Valenciennois

Une page (presque) blanche pour le projet « îlot Mairie » à Saint-Saulve

Une deuxième réunion publique relative au projet d’aménagement urbain  « îlot Mairie » s’est déroulée vendredi dernier au sein de la salle des fêtes de Saint-Saulve. L’espace communal était copieusement rempli durant 2H30 d’échanges qui ne sont qu’un prélude à l’élaboration du projet final, ça promet !

2,5 hectares à aménager sur le projet « îlot Mairie »

Avant de relater le déroulement de cette réunion instructive à plus d’un titre, il faut contextualiser ce projet :

Premièrement, sur l’ensemble du Bassin Minier, un point commun se dégage dans les collectivités locales de manière récurrente. En effet, pléthore de communes ne furent pas urbanisées avec un centre-ville doté souvent de lieux de convivialité, des commerces, parfois des institutions, rien de toute cela, mais bien souvent une ville/rue comme un symbole de l’ère minière d’antan. C’est le cas dans le Valenciennois sur la Sentinelle, Bruay-sur-l’Escaut, etc. Ces villes souffrent mécaniquement d’une carence dans le domaine de la dynamique commerciale, de la vie sociale, voire d’un identifiant fort pour les habitants de la dite commune. La ville de Saint-Saulve n’a pas de centre-ville à proprement parler, mais n’est pas non plus sur le registre d’une ancienne cité minière.

Deuxièmement, le SCoT (Schéma de cohérence territoriale) du Valenciennois a été voté en juillet 2014 par l’ex syndicat SIPES (aujourd’hui intégré au SIMOUV). Ce document administratif élaboré après moulte enquêtes publiques, tous les acteurs publics locaux, territoriaux, et validés par les instances supérieures, régit la consommation foncière sur les prochaines décennies dans cet arrondissement. La ville de Saint-Saulve, et son PLU (Plan Local Urbanisme), encore valable jusque 2020 avant de rejoindre le PLUI (version intercommunale), doit se conformer impérativement avec ce cahier des charges urbain. Le risque est simple. Celui de voir ce projet retoqué par l’Etat de proximité, la Sous-Préfecture de Valenciennes, au titre du contrôle de légalité. Ce document référence établit sur un territoire de 350 000 habitants, avec une demande de 10 000 à 12 000 logements manquants, un cadre précis pour les zones urbaines et rurales.

Enfin, les premières réflexions urbaines sur ce projet local ont démarré en 2012, et par suite les règles ont changé mécaniquement depuis juillet 2014. Le tout sans omettre que le timing de ce projet intervient dans le contexte d’une élection municipale en mars 2020, c’est donc demain sur ce type de dossier.

« L’acquisition du foncier a pris beaucoup de temps. Cela explique ce délai, car nous ne voulions pas recourir à l’expropriation. Cela concerne 4 habitats, et une série de garages où l’EPF (Etablissement Public Foncier) a accompagné la ville de Saint-Saulve. De plus, nous avons choisi le principe de la Concession d’aménagement, et pas un promoteur, afin de maîtriser de bout en bout le projet », précise Yves Dusart. Donc, mécaniquement, tout est négociable puisque c’est la municipalité qui va réaliser tous les choix, et pas un promoteur en fin de course. qui va renégocier financièrement la réalisation intégrale du projet, un grand classique !

Beaucoup de questions !

Si la 1ère initiative date de 2012 avec la lancement d’une réflexion sur la cadre de vie, en novembre 2014, la commune a acté la programmation d’une politique de restructuration urbaine, puis en juin 2015 validé un périmètre de 25 hectares dont le fameux projet « Ilot Mairie ». Ce dernier comprendrait 2,5 hectares aux abords de l’hôtel de ville de Saint-Saulve.

Dans cette optique, les services de la municipalité ont jeté sur le papier un projet, un début de réflexion commune à travers un comité de pilotage assimilé par les riverains comme une chambre d’enregistrement du projet… « mais ce n’est pas du tout un dossier figé, nous sommes dans une phase de concertation (tout le mois de novembre) avant projet, rien n’est bouclé ! », martèle Yves Dusart, en charge des Grands Projets pour la ville de Saint-Saulve. A plusieurs reprises l’adjoint assène sa réalité « je le répète, nous sommes dans une phase de concertation préalable ».

Pour autant, le sentiment premier du public durant cette soirée était que ce projet était déjà ficelé par la municipalité, la présence d’un plan avec un tracé (très peu précis pourtant) a jeté le trouble chez les riverains. Dans cette optique, une association est déjà portée sur les fonts baptismaux « Riverains-Coeur de Ville ». Son président a pris la parole : « Je suis passé déjà vous voir une vingtaine de fois. Au début, c’était un béguinage, mais aujourd’hui cela représente 100 logements ! Ensuite, vous évoquez le SCOT du Valenciennois avec 35 logements à l’hectare ». La réponse est claire « oui, nous sommes dans un projet sur plus de 5 000 M2, c’est bien 35 logements à l’hectare ». Pas de doute, toutes les discussions seront lettres mortes si ce débat technique n’est pas réglé entre l’association, et riverains associés, et la municipalité.

Des questions ont fusé en pagaille, durant 2H30, quasiment chirurgicale sur ce fameux plan source de tensions. Chacune a trouvé une réponse, car souvent une incompréhension était la résultante de la question. Attention, aucune question n’est insignifiante, chaque souci est légitime d’une crainte personnelle et respectable à ce titre. Par contre, une idée a fédéré cette assemblée en fin de réunion. « Je propose que nous partions d’une page blanche à travers la mise en place d’ateliers où nous pourrions, avec des riverains représentatifs, faire avancer ce projet « îlot Mairie » ! ».

Une question très pointue à fait avancer le sujet. Loin Ruol, délégué à l’urbanisme, y répond « sur l’espace visé par ce projet, il y a deux espaces urbains, le premier demeurera en R+2+ comble, le second R+1+Comble ». Donc, ce projet « Ilot Mairie » respecte le PLU de la commune de Saint-Saulve récemment modifié.

Cette proposition d’ateliers participatifs sera-t-elle reprise à la volée par l’équipe municipale ? Cette initiative pourrait permettre une sortie par le haut de ce dossier ô combien structurant au demeurant, c’est indéniable. En résumé, tout est ouvert pour ces ateliers même si aucun projet final ne pourra s’exonérer du respect de la loi dans un Etat des Droits et des Devoirs… ! Lire attentivement le SCOT du Valenciennois ne serait pas superflu pour participer à ces ateliers http://www.scot-valenciennois.fr/

Daniel Carlier

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