La mairie de Condé-sur-l’Escaut sort l’Arsenal
Pour la commune chef lieu du Pays de Condé, c’était l’heure du budget, mais également d’une présentation excathedra d’un projet concernant le château de l’Arsenal, voire des futurs travaux du chantier PNRQAD sur la Place Delcourt, pas une sinécure !
L’Arsenal, transformer, valoriser ou des fouilles éternelles !
Cette ville marquée par l’histoire du Pays de Condé, du Duc de Cröy, de sa position stratégique convoitée par les grandes puissances sous le règne de Louis XIV, a incontestablement une carte à jouer sur le volet patrimonial et de facto touristique. « Nous voyageons tous en vacances ici et là, et on voit un simple site capté 200 000 personnes à l’année. Le potentiel est énorme sur Condé-sur-l’Escaut », indique Joël Bois, conseiller d’opposition.
Force est de constater que la réflexion fut longue sur le sujet, mais elle est là. L’association en charge d’une projection sur le devenir de l’Arsenal à présenter une brillante vision ; celle d’un avenir architecturé pour le château de l’Arsenal, ses abords, ses remparts, son port intérieur unique en France etc.
« L’étudiant en charge de cette projection met le doigt sur une déshérence de la partie ouest de Condé-sur-l’Escaut. L’Arsenal n’est pas seulement un site archéologique, il ne faut pas seulement fossiliser ce patrimoine historique et militaire », souligne Lionel Drouin. L’activité autour de l’Escaut, la batellerie, avait propulsé Condé-sur-l’Escaut, à l’instar de Valenciennes, comme une cité de référence dans le paysage.
Quatre axes de réflexion sont proposés par cet étudiant architecte. la déambulation autour des remparts via « les terrasses de la confluence», mais également le lit de l’Escaut symbolisé par une chute d’eau d’1,50 mètres, puis le cheminement sur des remparts fragilisés, et enfin l’Arsenal pour un « château végétal, pour remplir une mission historique, écologique et technologique », précise-t-il.
« Cette présentation pose des questions, le sujet des fouilles ou pas », souligne Grégory Lelong. En clair, la DRAC va-t-elle fouiller encore pendant des décennies ou faire le choix d’une réhabilitation intelligente, voire atypique.
En préambule de ce conseil
Comme entame de ce dernier conseil avant l’élection présidentielle, Mme Wagret a remplacé Mme Delbarre Audrey, démissionnaire de son mandat d’élu de la majorité au sein du conseil municipal de Condé-sur-l’Escaut. Mouvement commenté laconiquement par Roland Bouvard « Il ne reste plus beaucoup de monde sur votre liste initiale, bizarre comme situation ! » De manière factuel, c’est sans doute le record du territoire, sur les 82 communes du Hainaut, en terme de défection, mais surtout, cela laissera des traces pour la prochaine campagne 2020.
Le budget 2017
Le postulat de base pour analyser la fiscalité de Condé-sur-l’Escaut repose sur une baisse de la population de la commune et une masse salariale publique importante. « La CRC (Chambre Régionale des Comptes) a souligné ce poids, en l’occurrence 66% du budget de fonctionnement, plus la hausse de la GVT, plus le point d’indice », indique le maire. « La commune de Condé demeure suréquipée en personnel », indique Roland Bouvart, élu de l’opposition.
Le fait saillant de ce budget 2017, et politique également, est la baisse des impôts locaux. « Comme l’année dernière, nous poursuivons la baisse des impôts locaux à hauteur de 1% (sur les 3 taxes). Nous accomplissons une promesse électorale », précise Grégory Lelong. Compte tenu de la hausse de l’assiette « cela ne se voit pas sur la feuille d’impôt des Condéens », indique Joël Bois.
Ensuite, si « je vous félicite pour le procès remporté dans l’affaire Captain », précise Roland Bouvard. Une provision de plus d’un million d’euros est revenue dans le budget de la commune « et pourquoi n’y a-t-il pas une baisse plus conséquente sur les impôts locaux ? », demande Joël Bois.
Complexe une baisse car de l’autre coté du curseur financier, « vous réalisez une baisse des taux d’imposition en empruntant 300 000 € », demande Joel Bois. « Nous ne voulons pas effectuer une baisse plus importante des impôts par anticipation », précise le premier magistrat. « Et surtout, nous ne voulons pas augmenter les impôts l’année prochaine, suite à une forte baisse opportuniste », ajoute Tino Populin.
A Condé, comme au national, on assiste au grand jeu de la défausse politique, c’est pas moi, c’est l’autre, celui d’avant, même d’avant que la terre tourne ! Toujours la même rengaine qui lasse ô combien l’électorat car le canal de l’argent public n’a qu’une origine, la poche du contribuable…
Le budget de la commune de Condé-sur-l’Escaut s’équilibre à 4. 549. 485 euros.
Les économies…
Bien sûr, les économies structurelles se retrouvent ici et là. Notamment, 46 associations subventionnées en 2017 contre 53 en 2016, une subvention est prévue pour Condé-Commerce « même si nous n’avons pas reçu une demande de subvention», précise le maire. Dans la question diverse (fin de l’article), nous verrons qu’elle pourrait être utile.
Sur une action municipale en faveur des personnes âgées, un voyage est organisé pour une journée ludique, sauf que… « Pourquoi concurrencer une association locale qui réalise le même type d’activité ? », s’interroge Alexandre Raszka, de l’opposition municipale. «Quand on ne fait rien, on est critiqué, quand on fait quelque chose, on est critiqué aussi », déclare Grégory Lelong. En fait, l’élu en charge des associations précise « nous avons 4 dimanches OFF avec les deux élections, d’où notre volonté d’organiser une manifestation ».
Question diverse/travaux Place Delcourt :
Le projet PNRQAD, fonds d’Etat dédié à la restauration d’un centre-ville dégradé, continue sur Condé-sur-l’Escaut. Cette fois, c’est la Place Delcourt qui fera l’objet de cette rénovation lourde. La DUP (Déclaration d’Utilité Publique) est passée depuis plusieurs années, et validée par l’ancien sous-préfet Franck-Olivier Lachaud, mais les travaux doivent démarrer rapidement car les échéances relatives à ce fameux fonds dédié, sont à respecter obligatoirement (2019).
Un concours d’architecte a été lancé « avec 3 axes, modularité, accessibilité et stationnement. Une réunion publique sera bientôt proposée à la population. De plus, une commission d’indemnisation sera mise en place pour les commerçants, sachant que cette Place Delcourt ne sera jamais inaccessible complètement », commente Grégory Lelong. Sur le volet stationnement, des pistes sont à l’étude sur des parkings dans l’environnement de cette Place Centrale « et une réflexion sur un stationnement en bataille est en cours pour la rue Gambetta ».
Concernant l’accessibilité des commerces, c’est le mode opératoire habituel conduisant à une indemnisation très faible, compte tenu de la perte de chiffre d’affaire direct, mais surtout d’un changement de comportement d’achat de la clientèle. La liste des commerçants sur la ville de Valenciennes, voire la ville de Douai, d’Aniche etc. impactés très lourdement est sans fin suite à des travaux conséquents, mais jamais un commerce n’est complètement inaccessible. Ce dispositif permet de récupérer des miettes en terme de dédommagement financier pour un professionnel de proximité, certains déposent le bilan, d’autres survivent et bénéficient d’un nouvel environnement urbain de qualité, mais tout cela est parfaitement légal… !