Des projets pour dix ans au SIAVED… !
Le syndicat interarrondissement de valorisation des déchets, basé sur Douchy-les-Mines, était particulièrement copieux ce jeudi soir : le lancement d’une étude avec plusieurs EPCI sur la création d’un nouveau Centre de Tri, de nouveaux kiosques à verre, la certification ISO 50 001, la collecte des ordures ménagères sans oublier de nouvelles agglomérations qui frappent à la porte du SIAVED… !
Toc, toc…, on frappe à la porte du SIAVED
Petite information distillée en fin de comité syndical l’air de rien, et pourtant c’est une bombe. En effet, Charles Lemoine indique que le Pays Solesmois est en discussion, à l’initiative de cet EPCI et par deux fois, avec le SIAVED pour que le dit syndicat reprenne l’intégralité des compétences… Très bien, sauf que le CCPS (Pays Solesmois) est un adhérent d’ECOVALOR, et par ricochet le départ de ce client est une mise à mort économique du CVE sur le Valenciennois, affaire à suivre… !
Un Centre du Tri des déchets de 30 000 tonnes, la massification à l’horizon 2022
Le gros dossier de la soirée se présentait sous la forme d’une validation d’une étude croisée sur l’opportunité d’un nouveau Centre de Tri des déchets sur le Hainaut. En effet, en 2022, de nouvelles normes seront obligatoires pour les Centres de Tri. Sur le Valenciennois, vous avez actuellement trois structures opérationnelles au maximum avec une capacité de 15 000 tonnes (Malaquin-St Amand, Anzin-Bleuze Borne, et Recydem-Lourches).
« J’ai contacté le Groupe Suez qui m’a indiqué ne pas vouloir effectuer les travaux de mise aux normes. De fait, nous devons penser à un nouveau Centre de Tri d’une capacité plus importante », explique Charles Lemoine, le président du SIAVED.
Sur cette affaire, l’ADEME donne le cap, balise la route en soutenant des projets pour des Centre de Tri de 30 000 à 60 000 tonnes. « La bonne échelle est 500 000 habitants. Dans cette optique, le SIAVED (avec ses 3 intercommunalités Porte du Hainaut, Cambrésis, Caudresis-Catesis), Valenciennes Métropole, et le Pays Solesmois lancent un comité de pilotage et vont constituer un groupement de commandes », explique le président. D’ailleurs, l’ADEME finance à 80% cette étude ce qui souligne que le bras technique de l’Etat est très motivé. Globalement, la tendance est à la massification de la gestion des déchets à travers la création infrastructures plus conséquentes.
Cette étude sera un outil de travail. L’écriture du cahier des charges, après ce vote, va démarrer. Ensuite, le choix du prestataire interviendra courant 2018, pour un rendu au 1er semestre 2019. Un délai nécessaire pour la construction de ce nouveau Centre de Tri de 30 000 tonnes, sa localisation, sa gouvernance, voire la reconversion des sites privés existants… beaucoup de débats à venir !
Collecte des encombrants
Le résultat du marché de la collecte des encombrants sur la Porte du Hainaut, mais également du Caudrésis et du Catésis a été validé durant ce comité syndical. La principale nouveauté est d’actualité » au lieu de 2 lots pour la collecte des encombrants, nous avons présenté un seul lot dans un appel d’offres », indique une responsable du dossier.
La conséquence est facile à deviner. Le coût de collecte des encombrants passe de 1,66 € TTC par an, par habitant à 1,54 € TTC par an, par habitant, soit un gain substantiel de 27 000 euros, -7% d’économie. C’est l’entreprise SUEZ R1V Nord Est qui remporte ce marché.
Le mode opératoire repose sur une collecte classique avec un avis de passage, information dans les mairies etc. Pour autant, un devis de collecte des encombrants sur appel téléphonique est sur la table. « Nous avons les coûts, nous devons discuter de cette possibilité, voir les avantages et les inconvénients à la clé », précise Charles Lemoine.
Kiosque à verre
Depuis plus d’un an, un kiosque à verre est installé sur le parking de Carrefour à Denain. Cette résilience de la consigne… automatisée connaît un vif succès. Hervé Mortelette, chargé de mission, explique les premiers résultats. « Sur 14 mois, 5 000 emballages en moyenne par jour, soit 5,9 tonnes de verres collectés, 1,4 tonne/jour. Elle monte en puissance, mais nous voyons que son utilisation actuelle n’est que de 40 %. Nous pouvons donc progresser encore. Toutefois, ce prototype a permis d’améliorer les prochaines commandes, le futur kiosque à verre sera plus accessible aux PMR, plus fiable, plus silencieux et plus ergonomique ».
Face à ce succès d’un traitement direct du déchet, le verre connu pour son cycle parfait, le SIAVED a passé commande pour la construction de deux nouveaux kiosques à verre. « Ils seront installés en fin d’année sur le Centre Leclerc de Bellaing et celui de St-Amand-les-Eaux », indique Charles Lemoine.
Ces performances vont permettre à cette unité de recyclage du verre de se développer dans les Hauts-de-France. « Beaucoup de décideurs publics attendaient cette expérience sur Denain », précise Hervé Mortelette.
Certification ISO 50 001
La nouvelle est toute fraîche, le SIAVED va recevoir prochainement la certification ISO 50 001. Moins connue que la 14 001, relative à la gestion de l’environnement, la 50 001 promeut l’excellence d’un établissement dans la gestion de ses énergies.
Une satisfaction pour l’ensemble des équipes du SIAVED, mais également un critère couperet pour éviter toute augmentation de la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes). Derrière cet acronyme se cache l’épée de Damoclès de l’activité de gestion des déchets, sans vertu avérée sur la gestion des énergies, c’est foutu ! « Nous allons rester à un niveau très bas de TGAP », commente avec satisfaction Daniel Tison, le directeur du SIAVED. Cette reconnaissance n’est pas très fréquente puisque « nous sommes le 2ème dans le Nord, après Dunkerque, voire le 3ème dans les Hauts-de-France », précise Florian Paulin, consultant pour le SIAVED.
Le réseau de chauffage
Une médiatisation importante a suivi la mise en place d’un réseau de chaleur capté du CVE, et porté via un réseau de chaleur dans plus de 1 000 foyers sur Douchy-les-Mines, la splendide salle culturelle de l’Imaginaire… « D’autres structures sont partantes comme le futur Centre aquatique sur Denain, le Centre Hospitalier également sur cette ville, des bailleurs sociaux (pour faire baisser les loyers….?), un collège et un lycée sur la deuxième ville du Hainaut », indique Florian Paulin.
La chaleur fatale n’est pas n’est pas une fatalité, mais une réalité !
Daniel Carlier