(Piscine Valenciennes) Une convention tripartite entre la ville, le délégataire (Récréa) et le collectif SOS Piscine signée d’ci juin 2018
Le chemin d’un nouvel équipement nautique se précise. Laurent Degallaix, le maire de Valenciennes, va annoncer le nom du délégataire de la DSP ce vendredi 10 novembre au Conseil municipal. Du coté utilisateur, les associations sportives sont dans l’attente d’une convention tripartite, car des questions doivent trouver des réponses avant l’ouverture de cette piscine très attendue !
Hervé Michel, secrétaire du Collectif SOS Piscine : « Les associations ont été surprises par l’ampleur du projet »
Sinistre mois de septembre 2014 où la ville de Valenciennes a vu sa piscine flambée comme une bûche dans son âtre. Le prix est élevé pour la population, car si les écoliers des établissements publics devraient bénéficier de créneaux horaires sur d’autres piscines conformément à l’obligation du code de l’Education nationale, certaines écoles privées n’ont pas cette chance avec de facto des élèves qui ne pratiquent pas la nage depuis 3 ans.
La polémique sur la vétusté de l’équipement est à conjuguer au passé. En effet, un accord a été trouvé avec les assurances. Certes, il est évident que la fameuse RP (Règle Proportionnelle) a joué à plein dans la discussion de l’indemnisation allouée à la ville de Valenciennes par la compagnie d’assurances, mais c’est acté. Pour éviter cette perte financière, il aurait fallu que ce complexe aquatique eut été réalisé avant qu’il ne brûle 45 ans après… !
Néanmoins, il faut se projeter plus loin pour retrouver un site d’une grande qualité. La première étape marquante de cette résilience fut la présentation à la population de ce trait architectural situé sur l’ancien stade Nungesser (article ci-joint https://www.va-infos.fr/2017/06/12/ne-sera-simple-piscine-valenciennes/)
Le Collectif SOS Piscine, représentant environ 1 000 licenciés ( natation, Water Polo, triathlon, plongée, et sauvetage), a pu découvrir en avant première ce projet. « Toutes les associations ont été surprises par l’ampleur du projet, notamment une fosse de 20 mètres etc. », souligne Hervé Michel. Sur le bâti affiché, le consensus est total, il reste à mener ces travaux à terme. La première pierre est prévue en janvier/février 2018, pour une inauguration en décembre 2019, mais souhaitée plus tôt par les associations. « C’est une saison entamée puisque toutes les inscriptions sont en septembre. D’un autre coté, nous aurons le temps de nous adapter à ce nouvel équipement à cette époque », souligne-t-il. Ce complexe aquatique devrait répondre à la soixantaine d’associations concernées par cette nouvelle piscine, c’est en tout cas le discours affiché… par le premier magistrat !
Le second momentum est la vie quotidienne de ce nouvel équipement. En effet, la juste répartition du temps d’occupation entre les associations sportives et l’ouverture au public constitue la problématique de taille à chaque fois pour les communes, voire les intercommunalités. Rappelons qu’en l’occurence, le maire de Valenciennes n’a pas souhaité un équipement communautaire, mais un complexe aquatique municipal !
Hervé Michel, secrétaire du Collectif SOS Piscine : « Nous avons des incertitudes sur le nombre de lignes d’eau disponible pour les associations »
Les associations sportives n’étaient pas enthousiastes à l’idée d’une DSP (Délégation de Service Public), mais la contrainte financière a eu raison. Dans cette optique, les services techniques de la ville centre ont demandé un travail complet au collectif SOS Piscine sur les attentes des clubs en terme de lignes d’eau et autres besoins.… « A la remise de ce résultat, nous avons rencontré Laurent Degallaix. Ce dernier nous a confirmé un projet ambitieux en adéquation avec la taille et les capacités de ce nouveau centre aquatique », indique Hervé Michel.
Toutefois, le langage d’un club et d’un service technique est parfois assez éloigné. « Nous, on parle lignes d’eau. Eux, ils parlent argent. On nous indique que le budget est prévu pour nos demandes respectives. Par contre, nous sommes dans l’incapacité de traduire ce financement en nombre de lignes d’eau. Certaines associations de notre collectif sont très très inquiètes. Nous avons des incertitudes sur le nombre de lignes d’eau disponible pour les associations », précise le secrétaire du collectif SOS Piscine.
Evidemment, les spécificités sont multiples. Tout d’abord, ce complexe aquatique doit ouvrir 7J/7 avec son bassin de 50 mètres (modulable en 2 bassins de 25 mètres avec un mur amovible). « Une rencontre de water-polo, le dimanche matin, doit occuper le bassin de 50 mètres, quid ? Certes, la modularité en deux bassins de 25 mètres multiplie par deux les lignes d’eau. Pour autant, un club comme la plongée a besoin d’une ligne de 50 mètres également etc. », précise-t-il. Le diable est dans le détail, c’est pourquoi « une convention tripartite entre la ville, le délégataire Récréa et le collectif SOS Piscine sera signée d’ci juin 2018 », précise-t-il.
Hervé Michel : « Dès l’officialisation du délégataire au Conseil municipal du 10 novembre, nous allons rapidement travailler ensemble à la réalisation de cette convention tripartite »
Pour rappel, les professionnels de l’exploitation de piscine et/ou patinoire se comptent sur les doigts d’une main. Il y a Vert Marine, déjà connu sur le territoire avec sa gestion de la patinoire, et jusqu’au 30 juin 2017 du Stade du Hainaut ce qui était une grande première pour eux dans le football, d’autres comme Elipse sont très présents sur le segment piscine/patinoire, voire candidats supplémentaires comme Récréa en lice sur le projet valenciennois (Récréa choisi pour la DSP).
Et à chaque fois, le coeur du succès, ou de l’échec patent, d’une DSP se couche sur un contrat, un cahier des charges dont les demandes associatives font partie intégrantes. Ces entreprises ne sont pas philanthropes et ne feront pas un geste de plus, car le nerf de la guerre demeure l’ouverture au public… !
« Dès l’officialisation du délégataire au Conseil municipal du 10 novembre, nous allons rapidement travailler ensemble à la réalisation de cette convention tripartite. Il faut construire notre relation future dans cet équipement. Nous allons insister sur une clause de revoyure à la hausse. En effet, si cet équipement est à la hauteur de la promesse affichée, le succès va mécaniquement faire augmenter le nombre de licenciés et de fait nos besoins. J’ai conversé avec des associations dans une situation similaire qui se sont retrouvées dans la difficulté avec des nouvelles demandes, compte tenu du succès de l’ équipement, mais sans pouvoir y répondre. Nous serons très vigilants sur ce point », explique Hervé Michel.
Ce dernier n’oublie pas de mentionner que le challenge va dans les deux sens. « Il faut que les associations soient également à la hauteur de ce nouvel outil sportif », conclut Hervé Michel.
Plus d’informations sur le calendrier sur http://www.valenciennes.fr/grands-projets/equipements/piscine.html
Daniel Carlier