Un conseil plus plus à Marly
A tort, on aurait pu croire à la lecture de l’ordre du Jour que ce Conseil municipal de Marly serait expédié manu militari. Lourde erreur, les sujets de fond se sont enchaînés avec un véritable débat politique de part et d’autre, un conseil éclairant !
Arrêt de travail, transfert des zones économiques à la CAVM, SIAV, Apprentissage… !
En prélude à ce riche conseil, l’édile de Marly ne pouvait pas passer sous silence le décès de Johnny « hissé au rang des monstres sacrés de la vérité française », souligne Fabien Thiémé. Compte tenu de l’émotion nationale, et au delà, de tous les âges, de toutes les catégories sociales, il est évident que cette disparition dépasse l’artiste stricto sensu. C’est un phénomène national, il faut se connecter à la chaine météo en continu pour ne pas entendre un reportage sur sa vie, un témoignage d’un fan, voire sa voix si puissante. Ce mercredi 06 décembre 2017, un pan de notre XXème siècle franco-français a disparu.
Jérome Leman : « 50 % d’arrêts maladie abusif sur Marly »
Au détour d’une délibération modificative de budget, Jean-Noel Verfaillie soulève une question pertinente. « Quel est ce montant de 90 000 € supplémentaire en charge de personnel ? »
La réponse démarre sur les chapeaux de roue, et en toute transparence, avec Didier Cayet, adjoint aux finances. « Savez-vous combien de jours d’arrêts-maladie au sein des agents de la commune de Marly entre le 01 janvier et le 30 novembre 2017 ? La réponse est 7025 jours soit l’équivalent de 25 ETP (Equivalent Temps Plein) absents durant l’année ».
« Ce chiffre est notoirement supérieur à ce qui est observé dans d’autres communes ! », commente Jean-Noël Verfaillie.
Stéphane Leman, en charge de l’administration du personnel, va courageusement plus loin. « Il y a un problème de pyramide des âges à gérer sur cette commune. Cette gestion se fait dans le temps. Le chiffre 2016 est équivalent et il faut préciser que l’on peut quantifier à 50 % d’arrêts maladie abusif, mais concentrés sur quelques personnes parfaitement identifiées », indique Jérome Leman.
Entre deux interventions, Olivier Mamolo, adjoint aux associations, tient à préciser « il n’est pas très approprié de jeter un tel chiffre en pâture. Il ne faut pas fustiger les agents municipaux. Certains ont des longues maladie. La question est pourquoi tant d’arrêts maladie à Marly ? »
Fabien Thiémé conclut cet épisode en soulignant « un besoin de transparence sans stigmatiser en aucune façon le personnel communal ».
La conclusion de cet échange éclairant réside dans le choix d’une action vis à vis de cette constante de l’absentéisme à Marly. Une chasse aux fraudeurs à la Sécurité sociale serait-elle une politique de gauche ou de droite ? Laisser faire, et engloutir 90 000 € de charges de fonctionnent supplémentaire au détriment de l’action sociale vers les plus démunis, des familles marlysiennes sans les moyens de se nourrir, de se loger décemment, moins participer à un accès aux soins pour tous sur sa commune…. Est-ce une politique de droite ou de gauche…voire simplement du bon sens au bénéfice de ses administrés…. En effet, en décembre, certains arrêts maladie poussent comme les fleurs au printemps, ce chiffre peut encore progresser sympathiquement en un mois !
Le SIAV, tout un programme…
Pour cette réflexion sur le syndicat d’assainissement, Olivier Mamolo part au charbon. « Dès le début du dossier OVAL, nous avons pointé du doigt ce projet, la gabegie de SINEO/OVAL. Certes, si l’objectif était louable, il est avorté avec près de 10 millions d’euros d’études à la clé. Nous avions raison avant tout le monde. Je suis heureux aujourd’hui que la situation conforte notre position initiale ».
Rita Cannas : « Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes est accablant pour l’ancienne direction du SIAV… ! » Pour sa part, Jean-Noël Verfaillie fustige « la gestion quotidienne de ce syndicat. Il faut une nouvelle génération d’élus avec d’autres pratiques ».
