Edouard Philippe présent sur le Valenciennois pour la « Rencontre nationale des acteurs du renouvellement urbain »
Un Conseil communautaire très copieux s’est déroulé vendredi matin (11H), un horaire inhabituel pour lequel l’assistance fut assez fournie. Beaucoup de délibérations socles, compte administratif, DSP, urbanisme, FPIC, environnement etc., l’EPIC du Valenciennois n’a pas chômé hier matin.
Laurent Degallaix : « L’Etat ne s’applique pas à lui même l’effort de réduction de la dette publique »
En propos limonaire, il faut évoquer le coup de projecteur effectué par Jean-Marcel Grandame à propos de la manifestation « Rencontre nationale des acteurs du renouvellement urbain » les 27 et 28 juin prochain à la Cité des Congrès sur Anzin. « 80 territoires sont annoncés à cet événement de portée nationale », souligne le vice-président de la CAVM. Si Jean-Louis Borloo était déjà annoncé avec sans doute une bonne nouvelle pour le Valenciennois dans sa besace, via une signature à la clé, Laurent Degallaix a dévoilé la venue d’Edouard Philippe en personne durant cette manifestation d’envergure. En effet, le premier ministre réalise un voyage officiel sur le thème du renouveau du bassin minier et du plan de revitalisation des villes moyennes en difficulté exposé en décembre dernier, il est attendu à Douai ce jeudi 28 juin 2018, et fera ainsi un petit crochet par Valenciennes.
Voici l’occasion de parler un peu de politique nationale, cette venue est d’une lecture politique captivante. En effet, la claque publique d’Emmanuel Macron à l’endroit de Jean-Louis Borloo est restée dans les mémoires, même si l’ancien ministre d’Etat précisait dans la presse nationale « que le projet Macron cochait toutes les cases ».
En digression, des proches du Président de la République expliquent à l’envie que le discours du Président en privé et celui en public sont très peu différents, d’où cette vidéo présidentielle en live sur un tout autre sujet. Quoi que l’on en pense, plus que ses réformes, c’est ce qui déstabilise peut-être le plus les politiques plus expérimentés comme JLB où le politiquement correct est indissociable d’un discours politique.
La venue du premier ministre, Edouard Philippe, est assurément un geste de compensation, une marque de respect pour l’ancien maire de Valenciennes, mais également pour son travail de fond dans l’élaboration de son Plan Banlieue, resté en rade ! Ça c’est l’affichage politique, pour la galerie du grand public et des élus présents. Cela reflète peu les enjeux politiques en coulisses, et notamment concernant les prochaines élections européennes.
Laurent Degallaix (UDI) indiquait à l’occasion du lancement de la Grande Marche Pour l’Europe « qu’il n’y avait pas une feuille de papier à cigarette entre l’UDI et LREM sur l’Europe ». Bref, l’évidence en septembre 2017 d’une liste commune entre LREM, le centre gauche, le parti Radical et l’UDI semblait tenir la corde, presque gravée dans le marbre. Neuf mois plus tard, la donne politique a accouché d’un nouveau rapport de force entre l’UDI et LREM. La tension et la négociation sont rudes entre le parti au gouvernement et l’UDI de Jean-Christophe Lagarde. Si une liste unique avec le Parti radical (Dominique Riquet), le centre gauche, et LREM semble acquise pour l’élection européenne du 26 mai 2019 ; rien ne semble plus pareil avec l’UDI. Ce recours devant le Conseil d’Etat de Jean-Christophe Lagarde contre l’instauration d’une limitation 80 km sur les routes départementales est très révélatrice. Intimidation, manoeuvre etc. pour récupérer le maximum de postes sur la liste commune, Jean-Christophe Lagarde emploie la même méthode que pendant la présidentielle avec le parti LR, la bonne vieille tambouille avec le même fond de convictions politique proche du point Barrow.
C’est certain, en pleine crise de l’immigration, d’une réforme sur la formation professionnelle, d’un projet sur les retraites à discuter, du mot environnement bientôt inscrit dans la constitution, de la croissance, du pouvoir d’achat en berne… Jean-Christophe Lagarde marque des points de crédibilité politique. C’est bien connu, l’alcool, le tabac, et le vitesse excessive ne tuent pas. On attend (malheureusement) avec curiosité le discours du maire qui prendra l’initiative de ne pas appliquer cette mesure au 01 juillet, et qui un jour pourrait s’expliquer devant une famille, des parents… suite à un accident mortel sur une route départementale dont la vitesse excessive serait un facteur déterminant !
Le contrat qui dérange… !
Point important de ce conseil communautaire avec le vote officiel de la contractualisation (forcée) des EPCI avec l’Etat afin de limiter la hausse du budget de fonctionnement. Sur ce point, le maire de Valenciennes se lâche : « Nous devons serrer la vis, supprimer des services publics afin de réduire nos dépenses, alors que le budget de l’Etat de baisse pas. L’Etat ne s’applique pas à lui même l’effort de réduction de la dette publique ». Ça c’est dit !
Pôle commercial de Petite Forêt
Une délibération était importante pour la commune d’Anzin avec la déclaration d’intérêt communautaire de l’îlot Daubresse Dabancourt sur Anzin (Avenue Anatole France). « Valenciennes Métropole porte les dispositifs urbains du NPRU et du PNRQAD. Pour plus d’efficacité, il faut déclarer d’intérêt communautaire cet espace urbain inscrit dans ces deux programmes », souligne Jean-Marcel Grandame.
