Amandinois

2032, odyssée de l’espace urbain à Raismes !

Chaque maire doit durant son mandat conjuguer le respect de son programme de campagne, mais également le quotidien, l’imprévu, la coeur battant de sa commune dont on sait rarement son niveau de pulsation avant le lever du soleil ! Cette fois, le premier magistrat, Aymeric Robin, veut porter une réflexion urbanistique à long terme !

Aymeric Robin, maire de Raismes : « C’est un projet de ville sur 15 ans »

Cette ville de 13 000 habitants est située entre Valenciennes et Saint-Amand-les-Eaux… « deux villes en plein développement ; nous devons trouver notre identité, un axe de développement complémentaire, et surtout ne pas regarder le train qui passe », souligne le maire. Cette commune a un statut atypique dans le Valenciennois. En effet, la forêt domaniale est en majorité sur Raismes, avec des espaces urbains en lisière, mais également un patrimoine minier historique reconnu par l’UNESCO, sans oublier une ville géographiquement très étendue, écartelée entre densité de population et cohésion urbaine. «Raismes est une ville ouvrière conservant les stigmates de son passé industriel, un label UNESCO à préserver et valoriser, et un espace forestier très conséquent », ajoute le premier magistrat.

Tout est parti d’un classique bilan de mi-mandat, une introspection comme dans de multiples communes, avec un résultat « satisfaisant, nous sommes à 55 % du programme réalisé », souligne Aymeric Robin. Un oeil dans le rétroviseur positif selon le maire, mais qui ne cache pas la forêt de dossiers en cours sauf que… !

Presque commun sur le Valenciennois, l’ANRU, sa nouvelle mouture le NPRU, voire un ANRU régional, aucun programme global n’a embrassé la ville de Raismes, ne serait-ce qu’un quartier ! Derrière cet état des lieux, la volonté municipale est d’aller plus loin en faveur d’un nouveau cadre de vie pour ses habitants. « Cela suffit de rester les recalés permanents de tous les dispositifs.  Il n’y a pas eu un regard urbanistique depuis 30 ans sur la commune. Nous voulons construire avec la population un projet de ville sur 15 ans », précise le maire. Raismes, 5ème ville du territoire,

Loin de se laisser abattre, la majorité municipale prend son destin en mains. Pour y arriver, un cabinet d’architectes, a été sélectionné comme bureau d’études pour mettre sur pied une consultation publique. En effet, le cabinet Seura va opérer un questionnement quartier par quartier, du porte à porte, de la chirurgie citoyenne afin de coconstruire un trait urbanistique sur l’ensemble de la ville. «  Sur le quartier Sabatier, nous bénéficions d’une étude réalisée par la CAPH. Ensuite, sur l’ensemble de la commune, le cabinet Seura va réaliser dès janvier 2018, et durant toute l’année, une consultation auprès de l’ensemble de la population », précise Aymeric Robin.

Cette étude, pour un montant de 150 000 €, va associer « la population, mais également  la Mission Bassin Minier, le Parc Régional Scarpe Escaut, le Département, la Région, les services de l’Etat », précise le maire. Fort de cet audit populaire architectural « je m’appuierai sur celui-ci pour aller chercher des subventions », ajoute-t-il. De facto, il sera plus compliqué aux instances visées de soutenir qu’ils ne connaissent pas le dossier… habile !

Sur le temps long, le quartier Sabatier sera le premier de cordée. Fort d’une étude en poche, d’un label Unesco, il coche toutes les cases d’une réflexion urbaine partagée avec la population. Le résultat de cette consultation de terrain sera très intéressant, car l’écart entre une vision publique et un regard de quartier constitue un défi politique assurément !

«  Et je n’oublie pas le quotidien », Aymeric Robin

A travers une étude, et des choix urbanistiques clairs, le temps très très long est abordé. Pour autant, une gestion municipale doit appréhender le quotidien de ses administrés, surtout qu’un mandat municipal ne dure que six ans. « Nous opérons dans ce cadre une refonte totale de nos services », souligne le maire. En effet,, ils ne sont plus dans une grille classique, avec un travail en silot. Cette fois, ils sont totalement adossés à une thématique. « Nous sommes innovants dans le domaine et observés à ce titre », ajoute Aymeric Robin.

Ensuite, l’urgence du quotidien sur la commune de Raismes se traduit par la création d’un nouveau service, le SIQ (Service d’Intervention Quotidienne). Après la longue vue, le temps très très court est lui aussi pris en compte. Cette organisation des services servira les projets à long terme, mais également le quotidien du Raismois.

Daniel Carlier

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