Anne-Lise Dufour : « Un député Front National, c’est un député de perdu ! »
Dans la 20ème circonscription, l’hypothèse de 13 candidats, et la possibilité de l’élection d’un candidat du Front National a conduit le ticket Urgu/Latawiec à se désister (reste 12 prétendants). Mais pas seulement, car la voix du Parti socialiste affiche son soutien au candidat Fabien Roussel/Alain Bocquet (PCF) pour cette élection législative si indécise dans la 20ème comme ailleurs. Rien n’obligeait le P.S à choisir cette initiative.
Des élus responsables !
Pour les 2 tours de l’élection présidentielle, le Valenciennois a enregistré des résultats très favorables à l’extrême droite dans ses 3 circonscriptions. De plus, la multiplicité des candidats et plus particulièrement l’émiettement à gauche avec, sur la 20ème particulièrement, une candidature indépendante de gauche… de plus, en l’occurence celle d’Eric Renaud !
Cette addition pouvant troubler l’électeur pose question. Dans un premier temps, Sébastien Urgu et Michel Latawiec ont voulu « faire entendre une voix du Parti socialiste sur la 20ème, et ceci après le désistement de M. Lourel. Le P.S est un grand parti », souligne Sébastien Urgu.
Et pourtant, la section socialiste en responsabilité a choisi une position claire :« Face au danger du F.N, car on ne peut pas prendre ce risque, nous décidons de retirer notre candidature », commente Michel Latawiec. Ensuite, le titulaire tient absolument à préciser que « Fabien Roussel ou Alain Bocquet n’ont rien réclamé du tout. On ne s’est pas concerté, mais nous sommes prêts à faire campagne dès demain sur le terrain, participer à des réunions etc. avec le ticket Roussel/Bocquet», poursuit Sébastien Urgu.
Anne-Lise Dufour : « L’élection, c’est au premier tour, le 11 juin ! »
Assurément, le vote de ce 1er tour des législatives va éclaircir les scores de la présidentielle. Fort d’un chiffre très impressionnant, Jean-Luc Mélanchon a positionné le PCF/France Insoumise comme une force politique de premier plan. Le PCF et la France Insoumise sont divisés à 90% en France, mais qui va récupérer l’électorat, d’ailleurs très hétérogène suivant les territoires de France !
« Il y a un vrai risque dans cette circonscription de perdre un territoire historiquement à gauche avec Alain Bocquet. Le danger est trop lourd. Je félicite M. Urgu et M. Latawiec pour leur sens de la responsabilité », commente Anne-Lise Dufour.
Ensuite, la député sortante et candidate dans la 19ème fait part de ses interrogations. « Je ne comprends pas l’attitude d’Eric Renaud. L’analyse de cette circonscription ne laisse place à aucun doute sur le danger de l’extrême droite. Le passage de témoin entre Alain Bocquet et Fabien Roussel permettra à ce territoire de conserver des valeurs de gauche», ajoute-t-elle. Toutefois, c’est un secret de polichinelle, le parfum de l’élection municipale, en 2020 sur St-Amand-les-Eaux, se joue dés le 11 juin prochain entre Eric Renaud et Fabien Roussel !
Autre paramètre non négligeable, le phénomène de l’abstention est toujours plus important pour une élection législative que pour la présidentielle, 30% dans la 19ème en mai 2017. « Beaucoup se disent, je vais voter au second tour pour faire barrage etc. Non, l’élection est au 1er tour, le dimanche 11 juin », poursuit-elle.
Sans oublier la finalité du rôle d’un député à l’Assemblée nationale, car « un député F.N élu, c’est un député de perdu. Je suis du P.S mais je travaille en concertation avec Xavier Bertrand (LR). Ce sera impossible pour un député du Front National, avec les collectivités comme au sein de l’Assemblée nationale. Je pense réellement qu’un candidat de proximité (et efficace) aura plus de crédit qu’un parachuté durant cette élection législative », ajoute-t-elle.
Concrètement, l’électeur a le choix entre des candidats de terrain sur les 3 circonscriptions, et un vote Front National n’aboutissant à rien de concret. Sauf une chose, la parole voire les effets de manche répétés de Marine le Pen dans l’hémicycle. De l’autre coté, le F.N est sous représenté actuellement au sein de l’Assemblée nationale compte tenu de son poids électoral. D’ailleurs, le président Emmanuel Macron a promis une dose de proportionnelle. Mais, sur le Valenciennois, la vision est tout autre « si aucun candidat du F.N n’est élu dans les 3 circonscriptions, c’est mieux. Notre territoire a trop souffert, on ne mérite pas cela… », conclut Anne-Lise Dufour.