La plus importante délibération concernait une dérogation au Plan Local d’Urbanisme de Petite-Forêt. En effet, cette délibération permet l’urbanisation dans les 100 mètres de l’espace urbain longeant l’autoroute A 23. En clair, c’est un acte légal ouvrant la porte à l’extension du Pôle commercial de Petite-Forêt. Cette extension de la célèbre enseigne de la grande distribution a été validée en CDAC ( Commission Départementale d’Aménagement Commercial).
Inondations
Valenciennes Métropole a pris la compétence « inondations » depuis 2007, et ceci bien avant que la loi NoTRE ne lui impose. Douze communes ont bénéficié de travaux d’aménagement hydrauliques à ce titre. « C’est pourquoi, Valenciennes Métropole doit s’engager pour la gestion de ces aménagements, entretien, fauchage, curage, voire les autres investissements nécessaires », explique Fabien Thiémé, vice-président en charge de cette compétence.
Gestion des déchets
David Bustin, vice-président en charge de la gestion des déchets, expose le bilan 2017 avec de véritables questionnement sur l’avenir !
Le CVE (Centre de Valorisation énergétique) ECOVALOR a incinéré 119 400 tonnes, soit – 10 % de déchets incinérés, et par suite – 16% d’électricité fournie. Ensuite, une hausse de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) pourrait rebattre les cartes économiques d’un CVE. « Jusqu’à présent, nous étions à 12 € la tonne, nous pourrions passer à 25 € la tonne incinérée », explique David Bustin.
Pour compléter cette intervention, le président du syndicat, Philippe Baudrin, précise certains points. « Nous avons dû réaliser 20 millions de travaux sinon, nous devions fermer dans les deux ans. La conséquence directe de ces travaux est un délestage de certains tonnages dans d’autres CVE. Néanmoins, nous avons respecté nos contrats notamment avec des EPCI voisines comme celle d’Arras et du Pays d’Orchies. »
Ensuite, il précise la nouvelle classification suite à ces modifications structurelles : « Nous avons obtenu une nouvelle classification, même supérieure au SIAVED (CVE Douchy-les-Mines), ce qui nous permet de diminuer notre TGAP. Le problème est que la réception des travaux ne se fera pas avant septembre ».
Très prolixe, le maire de Maing annonce un bel événement. « Notre réseau de chaleur (récupération de l’énergie fatale) va alimenter prochainement les entreprises Soufflet alimentaire et Culimat ».
« Certains élus (du syndicat) ne sont jamais venus (depuis 2014) à Ecovalor », Philippe Baudrin
Enfin, Philippe Baudrin s’est insurgé à juste titre contre l’absentéisme des certains élus. « Pour la 1ère fois depuis 2014, nous n’avons pas obtenu le quorum à notre dernière réunion d’Ecoavalor. Certains élus à Ecovalor ne sont jamais venu (depuis 2014) », assène-t-il. Cécile Gallez, maire de Saint-Saulve, rajoute « après les problèmes de Vallourec, je n’ai pas envie de voir fermer Ecovalor ». Le message a été reçu par le Président de Valenciennes Métropole d’où « une veille pour la gouvernance d’Ecovalor ». Une soufflante mériterait de venir à bon escient, car ce sont des élus du peuple qui ne remplissent pas un devoir d’élu de base, la présence… !
Vert-Marine déchu définitivement
Le choses tournent rapidement. Au 01 janvier 2017, Vert-Marine était en charge de deux DSP (Délégation de Service Public) pour le Stade du Hainaut et la patinoire Val’Igloo. La 1ère DSP non reconduite par Valenciennes Métropole le 30 juin 2017 concernait le stade du Hainaut. A ce titre, la CAVM a repris en régie propre cette exploitation.
Cette fois, cette remise en concurrence au 31 août 2018 pour l’exploitation de la patinoire a débouché sur le choix de l’entreprise Equalia. « Nous n’avons aucun problème avec Vert-Marine, mais nous avons pris en compte le maintien des tarifs, un investissement important pour le changement de la sono et des patins. Compte tenu de ces données, nous avons retenu Equalia », précise Joël. Soigneux, le vice-président en charge des sports.
Compte administratif 2017
Les dépenses réelles de Valenciennes Métropole s’élèvent à 145 millions d’euros dont un volant investissement de 50 millions d’euros. L’autre chiffre clé est l’’excédent budgétaire de 17 114 000 millions d’euros reste à réaliser compris. « Le chiffre qui demeure déterminant pour nous est notre capacité d’investissement 17,7%. au lieu de 13% en moyenne nationale. Néanmoins, tout est compliqué en terme budgétaire, mais nous conservons un coup d’avance », souligne Laurent Degallaix.
Enfin, le meilleur chiffre pour la fin « nous conservons une capacité de désendettement de 1,7 années, une donnée faisant rêver quelques communes », ajoute le président de Valenciennes Métropole.
En conclusion, le vote à l’unanimité (obligatoire) pour la répartition des fonds de péréquation intercommunales avec la clé de répartition de 65% pour les communes et 35% pour la CAVM.
Daniel Carlier