Valenciennois

Patrick Roussiès réélu à la présidence d’AGEVAL

Une page s’est tournée mercredi soir au siège de l’association AGEVAL, avenue Desandrouins à Valenciennes. En effet, cette Assemblée Générale élective marque la fin d’un cycle difficile de trois années. Patrick Roussies, président sortant, a de nouveau reçu les suffrages des membres de l’association pour la poursuite d’une gouvernante dédiée à l’insertion des personnes les plus éloignées de l’emploi.

( 3 salariés ayant reçu leurs attestations de compétences entourés par le nouveau Conseil d’Administration)

Une remise en cause globale

1er semestre 2015, l’AGEVAL est en pleine tempête, réduction de l’aide d’Etat, prévisionnel annoncé avec un déficit de 650 000 euros en avril, changement de présidence, suppressions de postes… «  et nous avons fini cette année 2015 avec un déficit de 6 000 €. Ce n’est pas du tout une remise en cause de la gestion précédente, mais nous avons resserrer les dépenses « , explique le président.

Pour arriver à ce résultat permettant de poursuivre cette activité d’insertion, reconnue depuis très longtemps dans le Valenciennois, il fallait également une feuille de route sur plusieurs années. « Un audit fut réalisé avec des préconisations externes et internes sur 3 ans. Nous arrivons au terme de ces 3 années où nous nous sommes remis en cause totalement », ajoute-t-il.

Parmi les modifications structurantes, le nouveau président tient à mettre en exergue la direction intégrée. « C’est un élément fondamental dans le développement de l’association. En effet, à travers ADELI (la holding associative), nous avons une seule direction, via Christophe Ferraï, et des directeurs opérationnels dans chaque structure. Evidemment, rien ne se fait en opposition avec une des 3 associations participante à cette direction intégrée, ADACI, Prim’Toit, et AGEVAL », ajoute Patrick Roussiès.

L’Etat financeur

AGEVAL construit au quotidien un environnement de travail pour un public en marge, des citoyens à l’écart de l’emploi pour lesquels l’insertion constitue un sas social, un bol d’air d’une resocialisation pérenne ou temporaire, ce n’est d’ailleurs pas le plus important. La clé de voûte est que pendant un temps donné, ces personnes sont en activité, un enjeu énorme !

Bien sûr, l’Etat préfère financer largement ces acteurs du quotidien que de monter ex nihilo une structure en propre. « L’Etat est notre 1er financeur (85% du budget). Par contre, notre part de marché a augmenté de 10% sur nos contrats avec les collectivités locales. Nous n’avons aucune baisse relative aux contrats aidés, mais nous bénéficions de la suppression de ces emplois aidés dans les collectivités locales », précise la président.

En chiffre, le budget 2017 s’établit à 7,3 millions d’euros avec 1,2 millions d’euros en provenance des prestations proposées aux collectivités voire entreprises. On peut noter une volonté d’ouvrir la gamme des compétences des salariés en insertion. « Nous avons baissé le nombre de contrats « espaces verts » à 50% du global », précise le directeur opérationnel chez AGEVAL. Un contrat avec le CHV (Hospi-linge) sur le volet blanchisserie démontre « notre capacité à nous diversifier », souligne le président.

Autre exemple concret, un marché est en place avec des bailleurs sociaux. « Nous travaillions en collaboration avec l’ISD (Institution Supérieure du Design) pour le dessin du mobilier, et nous fabriquons des meubles pour des logements équipés pour le compte du bailleur social », précise Christophe Ferraï.

Pourquoi pas l’habitat container…

« Ce qui me dérange, c’est le climat ! », cette phrase mythique du film « Les Tontons Flingueurs » colle parfaitement avec l’ambiance générale de la baisse des dotations d’Etat. Logiquement, un Conseil d’Administration fort « dont nous avons besoin », souligne le directeur, doit chercher des pistes de ressources financières nouvelles.

Visuel container avant transformation

C’est pourquoi, un embryon de projet en 2017 va prendre son envol en 2018. Il s’agit de la transformation des containers en habitat. Votre regard est habitué à voir ces containers métalliques sur les transports fluviaux, il s’empilent dans les ports publics comme celui de Bruay-Saint-Saulve avec une durée de vie limitée. Donc, l’initiative de donner une seconde vie à un container métallique, assez rude esthétiquement parlant, au service d’autres vies est une idée à la fois industrieuse et socialisante, pas banal !

Cette piste vers un nouveau concept d’habitat n’est pas nouvelle. Des entreprises privées sont déjà sur l’affaire, cette démarche cumule de multiples avantages : temps de construction plus court, recyclage d’un outil de transport de marchandises, réponse au déficit de logements en France à travers un coût d’acquisition plus réduit, etc. En l’occurence, l’implication d’AGEVAL sur cette construction ajouterait une case, celle de l’insertion au service d’un habitat social plus accessible au sein d’un territoire avec un déficit minimum  de 10 000 logements, une paille !

Comme visiblement cela dérange si peu, utilisons des mots d’actualité, cette population en attente est parfois en errance, SDF ne veut pas dire Sans Difficultés Financières ; ce sont nos migrants autochtones puisque nous venons tous de quelque part !  Deux mots antinomiques à l’image d’une absence de réponse d’un bon calibre sur le sujet… !

Visuel après transformation de ces containers

« Pour l’aménagement d’un container, nous envisageons 20 personnes, 10 compagnons, et 10 personnes en insertion », commente Christophe Ferraï. « D’ailleurs, nous allons voter l’embauche d’une compétence afin de réaliser une étude complète de faisabilité, temps, coût, etc. Cette prestation sera en collaboration avec Valenciennes Métropole, le bailleur social SIGH, l’association Prim’Toit, et nous envisageons (en cas de succès) la création d’une nouvelle structure pour commercialiser ces habitats containers », souligne Patrick Roussies. Cette nouvelle entité pourrait permettre à travers une seconde structure la mise en oeuvre de nouveaux chantiers d’insertion. Et surtout, pas de pudibonderie entre le volet commercial et l’activité régalienne de l’association AGEVAL, les mauvaises langues auront sans doute un toit au dessus de leur tête, la critique au chaud c’est mieux… !

Le numérique aussi…

Autre piste de diversification, le Valenciennois est devenu au fil des années un territoire numérique d’une renommée nationale voire au delà. C’est pourquoi, la fracture numérique est encore plus difficile à avaler. Elle existe pourtant, elle est prégnante tant la précarité est présente. Pour autant, AGEVAL va étudier une formation de « 6 à 9 mois à destination de jeunes bénéficiaires du RSA (25/30 ans). Elle vise à former ces personnes dans le domaine du développement numérique, un chantier sas avant l’intégration à l’école POP School (ttps://pop.eu.com/popschool/) », explique le président.

« Après une étude complète en 2018 avec les tenants et aboutissants, nous lancerons cette formation en 2019 », conclut Patrick Roussiès réélu président au sein d’un Conseil d’Administration composé de 17 membres, dont 2 nouveaux entrants :
– Pierre André DEWITTE – Chef d’entreprise dans le numérique See You Cloud
– Bernard WANNYN – Retraite Pépinières Ets Wannyn

Le nouveau Bureau élu au cours de cette Assemblée générale Ordinaire 2018 :

– Patrick ROUSSIÈS – Président

– Jean Marcel GRANDAME – Représentant de Valenciennes Métropole

– Jacques FRÉVILLE – Trésorier

– Gérard LORRIAUX – Trésorier Adjoint

– Jean CLAVERY – Secrétaire

– Jean CARLI – Secrétaire Adjoint

Daniel Carlier… pas dans le Bureau !

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