La culture en chantier à Denain
Le théâtre de Denain fait peau neuve après plus d’un siècle au service de la vie culturelle de la ville Feumière. Une visite sur le terrain a permis de visualiser cet ambitieux chantier respectant tous les canons de l’édification d’origine achevée en 1912 (visuel pot à feu, ornement composé d’un vase de pierre en ronde surmonté d’une flamme).
Emmanuel Cherrier, adjoint à la culture : « Globalement, il n’y a pas eu de surprise sur ce chantier compte tenu de notre étude en amont ».
Ce théâtre à l’italienne, copie 1/5 de l’Opéra Garnier, est devenu d’intérêt communautaire, comme la médiathèque de la dite commune, en 2002. La Porte du Hainaut est de fait le propriétaire des lieux, même si la commune assure la vie de ce lieu artistique emblématique.
Depuis quelques années, les fuites de la toiture se multipliaient, le célèbre fumoir était fermé depuis 2010 environ, une assise médiocre, une passoire thermique etc. « Nous avons travaillé pendant 2 ans sur une étude avant de lancer le marché. Globalement, il n’y a pas eu de surprise sur ce chantier compte tenu de notre étude en amont. Le coût global supporté par la Porte du Hainaut sera de 2,2 millions d’euros », précise Emmanuel Cherrier. Classé à l’inventaire des monuments historiques, le théâtre de Denain va bénéficier d’une rénovation lourde extérieure, mais également des éléments intérieurs.
Un chantier monument historique
Pour réhabiliter un monument historique, l’architecte doit être habilité. « Les dossiers sont complexes.Il faut être un architecte du patrimoine, une spécialité. J’étais l’architecte de la rénovation de la Gare de St Omer, les bâtiments patrimoniaux d’Aire-sur-la Lys, l’Hôtel de ville d’Arras, , la basilique de Saint-Quentin, l’hôpital militaire de Lille, et plus près de nous la magnifique salle des fêtes (ex salle des mineurs) rénovée de Wallers Arenberg », explique Nathalie T’Kint du cabinet éponyme.
Sur le chantier du théâtre de Denain « nous avons constaté l’extrême délabrement des charpentes. Nous avons dû les conforter. Ensuite, la façade est rénovée intégralement avec tous ces ornements », ajoute l’architecte. La prouesse architecturale est le remplacement des écailles de zinc. « Elles ont plus d’un siècle, malgré une rénovation partielle dans les années 50/60 », souligne le responsable de l’entreprise Leroy, en charge de cette couverture sur l’ensemble du théâtre. La rénovation à l’identique est bluffante « les précédentes écailles de zinc ont résisté presque un siècle », ajoute-t-il.
Sur le toit du théâtre, le grand dôme, et les petits dômes, sont en pleine restauration durant ce printemps, un chantier d’orfèvre. Mais, ce travail de haute couture ne s’arrête aux parties extérieures. « Nous changeons 400 fauteuils vétustes dans la salle, mais pas au 1er balcon, le second balcon est réservé aux éléments techniques. Ensuite, le Fumoir va connaître une rénovation importante. A terme, il peut servir comme pièce d’exposition, concert de chambre, voire de buvette etc. », précise Emmanuel Cherrier.
En effet, c’est le grand lifting de cette pièce du patrimoine denaisien avec un nouveau parquet, des peintures restaurées par l’entreprise Tollis, son fameux lustre composée d’une myriade de perles de cristal revisitée par l’entreprise Labaëre, l’ensemble va véritablement renaître.
La cérémonie des voeux 2017 fut le dernier événement avant le début de ce chantier emprunt d’histoire. Sa copie en janvier 2018 verra l’inauguration de cet écrin culturel hors du commun.
Daniel Carlier