Les Turbulentes. Vincent Vanhecke, le magicien des émotions.
Il en serait tout étonné que l’on s’intéresse à lui. Lui en haut de l’affiche. Le photographe sur le devant de la scène. Lui si discret. Un grain de folie et de malice dans le regard et un cœur gros comme ça. Sa silhouette, il l’a trimbalée sur les pavés, dans les rues, sur les places, sous le chapiteau du Boulon…Ce qui caractérise Vincent Vanhecke, c’est sa patte. Différente. Il a, ce que l’on appelle dans le jargon, « une vraie patte. » Et quand celle ci est caressée par une gentillesse et de la simplicité, on vous le dit comme on le pense, Monsieur Vincent Vanhecke est un grand.
Sur les murs de la place publique du Boulon, instants de grâce et de complicité humaine à voir dans l’exposition pérenne des photos de Vincent Vanhecke, photographe associé au Boulon et grand passionné de spectacle vivant.
Sac à dos, appareil photo, sourire, bien souvent il se cache, vous ne le voyez quasiment pas, il se fait discret, ne s’impose pas, c’est un des secrets de ses photos, c’est un homme de l’ombre. Photographe associé au Boulon durant de nombreuses années, il a arpenté au fil des saisons culturelles, les moindres recoins de celui-ci, à la recherche d’instants de grâce artistique et de moments de complicité humaine à délicatement immortaliser sur le vif. Une approche sensible et délicate qui raconte des histoires. Le tout assaisonné à la sauce Vanhecke, originalement décalée, douce et forte, et qui n’a nulle autre pareille.
Ce magicien a des pouvoirs, celui d’arrêter le temps tout d’abord. De l’immortaliser sur le papier glacé dans des clichés remplis de poésie, de folie, de tendresse, d’amour. Il est comme ça, Vincent Vanhecke. Puis celui de faire ressortir le merveilleux, il a l’art de capturer l’émotion, les étincelles…Son regard donne à la prise de vue sa qualité artistique, cadrage, lumière, angle de vision, détails etc. saisissent la spontanéité, ajouté à cela une touche personnelle, une vraie, faite d’une haute sensibilité, un soupçon d’âme, de quelques secrets, et la photo devient exceptionnelle.
Forcément, on en est troublé, là où chacun regarde le spectacle, ces instants fugaces qui s’évaporent si vite, que notre œil a capté, notre cœur aussi, qui nous laissent des émotions enveloppées dans des nuages de coton délicat et des pièces de puzzle d’un monde à reconstruire dans la boîte crânienne, Vincent lui, en a saisi des moments volés, a créé des arrêts sur images, il a tout simplement immortalisé des instants magiques et fabriqué des jolis souvenirs. Alors, sur l’exposition photos du Boulon, approchez vous, un peu plus près, encore, vous allez contempler des émotions….
Témoignages de quelques artistes et professionnels qui ont croisé la route de ce petit bout d’homme talentueux.
Calixte De Nigremont, maître es flagorneries de rues : «un festival, comme une famille, a besoin d’une mémoire, de souvenirs, de traces de son histoire. A l’heure où l’on célèbre les 20 ans d’aventures turbulentes, les précieux clichés de Vincent Vanhecke sont la partie intime de la mémoire du festival. Le talent de Vincent est de porter témoignage de ces instants fugaces de la vie d’un spectacle où l’artiste rencontre ses spectateurs. »
Delphine Duong, la dir comm du Boulon et amie : «en 2008 ou 2009, Vincent est entré dans l’espace presse & professionnel dont je suis responsable tous les ans sur nos Turbulentes, m’a demandé s’il pouvait être accrédité pour faire de la photo sur le site du festival. Ce que j’ai bien sûr validé. » C’est le début d’une grande histoire. « J’ai eu un vrai coup de foudre pour son travail photographique et un vrai coup de foudre amical pour ce petit bout d’homme. En amont de la réouverture du Boulon, en chantier de réhabilitation sur les années 2010-11, j’ai proposé à Vincent de devenir le photographe associé du Boulon et notre collaboration a duré presque 7 années. Vincent, c’est l’ami, c’est le « cous » comme je l’appelle, c’est l’un des plus talentueux photographes que j’ai pu rencontrer dans ma petite carrière, c’est un grand passionné de spectacle vivant et de musique, c’est le collectionneur de vinyles, c’est un super papa qui pique les bonnets de sa petite fille, c’est le petit bout d’homme avec qui j’aime passer du temps, au zinc d’un bar de festival parce qu’on refait le monde… »
