Le Conseil régional des Hauts-de-France en Apprentissage
La thématique de l’Apprentissage est une compétence régionale. Un sujet sur lequel s’est beaucoup exprimé Xavier Bertrand avec des actions concrètes à la clé en 2017, mais également annoncées dans le nouveau budget régional. L’année 2018 sera charnière pour cette formation professionnelle indissociable de l’économie de proximité (Xavier Bertrand avec des apprentis des Hauts-de-France).
(Deux apprentis au Salon Choco & Co à Lille Grand Palais)
Un lien majeur entre la formation et l’économie de proximité !
Le Valenciennois a connu une quinzaine sociale épidermique avec l’entreprise Ascoval (ex Vallourec) qui poursuit son activité en attendant un repreneur potentiel. Le maintien d’un tissu industriel fort est l’apanage d’un pays maître de son destin, la métallurgie ne doit pas s’évaporer du territoire français vers l’Allemagne… Néanmoins, cette volonté va au mieux maintenir des emplois, voire comme sur Toyota déboucher sur quelques centaines d’embauches. Avec près de 5 millions de chômeurs, la recette pour inverser un chômage massif est ailleurs. L’apprentissage fait partie de ces chemins vers l’emploi au sein des entreprises du 1er employeur de France, l’Artisanat !
Avec plus d’un million d’artisans et commerces de proximité en France, il faut créer les conditions d’embauche d’un voire deux salariés supplémentaires par entreprise. En effet, il ne faut pas se voiler la face, beaucoup n’embauchent pas un apprenti par peur d’un revers d’exploitation à venir, d’une charge salariale trop importante, d’un manque de lisibilité sur la durée du contrat d’apprentissage, et par suite cette spirale négative tire vers le bas l’économie de proximité, celle à coté de chez vous !
« Des emplois non délocalisables », Xavier Bertrand
La région a perçu ce message, et surtout le potentiel « de ces emplois non délocalisables », souligne Xavier Bertrand, président du Conseil régional des Hauts-de-France.
En 2017, la majorité du Conseil régional a voté un premier plan Apprentissage ambitieux avec des résultats à la clé. Outre une aide financière accrue, la mesure phare résida dans la prise en charge du contrat d’un apprenti si l’artisan connaît une difficulté momentanée d’exploitation. « Cela rassure l’Artisan avant d’embaucher un apprenti », précisait à l’époque Xavier Bertrand. Les effets sont concrets avec une hausse significative des contrats d’apprentis en 2017.
Cette première main tendue du Conseil régional des Hauts-de-France demande encore plus d’engagement. Dans cette optique, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Hauts-de-France est à l’oeuvre. « La région est notre 1er interlocuteur, il était nécessaire de respecter ce nouveau découpage avec la fusion entre la région Nord Pas-de-Calais et Picardie. Nous sommes aujourd’hui la 1ère Chambre des Métiers et de l’Artisanat avec le même périmètre que la région », explique Alain Griset, le président de cette nouvelle entité régionale.
En face, Xavier Bertrand a tenu sa promesse avec la mise en place d’une vice-présidence dédiée à l’Apprentissage. Après Sébastien Huyghe, en charge de l’apprentissage entre autres, c’est Christophe Coulon la nouvelle voix pour cet axe majeur de la politique régionale. « Après notre plan 2017, nous devons mieux accompagner en 2018 les Artisans dans leurs démarches entrepreneuriales, les adaptations multiples etc. » Sans aucun doute, l’isolement de l‘Artisan dans un monde économique devant faire face à une mutation numérique, un centre-ville en souffrance, une concurrence exacerbée des grandes surfaces, est préjudiciable.
« Il faut cesser la sélection d’un Apprenti par l’âge », Alain Griset
Cette transformation de l’apprentissage ne s’arrête pas là. « Il faut cesser la sélection d’un Apprenti par l’âge. Un apprenti de plus de 25 ans coûte plus cher qu’un salarié. Aujourd’hui, il faut admettre qu’il existe des changements d’orientation, des reconversions etc. vers les métiers de l’Artisanat. C’est une demande forte de la CMA dans les négociations en cours avec le gouvernement. La formation et l’économie de proximité sont étroitement liées », poursuit Alain Griset.
Voilà un défi pour l’économie de proximité, celle du circuit-court qui restera près de chez vous quel que soit les avatars économiques. « Nous allons participer à la revitalisation des centres-bourgs dans les Hauts-de-France, notamment à travers l’implantation des métiers de bouche », souligne Xavier Bertrand.
2018 sera l’année, ou pas, de changements radicaux pour l’avenir de l’Artisanat tant au plan régional que national, une révolution de l’économie de proximité déboucherait vers une réduction massive du chômage, une transmission d’entreprises plus aisée, de l’emploi en France sans aucune possibilité de transfert hors de nos frontières, ça changerait… !
Daniel Carlier