Anne-Lise Dufour : « Les impôts locaux vont baisser à Denain en 2017 »
Le ROB (Rapport d’Orientation Budgétaire ) de Denain fut largement débattu jeudi soir. A cette occasion, la député-maire a fait une annonce rare en période de contrainte budgétaire, celle de la baisse des impôts locaux… !
Difficile de sortir ce Conseil municipal de Denain des futures échéances électorales, et d’ailleurs Sébastien Chenu, candidat F.N dans la 19ème circonscription, a fait une présence fugace dans le public.
« La ville est bien gérée, vos élus sont là », lance Anne-Lise Dufour
Le ROB 2017 de Denain fut instructif à plus d’un titre. Elle indique de nouveau que la deuxième commune du Hainaut bénéfice d’une DSU (Dotation de Solidarité Urbaine) hors norme, soit 5 177 000 € en 2017, + 1,6 % par rapport à 2016. Une manne financière salvatrice pour les élus, mais également symptomatique d’indicateurs sociaux alarmants.
Néanmoins, Anne-Lise Dufour s’appuie sur les données locales pour souligner « la ville est bien gérée, vos élus sont là ! ». La dette de la commune se situe à 18,6 M€ « elle est complètement sécurisée, nous n’avons aucun produit toxique », ajoute Anne-Lise Dufour. La dette par habitant demeure à 897 € H contre 987 € H pour le département. Compte tenu de cette «bonne gestion, la majorité municipale a décidé de baisser les impôts locaux en 2017 (montant à déterminer au vote du budget). De plus, pour les primo-accédants s’installant sur la ville de Denain, nous allons les exonérer de taxes locales durant plusieurs années », indique la première magistrate.
Ces mesures prennent en compte une hausse de la masse salariale en 2017 de 3,18%. En effet, le départ du directeur des services techniques en 2016 a laissé un vide « que nous constatons dans la réalisation de nos objectifs », souligne le DGS. C’est pourquoi, la ville de Denain va embaucher deux cadres en terme d’ingénierie, pour le suivi des dossiers.
Le volet investissement est à conjuguer avec le déblocage du fonds de concours de La Porte du Hainaut. « Nous l’avions conservé pour nos projets d’équipements…, il est de 3,3 millions d’euros avec un déblocage 2017, 2018 et 2019 », souligne Anne-Lise Dufour.
Ensuite, la mise en application sur Denain du Permis de Louer « va nous permettre de lutter contre les marchands de sommeil », précise Anne-Lise Dufour. C’est pourquoi de nouveaux inspecteurs d’hygiène et de qualité seront embauchés par la commune. « Nous avions validé ce principe depuis juillet 2015, mais seul le décret d’application d’une loi permet de l’appliquer. Emmanuelle Cosse est venue l’annoncer en novembre 2016 à Denain », ajoute Anne-Lise Dufour. Plus d’un an avant la sortie de ce décret, ce n’est jamais un hasard. Il ne fait aucun doute que politiquement cette mesure a fait peur, à intimider les gouvernants face à la réticente du BTP voyant dans cette mesure un frein à la construction de logements, cruel dilemme !
Un point important, la commune gère en régie la distribution de l’eau. Cet impact financier sera différent à l’horizon 2020 dans le cadre de la loi NOTRE compte tenu du transfert de cette compétence vers l’intercommunalité.
Les réactions
Djemaï Drizi : « Je vous félicite pour ces décisions courageuses au profit des Denaisiens même si les investissements sont bien tardifs. Par contre, il n’y a aucune mesure pour les commerçants existants, ce sont les oubliés de ce budget. Il faut penser à eux. »
Anne-Lise Dufour réplique : « Ici, les politiques tiennent leurs promesses. Il n’y a pas d’investissements tardifs car nous travaillons ces dossiers depuis le début de mandat ».
Pour David Audin : « La gestion financière est saine, elle plairait à un banquier… ! Par contre, on demande toujours plus aux fonctionnaires avec moins de fonctionnaires ». Il y a 137 agents à la mairie de Denain en 2016 contre 153 en 2013.
Pour sa part, Yannik Andrzeiczak met en exergue « des mots absents comme éducation, jeunesse voire développement durable ».
Anne-Lise Dufour répond tout de go : « Quand nous réalisons la réhabilitation de la salle Baudin, Nous passons de 1 200 € de chauffage par jour à 600 €. C’est également du développement durable ».
Pour Sabine Hebbar, elle insiste « sur l’effort microscopique en terme de maîtrise des charges salariales. Nous étions à 51,08% en 2011, 53,12% en 2012 et 57,8 % en 2016 ». Ce chiffre constitue une donnée très élevée, mais la député-maire répond « on fait dire ce que l’on veut aux chiffres » . Certes, mais le contrôle de légalité des comptes d’une collectivité locale se base sur des chiffres, et des données pour mettre une ville sous tutelle ou pas. En clair, à un moment, les chiffres ne sont pas sans intérêts.
Donc, l’opposition municipale est réellement divers, l’une trouve qu’il y a trop de fonctionnaires, l’autre pas assez. En n’oubliant pas Jacky Boucot, inlassable pourfendeur du capitalisme, cause de tous les maux.
Le complexe aquatique
Sans doute, le projet phare d’Anne-Lise Dufour car il » sera unique sur le Valenciennois. Un coût de 15 millions d’euros, avec une participation de 6,2 millions d’euros de la CAPH « . Ce conseil municipal fut l’occasion de présenter le projet choisi. « Il y aura un bassin nordique extérieur chauffée, et les nageurs pourront rejoindre le bassin intérieur par une rivière. Il y aura également un bassin pour la compétition de 25 mètres de long par 21. Le volet ludique est important avec des toboggans en verre/Inox, 3 portes/glisse… », explique Anne-Lise Dufour. Cette réalisation est prévue pour 2019.
Pour Sabine Hebbar, cet équipement « va plomber les charges de fonctionnement de la ville. Vous avez déjà 650 000 € de déficit sur la piscine actuelle ». La maire renvoie la balle « une piscine n’a pas vocation à faire du bénéfice, c’est un service public. On a déjà fait des projections et celle-ci va générer un millions d’euros de déficit, mais ils seront budgétisés« . Sabine Hebbar et son groupe ont voté contre cet équipement à la surprise (désagréable) et visible de la député-maire qui rétorque « il faudra m’expliquer ce que l’on peut proposer comme équipements ? »
Le club de tennis
Là également, cet équipement sportif est attendu, cette extension du tennis de Demain va donner une nouvelle impulsion à ce club, de référence régionale. « Je rappelle que ce projet est subventionné à hauteur de 70% », précise Anne-Lise Dufour.
Toujours dans l’optique électorale, la question fut posée par l’opposition « serez-vous là pour appliquer ces décisions du Conseil municipal compte tenu du non cumul des mandats en juin 2017 ? » Pas de réponse « je serai là pour le vote du budget début avril, après on verra plus tard », répond-t-elle. L’incertitude est de mise pour le mois de juin…, est-ce la meilleure stratégie politique, mystère ?