Valenciennois

« Signes » extérieurs de richesse… humaine !

Tout juste un an après sa création, l’association Val’Signes en faveur d’un échange actif entre les sourds, les malentendants, et les entendants revient sur cette année riche en événements. Rencontre avec les deux membres fondateurs, Isabelle L’Herminé et Pascale Dehont pour un point d’étape sur les acquis, les projets, et les attentes.

Association Val’Signes déclarée d’intérêt général

Ce n’est en aucun cas une fin en soi, mais dix mois après le lancement de l’association Val’Signes, elle est reconnue d’intérêt général ce qui permet une déduction fiscale pour tout don d’un particulier ou d’une entreprise. (Bulletin d’adhésion). Cette étape administrative constitue néanmoins un baromètre de crédibilité grandeur nature. Retour sur une année mouvementée !

« Il y avait une véritable attente de la population », Isabelle L’Herminé

Sur la Métropole lilloise, plusieurs associations sont dédiées aux sourds et aux malentendants. Sur le Valenciennois, tel n’est pas le cas. Néanmoins,  pour les deux fondatrices la surprise « vient d’une affluence immédiate à notre premier rendez-vous Café Signes au printemps 2017. Nous sommes très satisfaites du résultat. Une quarantaine de participants sont régulièrement présents à ces rendez-vous mensuels. Au global, une soixantaine de personnes sont déjà venues à ces réunions. »

Accueillies au sein du Café le Tandem, Place de l’Esplanade à Valenciennes, Isabelle L’Herminé et Pascale Dehont tiennent à souligner « l’excellent accueil de cet établissement. Les sourds, les malentendants, et les entendants, des familles où des personnes seules, sachant signer ou pas, continuent mois après mois de venir à notre rendez-vous mensuel. L’objectif est l’échange qu’il soit oralisé ou pas, la langue des signes voire l’observation. Il y avait une véritable attente de la population dans le sud du département ». L’idée de base est assez ouverte sur les pratiques. Surtout ne pas s’enfermer dans un mode de fonctionnement, de communication entre les membres. « Certains sont plus observateurs, d’autres oralisent ou signent uniquement. Nous avons même des entendants souhaitant apprendre la langue des signes, notamment chez certains professionnels comme les orthophonistes ou éducateurs spécialisés », précise Isabelle L’Herminé.

En avril 2018, l’association Val’Signes comprend 54 adhésions pour 75 personnes, y compris des familles, dont 19 sourds. « Nous sommes reconnus par les institutions du territoire, nous avons même reçu une subvention du Conseil départemental du Nord », ajoute Isabelle L’Herminé.

Autour de ce repère mensuel, des animations se déroulent comme le partage d’une galette, un atelier chocolat etc. à la Maison des Associations à Valenciennes, une participation durant la semaine Handi’Week à l’UVHC voire une collaboration avec l’Espace Barbara à Petite Forêt. Prochainement, ce sera le double rendez-vous (02 juin et 10 juin 2018) pour une visite en langage des signes de la très attendue exposition du British Muséum. « Personne n’est obligé de venir à ces animations, une par mois, mais elles viennent en plus de notre Café ‘Signes mensuel », poursuit Isabelle L’Herminé.

Ne pas avancer, c’est reculé. Donc, l’association a d’autres projets dans les cartons. « Nous souhaitons pouvoir organiser des séances de films sous-titrés avec le Gaumont Valenciennes, voire le Cinamand de la Cité thermale », indique Pascale Dehont.

« Nous souhaitons rencontrer tous les lycées et collèges du Valenciennois  », Pascale Dehont

Ensuite, un projet de développement tient à coeur les organisateurs. En effet, porter cette parole au sein de  l’Education nationale serait une avancée importante. « Nous avons déjà pu rencontrer l’équipe au sein du Lycée de l’Escaut, l’IME de la Plaine de Mons, le CPE du collège Eisen à Valenciennes. Au global, nous souhaitons rencontrer tous les lycées et collèges du Valenciennois », déclare Pascale Dehont.

Certains participants à l’association Val’Signes viennent de la ville de Valenciennes, et communes limitrophes, Saint Amand, Maubeuge et sa région, et même de la Métropole lilloise. Beaucoup reste à faire, mais le chemin parcouru est déjà tangible. L’association Val’Signes est tout simplement devenue en moins d’une année une actrice locale à part entière, mais son ambition doit nécessairement se projeter beaucoup plus loin. En effet, le handicap auditif, comme d’autres, a du mal à sortir de son environnement de proximité, celui qu’il connaît, celui qui ne le juge pas, celui qui rassure. De facto, il faut des trésors d’organisation pour stimuler une nouvelle envie, celle de partager, de communiquer avec d’autres personnes avec ou pas une déficience similaire. Tout est sur la table, cela paraît simple, et pourtant c’est psychologiquement terriblement compliqué pour les personnes en situation de handicap voire les accompagnants. C’est pourquoi, le soutien à cette association n’est pas de trop quel que soit le geste…a bon entendeur (en langage des signes bien sûr)… !

Retrouvez le programme de toutes les animations de l’association sur leur page Facebook : www.facebook.com/Valsignes-1945979915624047/

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Daniel Carlier

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