Amandinois

Le pont sans « Gênes » du Moulin Blanc

Depuis quelques semaines, Alain Bocquet met la pression face à l’état calamiteux du Pont du Moulin Blanc sur la cité thermale. Force est de constater que les acteurs concernés sont paralysés par un décret de 1933. En cas de catastrophe, la justice serait pourtant celle du XXIème siècle… !

La DRAC agace…

Sur le volet patrimonial, la mairie a reçu le rapport conclusif de l’expert du patrimoine sur les fouilles concernant la Grand Place de Saint-Amand-les-Eaux. « Une partie (plus réduite) de la Grand Place va subir des fouilles afin de… », explique Alain Bocquet. Tout a été déjà dit sur l’origine de la découverte, mais il n’en demeure pas moins que le vie continue. Dans cette optique, une deuxième vague d’indemnisations en faveur des commerçants fut validée par ce conseil, trois dossiers ont été approuvés pour un montant total de 66 537 euros. Sur ce dossier tout le monde subit, mais cela ne constitue pas un sujet de polémique, car c’est le lot de toutes les communes chargées d’histoire….

Par contre, le ton est nettement plus percutant face à la position de la DRAC sur certains dossiers. « Concernant le contournement Ouest, certaines personnes dans les administrations nous sortent à chaque fois le dernier décret européen qui annule tout notre travail ». Ensuite, pour unir la colère, Alain Bocquet s’emporte sur une autre délibération « une interdiction de démolir, et de toute autre initiative, relative à une maison située rue de Tournai. Un jour, je vais citer les ou la personne concernée à la DRAC. On dirait que certaines personnes sont nées pour dire Non ! »

Règlement de compte politique…

Juste après le discours liminaire du premier magistrat, Eric Castelain, membre de l’opposition municipale, se lance dans un discours singulier, voire totalement inhabituelle dans un hémicycle local.

En effet, son propos tiré d’un feuillet co-signé par Monique Huon, Jean-Michel Michalak, et bien sûr le locuteur, Eric Castelain, a cloué sur place toute l’assemblée présente, son titre était très direct : « Halte aux querelles politiciennes : Au travail St Amand ». Le ton sans concession a fustigé l’attitude d’Eric Renaud, ancien adjoint de la majorité municipale, mais aujourd’hui opposant déclaré au maire de la commune. Alain Bocquet a d’ailleurs tranché dans le vif en 2017, les choses sont claires dorénavant.

«  Les plaisanteries d’Eric Renaud en séance du Conseil départemental « …  » ne valorise pas l’image de notre commune à l’extérieur-le coût direct de ce comportement se chiffre à 276 000 € de pertes de subventions pour les Amandinois. Un tel comportement est indigne « , déclare durant cette longue diatribe Eric Castelain. « Il n’y a pas de place dans notre assemblée pour ce psychodrame où les acteurs-Alain, Eric, Fabien, Aymeric-…, et les autres- sont la tête d’affiche ». Le  montant évoqué est en liaison avec l’absence de réponse, à ce jour, sur le projet Palais des Séniors par le Conseil départemental du Nord.

Peu commune déclaration, il est bien difficile de la commenter sans être derrière chaque geste, chaque tirade, des élus sur le terrain. Pour autant, on peut affirmer que depuis juin 2017, l’ambiance dans l’immense majorité des localités du Hainaut, et il serait étonnant que cela ne soit pas le cas ailleurs, est devenu électrique, délétère à souhait. Les municipales ont pris un autre élan véritablement à cette date.

Si nous prenons un peu de hauteur, en mode drone, on s’aperçoit que dans plusieurs villes de l’arrondissement comme Condé-sur-l’Escaut, Valenciennes, Marly (liste courte et non exhaustive), la majorité est fracturée, des listes se préparent en catimini voire sans se voiler la face. Tout ceci sans même parler de Vieux-Condé où l’opposition ne siège plus, voire d’une future bataille sur Denain contre le député du Rassemblement National dans la 19ème circonscription. Au moins, à Saint-Amand-les-Eaux, l’affichage est clair, sans ambiguïté, faisant suite à une initiative pertinente du premier magistrat. Il y a une majorité municipale, et deux oppositions au sein de ce Conseil municipal.