Fabien Thiémé précise « à l’époque, avec Jerome Leman également, nous avons voté contre le budget. Nous étions même la risée pendant un moment. Aujourd’hui, nous avions raison d’avoir eu cette attitude ».
Pour le reste de l’histoire…Bernard Brouillet, ex président du SIAV, passe devant le Tribunal de Grande Instance, en correctionnel, le 14 décembre 2017, dès 8H30.
Une DSP qui rapporte…
Toujours dans le cadre de cette délibération de modification budgétaire, une somme de 211 000 € apparaît en plus. L’élu de l’opposition pointe cette somme également. « Dès janvier 2014, nous avons bloqué les factures d’un délégataire (DSP) car nous avions constaté que le service n’était pas conforme au cahier des charges. Le montant jusqu’à la fin de cette DSP était de 450 000 €, nous avons négocié à 211 000 € » d’où une économie de 239 000 €, une gestion de bon père de famille efficace !
Marly aime la loi NoTRE
La mise en application de la loi NoTRE, très décriée quand elle vous retire la signature d’un permis de construire, devient diablement pratique quand elle s’occupe de vos zones économiques… !
Concrètement, la ville de Marly est dotée de 3 zones économiques, les dix muids, la Rhônelle, et la Zone Industrielle. « Conformément à la loi NoTRE, les intercommunalités reprennent la compétence sur les zones économiques. De fait, la CAVM va assurer l’investissement, l’entretien, voire l’assainissement de ces Z.E. Pour la ville de Marly, c’est tout bénéfice. Nous ne perdons que 96 000 € de dotation de compensation de la CAVM en faveur de notre commune , soit moins 3,97% », détaille Fabien Thiémé.
Yves Floquet intervient pour préciser « que nous perdons les compétences, mais conservons les charges en quelque sorte ». Jean-Noel Verfaille rejoint la majorité municipale sur ce dossier : « La ville est forcément gagnante, ce transfert des zones économiques est positif ! »… et en même temps, c’est la loi qui s’applique à tous !
D’ailleurs, Marie-Thérèse Ledrole,1ère adjointe, avoue « nous n’aurions jamais eu les moyens financiers de rénover ces zones économiques, et notamment celle très dégradée des Dix Muids ».
Le maire de Mary rappelle un atout précieux pour la commune : « Nous avons encore un foncier disponible 70 hectares ».
Apprentissage
Autre sujet importance, l’intégration au sein de la commune de deux Contrats d’apprentissage. « Je tiens à féliciter la majorité. Vous avez tout de même pris 9 ans pour vous décider », explique Jean-Noël Verfaillie. Effectivement, cette discussion est un vieux serpent de mer soutenu depuis des lustres par le P.S, notamment Rita Cannas. « C’est un outil de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétence). Il faut anticiper les besoins, le départ des compétences », explique-t-elle.
Dès janvier 2018, deux apprentis vont intégrer un service, l’informatique et le service administratif. « Pour autant, nous avons de nombreux agents publics qui passent des concours. Ils figurent de fait sur la liste des aptitudes. De plus, ils sont prioritaires sur tout contractuel », précise Stéphane Leman.
Marie-Thérèse Ledrole ajoute sur ce sujet « nous ne pouvons pas intégrer n’importe où un apprenti dans un service technique. Il faut un tuteur, une activité en correspondance avec son diplôme ». Précisons que l’apprentissage est une compétence régionale pour laquelle Xavier Bertrand s’investit à fond. Mais, le ton employé par le maire, « on nous parle de 10 000 € de coût », prouve que ce n’est pas dans la ligne de pensée de ce dernier. Cela reste un mystère quand on voit le gisement de demandes en la matière, dans le monde privée, et publique bientôt compte tenu de la contraction des emplois aidés.
Sur ce sujet Isabelle Alain a glissé avec justesse « nous avons un CFA, spécialisé dans le BTP, ici à Marly. Ne peut-on pas faire appel à eux ? »
En conclusion, le premier magistrat veut tordre le cou à une doléance habituelle. « Une mairie ne peut résoudre le problème de l’emploi dans sa commune, c’est un faux débat ! C’est à l’Etat. Enfin, la fonction publique est un atout ! ».
Daniel Carlier