Isabelle Choain défend Son service public à Prouvy
Particularité de la commune de Prouvy, les voeux du personnel se déroulent en même temps que ceux à la population. A la veille de deux élections majeures, tout discours a, certes un message pour ses administrés, mais également un contenu politique important !
Après une vidéo retrospective des actions et manifestations 2016, voire du tissu associatif très riche sur la commune de Prouvy, Isabelle Choain a recalé la ligne directrice guidant l’action communale au quotidien. Ce prélude animé fut également un temps d’émotions à la vue de Jean-François Coplo, bénévole des restos du coeur décédé fin décembre 2016.
Isabelle Choain : «Depuis quand un service public doit être rentable ! »
Comme toutes les collectivités locales, Prouvy connaît une baisse drastique des dotations de l’Etat. Cela représente – 300 000 € en 4 ans. «Notre DGF (Dotation Générale de Fonctionnement) sera négative en 2017. Plus une subvention, cette DGF sera une charge à inscrire dans notre budget», souligne Isabelle Choain. En effet, le système de péréquation est aujourd’hui en vigueur, les collectivités les plus défavorisées reçoivent plus et les « riches » cotisent pour cette nouvelle répartition. Certes, il y a quelque part une forme de justice budgétaire, mais de l’autre «nous n’avons pas recouru à l’emprunt pendant 9 ans afin d’être en capacité de contracter un emprunt en 2017 ! », souligne la première magistrate. A la longue vue, faut-il devenir dépensier, à la limite de la tutelle afin de récolter une DGF positive ? Ensuite, qu’une ou plusieurs communes du Valenciennois ne perçoivent plus de DGF demeure assez surprenant ! Pourtant, l’urbanisation est continue, omniprésente, et surtout au sein d’un arrondissement où tous les indicateurs, de l’emploi au logement en passant par la santé sont dans le rouge. Non, Prouvy n’est pas dans la banlieue de Deauville !
Pour autant, les projets de cette collectivité locale sont toujours actifs ! «Dans le budget 2017, notre enveloppe investissement sera de 3 millions d’euros dont 1/3 sera emprunté. Nous sommes en train de négocier avec les banques», précise Isabelle Choain.
La maire de Prouvy reste très attachée au service rendu à la population. Certes, cet exercice impose un budget maîtrisé, mais «depuis quand un service public doit être rentable ! » , ajoute-t-elle.
Néanmoins, il est nécéssaire de rentrer des nouvelles recettes. «Dès le 01 janvier 2017, nous mettrons en place une taxe locale sur la publicité. Toutefois, elle n’est appliquée que pour les enseignes de plus de 12 M2 afin de ne pas pénaliser les petits commerçants», précise Isabelle Choain.
La loi NoTRE et les petites communes
Le transfert de la compétence urbanisme vers l’intercommunalité a fait couler beaucoup d’encre. «Hier, c’était un service gratuit municipal assuré par l’Etat. Aujourd’hui, il est payant pour la commune», indique Isabelle Choain.
Toutefois, un schéma de mutualisation des coûts est proposé aux collectivités par Valenciennes Métropole «et nous y adhérons», précise-t-elle. Des gains substantiels sont très lisibles et chaque collectivité locale ne peut que s’en féliciter.
De plus, la loi NoTRE impose aux collectivités territoriales l’obligation d’entretien des zones industrielles. Une heureuse nouvelle pour celle de Prouvy, l’imposante Z.I où se situe l’aéroport Valenciennes-Denain.
2106 file vers les projets 2017
A l’occasion de cette cérémonie, quelques dossiers saillants ont été présentés par la maire de Prouvy. En préambule, elle rappelle qu’un RAM (Relais d’Assistance Maternelle) intercommunal est opérationnel sur la commune, l’existence d’un LALP et une sensibilisation forte sur le gaspillage alimentaire.
Pour 2017, la reconquête de la friche Lagoda est d’actualité pour un futur projet. «L’EPF (Etablissement Public Foncier) porte le foncier depuis 2013. Il prendra en charge la dépollution et le désamiantage du site», précise la maire. Néanmoins, il faut rappeler que l’EPF opère sur un espace foncier durant un temps déterminé. Le délai régalien est de 5 ans sauf problématiques particulières. En clair, la collectivité locale doit racheter à l’EPF cet espace foncier à l’expiration du contrat. Parfois, la commune ne prévoit pas, ou trop tard, dans son budget cette échéance et là, les problèmes commencent… ! Gageons que le volet financier de cette opération est planifié jusqu’à l’expiration du portage foncier.
Ensuite, un dossier dit de « Maisonâge » est en cours. Cette réalisation va implanter 23 logements (T2 et T3) pour des personnes âgées. Ces logements concernent des Prouvysiens de plus de 70 ans, des logements de plain-pied, sécurisés, avec un espace intérieur de déambulation, mais également à travers une présence d’un service de proximité au bénéfice des occupants.
L’accessibilité doit être au coeur de toute collectivité locale. Dans ce cadre, la commune de Prouvy va lancer les travaux d’installation d’un ascenseur au sein de l’école Maurice Noiret.
Le sport n’est pas oublié avec la perspective d’un nouveau terrain de foot synthétique en remplacement d’une vétuste installation.
Toutefois, la première magistrate exprime, également, ses voeux pour plus de citoyenneté, plus de propreté, moins de stationnement sauvage, une diminution des vitesses excessives, sans oublier l’éradication des dégradations, voire trouble à l’ordre public, au sein du City Stade.
Logo et départ regretté
Ensuite, la clôture de cette cérémonie des voeux 2017 fut l’occasion de présenter le nouveau logo de la ville de Prouvy. «Entre industrie avec la couleur dorée et ruralité à travers le vert, des traits rouges évoquant l’attachement des habitants à leur ville, ce logo reprend les couleurs de notre blason», souligne Valérie Leclerc, la 1ère adjointe aux finances.
Enfin, la première magistrate a rendu un hommage appuyé à Jaques Delgrange, un adjoint de très longue date cessant ses fonctions pour raisons personnelles. Symboliquement, isabelle Choain lui a remis les clés de la commune. Hier, comme demain, l’engagement d’un conseiller municipal demeure indispensable pour le mieux-vivre ensemble d’une collectivité. Et pourtant, ils sont de moins en moins nombreux tant la critique, hors programme politique, reste le lot quotidien de l’élu de proximité et cela use les citoyens les plus endurants !