Sur les terres du goût…
La manifestation « Terres de Goûts » se déroule pour la deuxième fois au sein de la cité thermale. Vous pouvez (encore) y retourner ce dimanche 14 octobre, une vingtaine de producteurs du terroir vous feront partager l’aventure du goût pour des papilles en ébullition.
Isabelle Pique : « Nous devons reprendre contact avec le consommateur »
Au sein de la salle Alfred Lemaitre, rue Henri Durre à Saint-Amand-les-Eaux, des producteurs du bon goût sont installés à travers une vingtaine de stands. Viande, fromage, légume, fruit, farine, etc., les professionnels vous proposent leurs produits d’une excellente qualité, voire d’une traçabilité sans faille. Cette manifestation a commencé dès vendredi puisque plus de trois cents jeunes écoliers de la commune sont venus afin de découvrir ces produits. Certaines questions posées aux professionnels furent surprenantes… !
Cette manifestation se déroule en pleine actualité écologique où la médiatisation met souvent en rivalité l’agriculture, et sa production face à un indispensable comportement écologique. « Arrêtons de nous opposer. L’agriculteur a pleinement conscience des enjeux environnementaux. C’est le premier interlocuteur territorial », explique Isabelle Pique. Pour autant, le point nodal est un meilleur dialogue entre le producteur et le bout de la chaîne. « Nous devons reprendre contact avec le consommateur », lance Isabelle Pique
Elle met en exergue également une actualité plus cruelle. « Aujourd’hui, beaucoup de mes collègues sont à l’enterrement d’un agriculteur (41 ans) qui s’est suicidé. Nous avons ce triste record en France de deux agriculteurs qui se suicident par jour », poursuit la représentante territoriale du syndicat de la FNSEA.
Le maire de Saint-Amand-les-Eaux rappelle quelques fondamentaux « même si 2/3 des terres agricoles ont disparu avec l’urbanisation, l’agriculture française pèse encore 20% sur le total produit en Europe. Par contre, la vie est difficile pour les agriculteurs. C’est pourquoi, cette manifestation favorise les circuits-courts, car nous devons valoriser les produits du terroir ».
Un autre point est fondamental dans la préservation de terres agricoles, et d’une certaine écologie associée, à travers un ralentissement de l’étalement urbain. « Cela coûte 4 à 5 fois plus cher, mais nous préférons reconquérir des friches industrielles plutôt que de consommer des terres agricoles », ajoute Alain Bocquet. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il existe sur le Hainaut quelques vestiges d’une industrie passée… !
Enfin, pour sa part Christian Rock, le Sous-Préfet de Valenciennes, souligne « que le Valenciennois a 50% de terres agricoles. Au regard des questions posées par les enfants, l’apprentissage du goût est essentiel. D’ailleurs cette année, cette manifestation se déroule durant la semaine du goût. Enfin, je rappelle un point essentiel dans la dernière loi « Agriculture et Alimentation », c’est une meilleure rémunération de l’agriculteur ».
Vous avez encore l’occasion aujourd’hui de profiter de bons produits du terroir, mais aussi de faire vivre un pan de notre économie de proximité.
Daniel Carlier