Le Phénix dévoile sa programmation 2017/2018.
Une saison s’achève, une autre se profile. Moment attendu, très attendu, la programmation du Phénix pour 2017 / 2018. Encore la promesse d’une belle saison … Panorama des grands rendez-vous, du théâtre avec le retour de Guy Cassiers et pour notre plus grand plaisir, de Julien Gosselin, de la danse, de l’opéra, de la musique, des spectacles pour les loustixs, des conférences…
La philosophie du Phénix : diffuser, créer, rassembler.
Alors quand et comment ça (re)commence ?
L’année dernière la Cie XY, passée entre les gouttes, avait enchanté le public venu en nombre pour cette ouverture de saison sur la place d’Armes. Cette année, encore un vrai moment de poésie, place à Fugue Trampoline de Yoann Bourgeois et Crazy Car de la compagnie Racines Carrées, sur le parvis du Phénix, ainsi que des visites de la grande maison rouge, durant tout l’après-midi du 17 septembre.
Des changements ? Des nouveautés ? Romaric Daurier explique « l’objectif du pôle Européen de création est de faire rayonner la culture en France et dans le monde. Ici à Valenciennes couvent de nombreux projets de création. Cette dimension nouvelle traverse la saison, des répétitions à Valenciennes, des créations sont faites ici. » Où comment être les premiers spectateurs d’une pièce. « On a voulu inventer un éco-système qui permet aux artistes d’être bien au Phénix. C’est l’identité du territoire. » Et pour vous donner un avant goût, Sarah Lecarpentier sera en résidence au Phénix du 28 août au 23 septembre, pour Europeana, une brève histoire du XXe siècle, un rendez-vous spectateur complice. La petite fille de Stéphane Heissel adapte et met en scène le livre de Patrick Ourednik, avec Kevin Keiss à la dramaturgie. Un texte écrit en 2001 qui retrace l’histoire du siècle passé en confrontant les grandes théories aux opinions populaires.
La culture bouge avec vous sur un territoire culturel élargi.
La décentralisation de spectacles dans l’agglomération est renforcée, de plus en plus de communes ont rejoint le Phénix, qui y programme des tournées de spectacles : Thivencelle, St Saulve, Petite Foret, Quérénaing, Aulnoy, Verchain Maugré, Onnaing, Famars, Condé…
Avec &NO, culture partagée dans Hainaut, Mars Mons arts de la scène, Le Manège Maubeuge scène nationale et Le Phénix scène nationale et Pôle Européen de Création mettent en commun leurs grands rendez-vous pour permettre au public de circuler dans un territoire commun, à 40 minutes de bus. Ces spectacles proposés contiennent une offre de transport, tout comme ceux choisis, toute la saison, chez ses partenaires culturels des Hauts de France : l’Opéra de Lille, Le théâtre du Nord à Lille, les partenaires du Next, et même Les amis du Phénix qui voyagent un peu plus loin : La Comédie Française, La Cartoucherie d’Ariane Mnouchkine, n’en jetez plus, n’en jetez plus…
Coup d’œil sur quelques grands rendez-vous de théâtre de la saison 2017/2018.
Le retour de Guy Cassiers, l’un des plus grands créateurs européens de théâtre, venu il y a deux ans pour Les Bienveillantes, il revient avec Grengeval / Borderline, adaptation du brûlot politique d’Elfriede Jenilek où, en 2013, elle donnait une voix aux demandeurs d’asile. Pour la lauréate du prix Nobel de littérature, le réfugié est la figure emblématique qui révèle le climat actuel de l’Europe et engage les débats sur les valeurs actuelles de chacun et la responsabilité du politique. « Où comment en Europe on s’empare de la question des migrants ? C’est une mise en scène époustouflante, qui sera présentée au festival d’Avignon cet été», précise le directeur du Phénix.
Et revoilà, Julien Gosselin, « l’une des plus belles aventures Valenciennoises. Une que l’on rencontre que les 30 ou 40 ans… », avec Les Particules Élémentaires, un coup de foudre qui a ébranlé le monde théâtral, tout comme 2666 en juin 2016 d’ailleurs… La révélation du festival d’Avignon sera jouée pour deux représentations les 20 et 21 décembre. Egalement en décembre, Don Quichotte, Chronique d’un naufrage annoncé, Cie Les Dramaticules. Une trépidante adaptation de ce chef d’œuvre absolu de la littérature.
