La mixité dans l’industrie, c’est maintenant !
« Femmes et industrie », tout était dit dans les deux mots de cette matinée conférence/débat chez Tertia 3000 sur Aulnoy-lez-Valenciennes. En effet, les préjugés, le pré carré de l’industrie face à l’employabilité d’une femme dans l’industrie demeure une tendance lourde dans le tissu économique français.
(7 témoins pour cette conférence/débat)
Anne Bultot, directrice de l’école InGHenia : « La femme est injustement minoritaire dans l’industrie»
Sous l’impulsion de la Maison de l’Emploi du Valenciennois, le réseau IMT Lille-Douai (ex école des Mines de Douai) et son bras armé InGHenia-Campus Alternance- sont venus porter la parole de la femme sur un territoire très concerné par l’industrie lourde, un dès plus important après l’île de France.
Cette école InGHenia repose essentiellement sur 2 filières : Génie industriel Management des systèmes de production et Génie civil, infrastructures ferroviaires et systèmes guidés. « Nous avons 18% de femmes dans notre école avec une véritable cohérence de parcours. Les femmes sont aussi performantes que les hommes d’où l’incohérence d’une faible proportion de femmes dans le monde industriel ! », déclare en propos liminaire Anne Bultot.
InGHenia fait partie de la CCI Grand Hainaut Hauts-de-France, Anny-Claude Morisaux, membre du Bureau de la dite CCI, exhorte l’auditoire « il faut nous imposer. Toutefois, à un poste, je considère qu’il est asexué, c’est la compétence qui compte comme ingénieur en l’occurence ».
Pour sa part, la directrice de la Maison de l’Emploi du Valenciennois, Corinne Gildas, expose la problématique « il y a peu de recrutement féminin dans l’industrie. Il faut lever les stéréotypes. Il faut oser travailler dans ce secteur d’activité».
Pour autant, il faut équilibrer le propos. En effet, si « la femme est injustement minoritaire dans l’industrie. Elle ne postule pas forcément. L’industrie demeure très floue pour les femmes », ajoute Anne Bultot.
Autre critère prépondérant dans le chemin professionnel, les proches « et notamment les parents, voire les enseignants qui peuvent être un frein à ce choix », poursuit Anne Bultot. Souvent, une filière plus classique rassure la sphère parentale, et c’est bien dommage !
7 témoignages, 7 envies
Isabelle Hennebique, présidente de l’association Femmes Ingénieurs, a fait office d’animatrice avec 7 témoignages éclairants d’étudiantes et de femmes salariés dans l’industrie
Trois jeunes femmes en alternance au sein d’un acteur industriel ont expliqué leur parcours pédagogique, les réticences familiales, les évidences face à leurs choix d’évoluer professionnellement, et leurs désirs de poursuivre une carrière dans l’industrie.
Trois femmes cadres ont témoigné sur l’exigence « d’une ouverture d’esprit dans un milieu masculin ». Pour autant, si les compétences sont fondamentales « le savoir être » est décrit par toutes comme un élément clé de l’intégration. « Jamais, je n’ai rencontré un problème avec un collègue masculin. Parfois, c’est plus difficile entre femmes », souligne une intervenante… un avis partagé par ses collègues.
Par contre, les chiffres restent implacables sur les emplois féminins au niveau de la production technique. « Ce n’est même pas le manque d’offres, mais surtout l’absence de candidature féminine », souligne une intervenante. « Alors, qu’au niveau ergonomie, de nombreux métiers en production sont accessibles aux femmes dans l’industrie », ajoute une autre.
Une responsable RH est venue apporter son expérience sur le sujet. « Il est important de montrer un esprit d’équipe, de communiquer, une volonté de faire avancer l’entreprise ensemble ».
Bien sûr, l’égalité de salaires hommes/femmes demeure très opaque. Un projet de loi serait en cours pour l’obligation de transparence des rémunérations… « à voir », commente un auditeur présent.
Cette matinée consacrée à l’emploi féminin dans le tissu industriel du Valenciennois a permis à un auditoire, très féminin, d’écouter des témoignages, des analyses, des messages forts, une envie d’avoir envie… !
Daniel Carlier