Ensuite, si nous prenons un peu plus de hauteur, en mode avion, le discours d’Alain Bocquet évoque cette immense lassitude des élus du terroir. « 1021, c’est le chiffre record du nombre de maires ayant démissionné depuis le début de cette mandature dans notre pays, soit 55% de plus que sous la précédente. C’est dire le blues grandissant des élus locaux », assène Alain Bocquet. Il est probable qu’à l’heure des comptes, avant de s’aligner sur la ligne de départ, le bilan pourrait être assez dramatique.

Un autre maire du Valenciennois déclarait récemment « je crains qu’en 2020, personne ne nous juge sur notre bilan, mais plutôt sur la dernière rumeur sur les réseaux sociaux. On ne sait véritablement pas comment se comporter face à cette nouvelle donne politique. Je comprends très bien que certains élus sont lassés, et démissionnent ». La preuve par les faits, Frédéric Berkamns sur Escaupont, Michel Lefebvre sur Douchy-les-Mines etc., plus des démissions de conseillers municipaux à profusion dans le Valenciennois, il y a indubitablement une rupture dans la digue républicaine.

Dans cette logique de scrutin local, ici et ailleurs, les élus du cru vont comme d’habitude honnir les fameux « Parachutés », souvent constatés chez les élus du RN, mais également chez certains cadors comme Jean-Luc Mélanchon. Ce dernier, véritable nomade des circonscriptions, mais également antérieurement pour une place de sénateur où nombre d’élus locaux n’ont pas souhaité le voir débarquer. Sa mésentente avec Pierre Laurent est issue de cette péripétie* (*le nouveau mot remplaçant « tout va bien jusqu’ici ! »)

L’ensemble de ces données donnent un éclairage à cet échange étonnant, certes courageux, mais avec évidemment une véritable stratégie politique, rien n’est gratuit en la matière, même l’intérêt supérieur de la commune !

Un pont entre des administrations

Le discours liminaire d’Alain Bocquet a mis en exergue également la problématique du pont du Moulin Blanc : « J’ai décidé de mettre les pieds dans le plat. je ne laisserai pas l’inaction des pouvoirs publics mener un jour à une catastrophe possible. J’ai donc décidé d’écrire à tous les partis »… « Le président du Conseil départemental du Nord a indiqué qu’il veillerait à ce qu’une réunion puisse se tenir dans les meilleurs délais ».

Ci-joint courrier de réponse du Conseil départemental du Nord (Lettre Département Pont du Moulin Blanc)

Refus de signature

Face au corset imposé aux budgets locaux, la ville de Saint-Amand-les-eaux fait partie des villes réfractaires à l’Etat. « Nous nous honorons d’être parmi les 93 collectivités (30%) sur les 322 qui ont refusé de céder au diktat du pouvoir central ».

Fibre Optique

Des responsables du syndicat mixe « Fibre Optique 59 62 » sont venus présenter le déploiement de la fibre optique sur la cité thermale. A ce jour, le constat du réseau ADSL est correct en plein coeur de ville, mais très peu satisfaisant « dès que vous vous éloignez du centre », précise le prestataire.

C’est pourquoi, l’arrivée du THD (Très Haut Débit) « sans limite de débit avec la fibre optique » sera une avancée notable, pour ne pas dire essentielle pour l’attractivité de la commune. « Compte tenu du volume d’adhérents (potentiels), les habitants de la cité thermale vont bénéficier du coût le plus faible en France », souligne le référent du syndicat mixe. De concert, Jean-Michel Michalak et Eric Castelain soulignent « la négociation commune avec la région des Hauts-de-France permettant d’atteindre ce tarif très avantageux».

La Maison Louise de Bettignies

Cette réalisation en hommage à Louise de Bettignies, l’année de son centenaire, patine toujours. « Malgré une subvention accordée par l’Etat de 250 000 €, la commission travaux en charge de ce dossier n’a pas pu donner suite compte tenu des travaux supplémentaires, l’amiante en l’occurrence. Il y a toujours quelque chose en plus. Tout est bloqué », soupire l’édile de la commune. Visiblement, Louise n’est pas la seule à faire de la résistance… !

Daniel Carlier

 

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