Anne-Lise Dufour : « Il n’y a pas de Pénélope chez mes collaborateurs »
Densité de contenu extrême pour ce Conseil municipal de Denain, c’était également une possibilité pour la député-maire d’annoncer officiellement, avant lia présidentielle, son choix pour les élections législatives, rien n’a filtré. Toutefois, elle a glissé un indice tout de même…
L’élection présidentielle est dans tous les esprits, et pas très loin derrière la législative. Dans le Hainaut, la 19ème circonscription sera sous le feu des projecteurs avec la présence d’un cadre de premier plan du Front National.
Comme souvent, Sébastien Chenu est venu prendre la température, et peut-être entendre l’info sur la candidature, ou pas, de la première magistrate de Denain à un nouveau mandat de député. A noter que Michèle Dandois s’est désolidarisée du Groupe Ensemble Denaisien, elle s’est d’ailleurs rapprochée du candidat Front National aux prochaines législatives dans la 19ème circonscription.
Pas un mot sur le sujet par Anne-Lise Dufour sauf une phrase lâchée à la volée, elle concernait une demande de l’opposition sur un fléchage budgétaire. « Peut-être serons-nous là l’année prochaine, à la même place, pour discuter de ce projet de gratuité de cantine scolaire pour le budget 2018 ? », indiqua Anne-Lise Dufour. Compte tenu du non cumul des mandats, dans cette hypothèse, elle ne serait pas candidate à la députation ou se voit battue, mais rien n’est moins certain… en politique.
« Une baisse de 5% de la taxe d’habitation, 2017, 2018, et 2019 », Anne-Lise Dufour
En prélude, la maire de Denain répond à des questions diverses. Elle aborde, notamment, le sujet du coût de ses salariés au sein de son cabinet. « Je paye un loyer annuel de 4 150 € à la mairie de Denain. Par ailleurs, j’ai trois collaborateurs, dont un en arrêt maladie depuis 1 an, ils ont une activité secondaire à l’assemblée nationale de 9H30 et de 4H par semaine. Il n’y a pas de Pénélope chez mes collaborateurs ».
Ensuite, en discours liminaire, la première magistrate expose les dossiers aboutis voire en cours. « Nous sommes à mi-mandat, mais nous travaillons sur des dossiers depuis le début. Ils se concrétisent comme le projet de cinéma, la liaison autoroutière pour le site des Pierres Blanches déjà très médiatisée, la ZACOM de cette zone des Pierres Blanches avec deux espaces de 10 000 M2, la première sera occupée par un Bowling, un laser-game, Caval’Kid etc., elle sera aménagée d’ici fin 2018. L’autre zone de 10 000 M2 sera bouclée pour fin 2019 ».
Le début de ce Conseil municipal a démarré par le Budget. L’annonce choc d’Anne-Lise Dufour est évidemment la baisse des impôts locaux. « Grâce à une gestion saine et bonne, nous pouvons baisser la taxe d’habitation de 5 % en 2017, et si les aides de l’Etat demeurent au même niveau, 5% en 2018 et 5 % en 2019. Cette diminution s’exerce également sur la taxe foncière non bâti. Par contre, compte tenu des marchands de sommeil, il n’y a pas de baisse, ni de hausse, de la taxe foncière », explique Anne-Lise Dufour.
Certes, l’annonce a été faite durant le DOB, mais le taux de baisse est assez spectaculaire, et sur la durée si le vent reste dans les voiles municipales. « Avez-vous été inspirée par la proposition d’Emmanuel Macron ? », demande Véronique Lehu ! « En aucune façon » , répond tout de go à la député qui a déjà indiqué son soutien sans faille à Benoît Hamon. Néanmoins, l’impôt le plus impactant, et le plus injuste pour toutes les bourses modestes est bien cette taxe d’habitation, le Conseil municipal de Denain le constate comme tous les Français !
Autre voix dans l’opposition, Jacky Boucot persiste et signe « ce manque de recettes (130 000 €) aurait pu bénéficier au projet de gratuité de la restauration scolaire ». Quelle que soit son opinion, on peut souligner la constance politique sur ce sujet du représentant de Lutte Ouvrière, car elle est de longue date, et notamment auprès de Yamina Mohamed, en charge du sujet au sein de la majorité municipale.
Les taux des taxes locales 2017 sont : Taxe d’Habitation 25,04 %, Taxe de foncier non bâti 69,61%, et 28,41% sur le foncier bâti.
Le budget
Le budget primitif de la commune de Denain s’établit à hauteur de 51. 281. 847 €, avec une section d’investissement de 22.150.847 €, et une section d’investissement de 29;130.391 €
Le Groupe Ensemble Denaisien a souligné, une fois encore, l’importance de la masse salariale sur cette commune de Denain. Elle s’élève à 57,8%, ce qui reste conséquent. La député-maire a répondu à ces allégations par une anaphore, la masse salariale sert à l’accueil de la population, la masse salariale sert à une offre publique de qualité etc. C’est un choix politique, point !
