La culture hors les murs passe au S3A
Dans les murs avec le Phénix, et maintenant Le Boulon, la culture prend à bras le corps la thématique de la culture pour tous. Mardi soir, l’APEI du Valenciennois a officialisé une démarche au long cours en faveur des personnes en situation de handicap intellectuel (visuel Emeline Jersol et Yann Deschamps).
(Visuel Virginie Foucault et Goerges Maillot)
Goerges Maillot, président de l’APEI du Valenciennois : « Avant 1930, l’espérance de vie d’une personne en situation de handicap intellectuel était de moins de 9 ans »
Apposé à l’entrée d’un site public, à l’accueil d’une collectivité…, le pictogramme S3A indique aux visiteurs que les agents sont en capacité de fournir le meilleur à ce public particulier. En effet, le staff du Centre National des Arts de la Rue a été formé à l’accueil des publics souffrant d’une déficience cognitive. « Notre équipe, composée de 8 personnes, a participé à une formation initiée par l’APEI du Valenciennois», explique Emeline Jersol, médiatrice au sein du Boulon.
Distillée par Camille Blondel, agent d’inclusion à l’APEI du Valenciennois, cette formation s’inscrit dans une réflexion globale sur l’accès à la culture. « C’est un travail de fond. Nous travaillons dans cet esprit depuis la rénovation du Boulon, inaugurée en septembre 2011, car cette thématique était partie prenante de cette réhabilitation », souligne Virginie Foucault, la directrice du Boulon.
Cette formation s’est réalisée également avec l’appui de l’association « Nous Aussi », dont la devise résume la philosophie générale « rien pour nous sans nous ». A ce titre, cette association, de membres de l’APEI, avait déjà travaillé avec le Boulon « sur la simplification du plan du festival des Turbulentes notamment », précise Emeline Jersol.
Pour sa part, Georges Maillot, le président de l’APEI du Valenciennois, rappelle le chemin avant d’arriver à ce type de collaboration. « Avant 1930, l’espérance de vie d’une personne en situation de handicap intellectuel était de moins de 9 ans. C’est après 1945 que des parents ont pris les choses en main afin de créer des structures d’accueil spécifiques ».
En ce qui concerne le pictogramme S3A « il a été mis en place en 1998, mais réellement opérationnel en 2000. Après le Phénix, le Boulon répond à la loi de 2005 sur l’accessibilité, et à la culture pour tous », ajoute le président. Spectacle adapté pour ce public avec l’accueil de résidents de foyers, atelier circassien participatif…, le pictogramme S3A au sein du Boulon sanctuarise une démarche déjà dans leur ADN.