Mathilde Agthe et Rémi Tandonnet, comédiens de la troupe des Souffleurs d’Art, bénévoles et amoureux des Turbulentes : « les photos de Vincent sont magnifiques et toujours chargées d’émotions fortes. Il arrive à capter des moments magiques, à fixer des regards, à magnifier un geste… Ce que nous adorons avec Vincent, c’est qu’il s’attarde autant au spectacle, qu’aux artistes et qu’au public. C’est quelqu’un de profondément humain qui s’intéresse énormément aux gens qui l’entourent et cela se ressent dans son travail. Ses photos, qu’elles soient en couleurs ou en noir et blanc, sont pleines de vie et empruntes d’une complicité rare. C’est un gars discret et humble qui a un immense talent. C’est une très bonne idée de la part du Boulon, et une récompense amplement méritée que de le mettre à l’honneur avec cette exposition de photos. »
Émeline Jersol, ancienne médiatrice culturelle du Boulon et co-présidente du Pôle Nord, fédération des arts de la rue et de l’espace public en Hauts de France: « j’ai découvert les photographies de Vincent sur des programmes de festivals ou des sites de compagnies arts de la rue que j’affectionnais. Je les trouvais humaines, sensibles, colorées et captant un instant précieux du spectacle. C’est en arrivant au Boulon pour y travailler que j’ai compris pourquoi les photographies de Vincent Vanhecke sont si spéciales et précieuses : elles sont comme lui. Un homme généreux, talentueux, humble et sensible. Son œil précieux nous permet de découvrir ou redécouvrir des bijoux des arts de la rue avec au cœur la spécificité de notre discipline : l’humain. Pour tout cela (et plus encore) : merci Vincent ! »
Kalimba Mendes, photographe et nouvellement associé au Boulon : « Vincent est tout simplement un des meilleurs photographes dans sa discipline ! Nous nous sommes rencontrés au départ sur des concerts où nous faisions des photos, il était déjà très doué, mais je pense qu’il a vraiment trouvé « son truc » dans le spectacle de rue. Ce type d’images lui correspond parfaitement, car c’est quelqu’un de sensible, très observateur, adepte du détail, et amoureux du public et des artistes, qui n’hésite pas à aller à contre courant de ce qui se fait en général et surtout qui est capable de sortir des images qui procurent beaucoup d’émotions, ce que j’affectionne particulièrement et qui est très dur à réaliser ! Je lui dois beaucoup car il m’a permis d’aiguiser mon œil, en concert à l’époque et en spectacle aujourd’hui, il est très exigeant et c’est ce qui fait sa force ! Je conseille à tous les amoureux de l’image et du spectacle en général de venir découvrir son exposition pendant Les Turbulentes ce week-end ! Il y a des images incroyables de ses 7 années passées comme photographe associé du Boulon. »
Cathy Lequeux, médiatrice culturelle au Boulon : « Vincent a de l’or dans le regard ! J’aime sa façon de capter les émotions ! Chaque trait du visage est mis en valeur ! La ride qui a l’origine vous complexe devient une histoire ! Le vécu de cette personne vous saute d’un coup aux yeux ! Il aime les gens et ça se voit ! La générosité qui le caractérise se ressent tellement dans ses photos ! Merci à lui de nous avoir accompagné toutes ces années ! Le boulon a, grâce à lui, une banque de photos à l’image de ce qu’il représente ! Humaine bienveillante et remplie d’ amour pour les autres ! »
Mumu, amoureuse du Boulon, turbule depuis 5 ans autour de ces joyeux fous et s’évade trois jours sur un nuage chaque année : « Wikiturbu : un Vincent est celui qui prend une ou plusieurs photos avec un appareil photographique. Souvent en équilibre ou caché dans les recoins, le Vincent cherche l’inattendu. Avec toute sa prévoyance, il laisse toujours une place au hasard. Le Vincent fixe les Turbulentes dans le temps… 1 centième de seconde et il nous fait rentrer dans l’histoire ! Certains vous diront même que ça passe comme une lettre à la poste ! Aujourd’hui sa belle amie, la Turbulente, le remercie d’avoir figé toutes ces folles années, qui lui permettent de fêter ses 20 ans comme il se doit… avec des images plein les yeux ! Merci ! »
Il est temps d’y aller, il est 19h01 ce vendredi soir et les Turbulentes sont officiellement déclarées ouvertes. Nous, on aura fixé un peu, quelques émotions, sur le papier. Tchao l’artiste et à très vite dans le monde merveilleux de la culture et des arts, sur les pavés, dans les salles, sous les chapiteaux, dans les théâtres… enfin là où l’on pourra refaire le monde.
Céline Druart Beaufort