En janvier, après une résidence au Phénix à partir du 2, du 23 au 27 sera joué Andromaque, les héritiers, mise en scène Damien Chardonnet-Darmaillacq, qui clame son amour pour Andromaque, avec l’ambition de dévoiler les lignes de force d’une pièce qui raconte, ici et maintenant, le ressassement d’un passé glorieux et les espoirs envolés d’une société guettée par le repli sur soi. « A nos yeux c’est une pièce très politique. On s’en saisit très vite. Cette génération a tout, et elle ne parvient pas à créer sa propre histoire. Cette pièce a été montée parce qu’elle résonne dans ce temps. Si les contemporains ne sont pas capables de créer un poème commun, s’ils ne sont pas capables de créer un futur ensemble…si l’on ne regarde pas la personne à côté de nous, on n’arrive pas à créer d’histoire commune »
En février, les 8 et 9, La cantatrice chauve, avec la mise en scène Jean-Luc Lagarce, qui a laissé une quantité de pièces derrière lui. Un des auteurs contemporains les plus joués en France, Juste la fin du monde, écrit en 1990 à Berlin, a été repris par Xavier Dolan en 2016. Ce dramaturge du 20ème siècle, y pousse à l’extrême le non sens, la superficialité de ce monde. Mais aussi, Ivanov, d’Émilie Charriot, qui chemine avec brio sur le fil des doutes d’Anton Tchekhov. King Kong Théorie de Virgine Despentes, mise en scène Émilie Charriot, promet un moment bouleversant, puis deux mises en scène de Lorraine de Sagazan, Démons, de Lars Norén et une maison de poupée d’Henrik Ibsen, « deux petits bijoux ».
C’est le retour également de Camille Chamoux, dans L’esprit de contradiction, mise en scène Camille Cottin. Puis Marina Hands passera par Valenciennes, avec Actrice, de Pascal Rambert, «une pièce Russe, une pièce qui fait pleurer… »
A noter un cycle de conférences sur les arts vivants, gratuit et ouvert à tous, deux spéciales « théâtre », les 9 octobre et 6 novembre, « danse », le 8 janvier et 5 février, et « musique », les 9 avril et 14 mai, avec comme intervenants Amos Ferbaugé, François Frimat et Bertrand Duplouy.
Les festivals, Le Next, le cabaret de curiosités…
Europalia, Arts Festival Indonésie du 10 octobre 2017 au 21 janvier 2018, Le Next Festival, du 9 au 25 novembre, le must de la création contemporaine. Le carrefour international, en mai et juin 2018… tant de moments et bien d’autres dans les festivals partenaires. Sans oublier, l’hétéroclite et inédit Cabaret de curiosités, du 15 au 17 mars, Exil / Exit, qui, autour d’une question thématique croise esthétique et enjeux politiques, interroge la question des migrations contemporaines. A l’affiche Pourama Pourama, théâtre, performance, de Gurshad Shameman, un triptyque auto fictionnel, trois performances aux titres incantatoires, Touch me, Taste me et Trade me, une cérémonie sensorielle dans laquelle Gurshad Shaheman a une histoire à raconter, cela se passera au Boulon les 16 et 17 mars. On pourra le voir aussi, dans le rôle d’Hermione dans Andromaque de Racine mis en scène par Damien Chardonnet-Darmaillacq. Guy Cassiers, La petite fille de Monsieur Linh, porte le très touchant roman de Philippe Claudel. Et à noter dans vos agendas, le retour de TEDx, le 16 novembre.
Les grands rendez-vous musique et danse.
Le 26 septembre, en guise de rentrée, le premier spectacle de l’Orchestre National de Lille, et son jeune chef d’orchestre Alexandre Bloch, nommé directeur musical de l’ONL en 2016, avec un concerto pour violon de Brahms et Daphné et Chloé de Ravel. L’Orchestre de Picardie, le 13 janvier à Anzin et 22 mai au Phénix. Quelques notes d’opéra pour les plus mélophiles, Cosi fan tutte et Nabucco seront joués en direct de l’opéra de Lille. Changement de gamme, avec Odette et Odile, les sœurs Vandekaestecker reviennent avec Américane Songes, à partir de 7 ans. Un carnet de voyage mélodieux des héritières d’une longue famille de musiciens, qui chantent en duo et a cappella les tubes dénichés lors de leur expédition sur le nouveau continent. Pour les Loustixs, un ciné concert, Voyage dans la lune, Art Zoyd sur une musique signée Gérard Hourbette. Un voyage dans l’univers de Mélies. Des concerts : Arno, Trust à Anzin, Aldebert au Phénix. Embaroquement immédiat et son passionné de musique baroque, Yannick Lemaire, pour 4 concerts. Et les rendez-vous jazz qui continuent à l’avant scène avec, encore, une jolie programmation sur 8 soirées en semaine.