Aide aux nouveaux commerces
Pour amplifier un retour du commerce de proximité dans la ville, voire le sauver comme dans les autres communes de France, Anne-Lise Dufour a proposé au Conseil municipal une aide à l’installation des commerçants. « Cette disposition prend en charge 75 % du loyer la 1ère année, 50% la deuxième année, et 25% la troisième année, cela permet aux professionnels de constituer leur clientèle », précise la député-maire.
Autre son politique, Yannick Andrzejczak approuve cette délibération, mais… : « Je suis satisfait et déçu en même temps. Il y a une incohérence économique. On a mis en place une Zone Franche Urbaine, avec une attractivité pour des acteurs économiques. Et aujourd’hui, on met encore de l’argent public sur la table ».
Il est tout à fait exact que la ZFU sur Valenciennes, et sur Denain, a fait un appel d’air pour certaines activités économiques, voire praticiens de santé. L’immeuble regroupant 41 professionnels de santé sur la ZFU sur Anzin, tous en transfert, avait agité les claviers à l’époque. Par contre, il est urgent de faire quelque chose, car le commerce de proximité est en souffrance à Denain comme ailleurs. Cette activité commerciale au coeur de la commune est aussi nécessaire qu’un cinéma de centre-ville, cela demeure le poumon d’une commune, son baromètre de vitalité !
Pour le budget 2018, une délibération pourrait voir le jour relative au soutien à l’installation de médecins libéraux dans le centre-ville de Denain. C’est le phénomène des ces prochaines années, la désertification médicale dans les zones rurales, mais également urbaines. Il est urgent qu’un gouvernement s’attèle à cette problématique qui va s’amplifier compte tenu de la vague de départs en retraite. Anne-Lise Dufour, 1ère vice-présidente du puissant GHT (Groupement Hospitalier de Territoire) regroupant les 12 hôpitaux publics du Hainaut-Cambrésis, pourrait travailler pour lutter contre cette carence médicale au sein de cette émanation de la loi Touraine, le nouveau bras armé de la santé publique du territoire, le GHT !
Marché de plein vent
Le marché à ciel ouvert de Denain connaît décidément beaucoup de mouvements. Le projet présenté précédemment se situait sur le parking de Carrefour. Tombé à l’eau car « prochainement, la dite enseigne va présenter son projet d’extension. C’est pourquoi, nous vous présentons une autre solution de transfert du marché de plein vent », précise Anne-Lise Dufour. Ce nouveau projet serait localisé près du Terminus Villars tramway/bus (ancien site de Minifix). Cette requalification est évaluée à 360 000 €, et le coût de l’acquisition du foncier à hauteur de 1,2 millions d’euros.
Annie Denis, en charge du commerce de proximité, précise que « cette solution a été validée en concertation avec les commerçants. D’ailleurs, c’était leur premier choix ».
L’église St Martin
Anne-Lise Dufour pose le postulat de base concernant cet édifice religieux : « C’est une propriété de la commune ». En effet, la loi de 1905 a posé les bases de la laïcité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat a été actée, avec à la clé la récupération des tous les bâtiments religieux, construits avant 1905, par les collectivités locales. Les constructions religieuses, après 1905, sont à la charge de l’église, ce qui change tout compte tenu de la faiblesse budgétaire de l’église, mais surtout de son diocèse territorial.
Une délibération programmatique a été votée afin de planifier un chantier de travaux au sein de l’église St-Martin. « Nous avions déjà réalisé la toiture. Cette fois, c’est le clos. Je rappelle que la Porte du Hainaut met un euro, pour un euro mis par la ville de Denain pour cette réhabilitation », précise Anne-Lise Dufour. Ces travaux s’élèveront à 3 073 668 euros TTC sur une durée de 4 ans.
Sabine Hebbard, pour l’opposition, regrette que cette initiative communale n’est pas identique « pour l’église Sacré-Coeur » dans un état de délabrement avancé. « Elle appartenait au diocèse qui l’a revendu à une association dont le projet n’a pas abouti. Nous travaillons dessus, nous avons des contacts avec un brasseur, mais rien n’est officiel », explique Anne-Lise Dufour. Effectivement, des édifices religieux désacralisés sont transformés en restaurant, pôle ludique etc. dans certains pays, comme aux Pays-bas.
Au titre de la culture, Emmanuel Cherrier met en exergue « la rénovation du théâtre de Denain pour 2 millions d’euros, et de la Fosse Mathilde ».
Ensuite, la ville de Demain va bénéficier d’une Micro-Folie. Cette structure est portée par le Ministère de la Culture et de la Communication suite au succès d’une initiative au coeur du quartier des Beaudottes à Sevran. Le dit ministère souhaite déployer dans toute France et Denain a été choisi pour cette action culturelle.