Huit jours à la découverte des métiers de l’Artisanat avec ESA
Depuis 2015, le Conseil départemental du Nord s’attaque activement au retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA. Différentes initiatives sont en place et en l’occurrence le dispositif ESA( (Emploi Solidaire de l’Artisanat), retour sur une immersion positive au sein du CFA de Prouvy.
L’Artisanat est un grand pourvoyeur d’offres d’emplois
Vingt-neuf bénéficiaires du RSA sont restés 8 jours au sein du CFA de Prouvy, un temps dé découverte des nombreux métiers de l’Artisanat grâce au dispositif ESA (Emploi Solidaire de l’Artisanat), voilà le cadre de base ! Le récit pourrait s’arrêter là pour cette initiative, et pourtant la réunion de restitution de cette semaine pas comme les autres est foncièrement instructive à plus d’un titre.
Laetitia Bouquerel, directrice du CFA de Prouvy, martèle un message clé : » Tous les parcours sont possibles tout au long de la vie« . En effet, il n’y a pas un âge minimum ou maximum pour bénéficier de ces programmes d’immersion professionnelle. Compte tenu de la variété des métiers de l’Artisanat, peu importe l’âge du capitaine, seule compte la motivation à travailler, à se réaliser à travers un emploi, et de fait à sortir de la spirale des minima sociaux.
» Cette semaine visait à découvrir des métiers différents et surtout à s’y projeter« , Estelle Opigez
Les ateliers au sein du Centre de Formation de l’Artisanat sont très divers : pâtisserie, chocolaterie, hygiène et sécurité, boulangerie, boucherie, cuisine, mécanique-auto, estime de soi, art floral, service en salle, et vente à domicile.
L’objectif est limpide pour ces candidats sélectionnés pour leur projet professionnel. Estelle Opigez, responsable départementale « Emploi-insertion » : » Cette immersion par atelier sous un format demi-journée a permis aux stagiaires de découvrir concrètement le métier, et surtout à s’y projeter « .
Accompagnés de deux formatrices Ingrid Cochet et Christelle Bellynck, les stagiaires ont navigué entre les métiers, surprise, découverte, confirmation, la variété des ateliers a conforté, voire modifié, une réflexion sur leur avenir professionnel. Le plus enthousiasmant pour les formateurs du CFA en question, plébiscités par les auditeurs, est ce retour de vécu. Les discours sont dithyrambiques ! « Excellente semaine »… « merci aux formateurs »… « j’ai découvert le métier de… »… « j’ai un projet d’installation dans le domaine… »… « cela m’a conforté dans mon idée »…. sur les 29 stagiaires, pas un commentaire mitigé, hésitant, voire détaché, une réelle implication était visible. Ce retour tangible pour l’équipe pédagogique du CFA de Prouvy est valorisant, indéniablement !
Ce type de formation tord le coup aux idées reçues, pour passer le temps, pointer à une formation…, car les bénéficiaires du RSA ne sont pas motivés pour revenir vers l’emploi, bla-bla-bla ! Non, cette légende est une exception, la norme est que chacun des participants veut s’en sortir. Il se pourrait que suite à cette immersion de 8 jours sur Prouvy des projets personnels aboutissent. « Nous accompagnons chaque stagiaire avec un entretien de positionnement. Ensuite, ils doivent chercher un stage chez un artisan, mais nous pouvons les assister dans cette démarche », précise Estelle Opigez.
Après un message sur la durée potentielle d’un parcours de formation, Lætitia Bouquerel a insisté sur les perspectives professionnelles. « L’artisanat a besoin de monde pour travailler, mais également pour la transmission du savoir », souligne-t-elle. Clairement, les offres d’emplois ne manquent pas en terme d’apprentissage, de salariés, de reprise d’entreprises… L’artisanat, la plus grande entreprise de France est ouverte pour toutes les personnes motivées…, et visiblement 29 d’entre elles étaient présentes la semaine dernière au CFA de Prouvy.
Cette initiative est suivie de près par Patricia Fournier, responsable territorial de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, et Jean-Noël Verfaillie, Conseiller départemental du Nord, car son résultat sur le terrain, parfaitement mesurable, sera un enseignement majeur pour la politique du département en la matière.
Daniel Carlier