Quant à la danse, à remarquer de Nouvelles Pièces Courtes de Philippe Decouflé, les 18-20 octobre, Rain, d’Anne Teresa De Keersmaeker, de la Cie Rosas, attention événement ! La pièce maîtresse du répertoire, un ballet hypnotique simplement immanquable.
Il n’y a pas d’âge pour aller au théâtre ! Pour les loustixs (et les grands aussi ) car la culture ça se partage !
A voir en famille, la Cie Zapoï revient en février avec West RN, mise en scène Denis Bonnetier, écrit avec Hippolyte, auteur de BD et saupoudré d’une rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de chaque représentation, un goûter participatif, le 21 février et des aussi des ateliers parents/enfants. Une carrefour de la bande dessinée et de l’art de la marionnette, du western contemporain et du road movie forain, où la jeunesse s’approprie ses propres imaginaires, et transforme la réalité afin de rendre le monde meilleur. Les passionnés de marionnettes présenteront aussi Chat / chat, un joli spectacle de 6 mois à 4 ans. Avec Sheakeasy, du cirque acrobatique, les 3-5 avril, à voir en famille, à partir de 10 ans, des acrobates issus de la Compagnie XY qui avait enchanté la place d’Armes à l’ouverture officielle de la saison 2016/2017.
Les impressions du Président du Conseil de Surveillance, Patrick Roussiès, sur cette saison 2017/2018.
Devant ce petit aperçu de la saison, cette liste non exhaustive, ce p’tit zoom sur quelques pièces, nous avons recueilli quelques mots du Président du Conseil de Surveillance : « c’est une saison riche, intelligente, ouverte sur le monde et les courants qui le traversent. Une saison où chacun peut trouver son compte pourvu qu’il fasse un tant soi peu preuve de curiosité et refuse les clichés. Une saison de grands noms d’aujourd’hui et de grands noms de demain. Une saison qui permet, chose rare, de rattraper son retard avec un certain nombre de spectacles déjà vus ici…mais pas par tout le monde à l’image de l’incontournable « Les particules élémentaires » nous jetant au visage le talent insolent de Julien Gosselin. »
Patrick Roussiès s’avoue de plus en plus attiré par les esthétiques contemporaines, par les soubresauts de notre époque et par l’intelligence. Ses petits coups de cœur : «je ne raterai en aucun cas ces spectacles qui croisent toutes ces qualités : je ne raterai pas Borderline de Guy Cassiers et le cabaret de curiosités Exil-Exit et leur traitement de la thématique des migrants, je ne raterai pas la rencontre avec les autres, leurs différences et leur richesse avec en 1ère ligne Yuval Rozman et son Tunnel Boring Machine ; je ne raterai pas Rain d’Anne Teresa de Keersmaeker, une figure majeure de la danse capable de faire se lever 2000 personnes pour assister à Cesena à 4h30 du matin dans la cour du Palais des papes à Avignon (j’y étais !); je ne raterai pas Actrice car Pascal Rambert est un auteur, un vrai, un grand ; je ne raterai pas Démons de Lars Noren, tant je suis curieux de voir ce qu’en a fait Loraine Sagazan après la fulgurante mise en scène de Tatina Stepanchenko ici même il y a bien longtemps; enfin je ne raterai sous aucun prétexte Andromaque, les héritiers tant je suis impressionné par la brillance intellectuelle du jeune metteur en scène Damien Chardonnet-Darmaillacq. »
Du choix il y en a, des pépites aussi, dans cette nouvelle saison que l’on effleure seulement pour le moment. Le Phénix, espace commun d’émotions, comme dit si justement Romaric Daurier « Mesurons notre chance, ici, maintenant. Allons au théâtre. »
Infos pratiques
le phénix, scène nationale Valenciennes | spectacles Nord Pas de Calais
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