du golf de Valenciennes (9 trous), en 18 trous sur Marly », souligne le maire de Valenciennes, sachant que ce dernier dossier ne fait pas que des adeptes (fin de l’article).
L’attractivité
Bien sûr, il passe en revue les fleurons de ce territoire, la Cité des Congrès, la Serre Numérique au sein des Rives Créatives de l’Escaut, le Stade du Hainaut « choisi parmi les 9 villes hôtes de cette Coupe du Monde féminine. On attend près d’un milliard de téléspectateurs. D’ailleurs, nous sommes sur le podium des réservations de place derrière Paris et Lyon », ajoute-t-il.
« En 2019, nous allons travailler à une nouvelle gouvernance des agglos», Laurent Degallaix
« Malgré les tensions entre les territoires. En 2019, nous allons travailler à une nouvelle gouvernance des agglos. Cela pourrait devenir une Communauté urbaine, c’est un sujet majeur pour un territoire plus fort », lance Laurent Degallaix. Même si ce sujet fait les choux gras depuis des lustres en coulisses, c’est la première fois que le Président de Valenciennes Métropole affiche de manière ostentatoire cette fusion, on ne parle plus de rapprochement, ni d’étroite coopération, mais de la création d’une nouvelle entité administrative regroupant à minima Valenciennes Métropole et La Porte du Hainaut, voire le Cambrésis et l’Avesnois recoupant ainsi le périmètre du Pôle métropolitain. Déjà en 2001, une seule agglo faisait sens sur le Valenciennois, donc sa naissance ne fait guère de doute courant 2020. Par contre, sur un périmètre plus large, il est moins évident que les aspirations territoriales trouvent un écho favorable dans les hautes sphères, le gratin et les nouilles de Jean-Louis Borloo ont laissé une empreinte indélébile…. ! Cette sortie surprise est-elle en lien avec l’ouverture de la permanence de Valérie Létard sur Saint-Amand-les-Eaux ?
Parole à un gilet jaune
Michel Martinez, membre du comité Gilet Jaune 59 Marly/Valenciennes, était présent à cette manifestation protocolaire. Très attentif au discours du Président Laurent Degallaix, il a pris des notes tout le long de cette intervention, voici son avis serein sur la territorialité !
« Pourquoi fusionner encore des communes dans des structures plus importantes, elles vont encore perdre de la proximité », entame-t-il. Un propos à mettre en liaison avec un sondage national récent sur le regard des Français sur leurs élus, seul le maire demeure encore un interlocuteur crédible pour les citoyennes et citoyens. En effet, mécaniquement le premier magistrat de la commune s’éloignerait en l’espèce plus encore du centre de décision. De l’autre coté, il faut souligner que la force de frappe financière d’une agglo massive est indéniable. 70 à 75 % des investissements publics sont engagés par les intercommunalités en France, c’est à prendre en compte. L’emploi, c’est le pouvoir d’achat, l’emploi, c’est l’entreprise également !
Ensuite, Michel Martinez poursuit : « C’est un peu comme l’Europe, les pays dépendent de l’Europe. Là, les villes dépendent des financements des intercommunalités ». Bien sur, cette notion est très variable selon les intercommunalités suivant le degré de pression politique ou pas. Toutefois, c’est un point de vue pertinent mettant en cause la loi NoTRE, votée sous François Hollande, chantre de la proximité disait-il à la rencontre des Gilets Jaunes en novembre, alors que cette loi par essence administrative est la plus destructrice de la proximité entre l’élu et le citoyen. Elle concentre le pouvoir et les compétences majeures au sein des agglos, et réduit le maire au simple rôle de coupeur de ruban. Pour ceux qui ont pu écouter les 13 heures de questions/réponse des maires dans l’Eure et le Lot, ce fut un véritable peloton d’exécution de la loi NoTRE par l’ensemble des maires présents, certes dans la ruralité ce qui n’est pas le cas du département du Nord, le plus peuplé de France.
Enfin, Michel Martinez évoque un projet qui fait grincer depuis que les premières informations ont filtré sur ce dossier. « Est-ce qu’un golf de 18 trous constitue un projet prioritaire sur Marly compte tenu des problèmes sociaux sur la commune ? », conclut-il, un propos cinglant. Pour le maire PCF, Fabien Thiémé, de Marly, c’est ce que l’on appelle se faire doubler… sur la gauche… ! Quel sera l’argumentaire du maire de Marly durant la prochaine campagne municipale sur ce projet, pertinent sans aucun doute, mais cela vaudra le détour !
Daniel Carlier