Maing et Hergines en difficulté avec le quota de logements sociaux
Pour ce dernier conseil communautaire 2017, les élus de Valenciennes Métropole ont voté le budget de l’intercommunalité. Un exercice s’inscrivant dans un contexte peu lisible compte tenu de la réforme Macron à venir concernant les collectivités locales, l’incertitude est de rigueur !
( Port public fluvial Docx Seine Nord sur Saint-Saulve et Bruay-sur-l’Escaut)
Laurent Degallaix : « Valenciennes Métropole est toujours au rendez-vous des grands moments »
En préambule, il a eu quelques modifications de personnes au sein de l’intercommunalité. Tout d’abord, l’arrivée de Xavier Jouanin, le tout nouveau maire d’Onnaing au sein de la CAVM. Une première après une joute verbale liée à la prise de position, en faveur de Maxence Maillot, du président de Valenciennes Métropole durant cette municipale partielle. Le soir de l’élection au premier tour, la réponse fut cinglante par le tout nouveau premier magistrat, comme d’ailleurs par la sénatrice Michelle Greaume. Le calumet de la paix est visiblement partagé. « Je remercie Laurent Degallaix pour faciliter mon intégration ce matin au Bureau communautaire, tout comme ce soir en plénière », indique Xavier Jouanin. « Après le temps du combat politique, voici venu le temps du travail pour notre territoire », répond le président de Valenciennes Métropole.
Ensuite, c’est l’arrivée de la Porte du Hainaut au sein du syndicat mixte Docxs Seine Nord, une véritable plus-value pour le développement des ports publics sur le Hainaut. Cette intégration amène un changement dans la représentativité. Bénéficiant de 6 élus, la CAVM laisse 3 postes à la CAPH, les nouveaux titulaires désignés pour siéger au sein du syndicat mixte Docs Seine Nord sont : Dominique Deburge, Sylvia Duhamel, et Guy Marchant.
Logement social
Premier dossier de taille, conformément à la loi SRU concernant les collectivités locales faisant partie d’une agglo de plus de 50 000 habitants, chaque commune doit respecter un quota de logements sociaux, 20% en 2000, puis porté à 25% en 2013. Ce nouvel aménagement n’est pas toujours évident pour le premier magistrat même de bonne volonté, même si certains en France ont volontairement refusé ce dispositif. « Je m’abstiendrai sur cette délibération. En effet, Hergnies ne pourra jamais remplir cette obligation. D’ailleurs, nous payons une pénalité de plus de 26 000 € chaque année », souligne Jacques Schneider, le maire.
Le maire souligne également sa difficulté pour faire prendre en compte les 70 logements, du Foyer de vie Hélios de l’APEI du Valenciennois. « Grâce à l’intervention du Président de Valenciennes Métropole, le Préfet du Nord a consenti à prendre en compte 50% de ces installations au titre des logements sociaux », ajoute-t-il. De manière factuelle, cette commune a augmenté sa population de 3 300 à 4 400 personnes entre 1990 et 2017, ce qui mécaniquement hausse le curseur du 25% obligatoire de logements sociaux sur son territoire. « On n’y arrivera jamais. Cette loi SRU ne tient pas compte des spécificités d’une commune », conclut laconiquement le maire.
Même combat pour la ville de Maing, son maire est plus direct « nous n’avons plus de foncier disponible. Indiquez-moi comment pourrions-nous faire pour construire des logements sociaux ! Cette loi SRU ne prend pas en compte la ruralité. Je rappelle que Maing a connu trois intempéries, classées « Catastrophes Naturelles», et de facto plusieurs bailleurs sociaux sont venus sur la commune, mais… : « Après étude, ils ont tous renoncé à un projet sur Maing », conclut Philippe Baudrin.
Pour rappel, cette amende pour les communes ne respectant pas ce quota pourrait quadrupler… prochainement !
Le budget 2018
Le budget 2018 de Valenciennes Métropole est validé à 248 millions d’euros. « Il est inférieur à 2016 (260 millions d’euros) car nous avions soldé les travaux de la Cité des Congrès sur Anzin. Toutefois, nous maintenons comme depuis plusieurs années un PPI (Plan Pluriannuel d’INvestissement) à hauteur de 77 millions environ », précise Laurent Degallaix.
En ce qui concerne le SIMOUV, la CAVM entérine sa participation à 4 millions d’euros, contre 6 l’année dernière.
La dette est stable à hauteur de 49 millions d’euros « ce qui est faible pour une collectivité territoriale de 150 000 habitants. D’ailleurs, notre capacité de désendettement est de 2 ans contre 6,6 pour les intercommunalités de même strate », précise le président.
Sur le sujet du moment, les économies à réaliser afin de réduire le déficit public, Laurent Degallaix s’étonne : « Je n’ai rien contre les économies. Par contre, il ne faut pas que les collectivités portent seules le poids de la réduction. Ensuite, le transfert de compétences sans transfert de charges… ». Sur ce dernier point, on peut affirmer que le transfert compensé financièrement d’une compétence ne correspond plus à la réalité, dès l’année N+1, une bonne vieille habitude des gouvernements successifs.
Joelle Gaillet, pour le groupe communiste, a voté le volet investissement et s’est abstenu contre le fonctionnement, mais il a validé globalement la conduite financière de cette dernière. Toutefois, il pose une question terriblement dans la dynamique du SCOT du Valenciennois : « Quel est l’avenir d’une friche non communautaire ? ». Sachant que toute politique environnementale préfère, quitte à payer plus, une densification urbaine plutôt qu’un étalement urbain, cette problématique est réelle.
Pour Laurent Depagne, au nom du groupe socialiste, il valide ce budget 2018 correspondant à la philosophie « d’une méthode partagée et bonne, nous laissant une capacité de promotion du territoire ».
Pôle Métropolitain
Laurent Degallaix est actuellement le président de ce Pôle Métropolitain regroupant les intercommunalités du Valenciennois, mais également du Cambrésis et de la Sambre -Avesnois. « Cette association est devenue un syndicat mixte fermé, il s’ouvrira prochainement au département du nord et à la région des Hauts-de-France. D’ailleurs, nous votons en janvier prochain notre 1er budget ».
Daniel Carlier