La SA du Hainaut achète l’ancienne caserne des douanes
Tous les Valenciennois la connaissent, l’ancienne caserne des douanes, située au 6/14 avenue de Flandres, au croisement de la rue de Romainville, vient d’être vendue, en présence de Thierry Repentin, Président de la Commission nationale de l’aménagement, de l’urbanisme et du foncier et Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat. Cette bâtisse appartient désormais au bailleur social la SA du Hainaut.
L’ancienne caserne des douanes dans les mains de la SA du Hainaut.
Ce lundi matin, après deux ans et demi d’attente, la vente s’est conclue au profit de la SA du Hainaut, qui grâce à la loi du 18 janvier 2013 sur la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social, a pu l’acheter avec une décote de plus de 70% par rapport au prix du marché.
En effet, l’État et ses établissements publics, afin d’aider à la construction de logements dits sociaux, accompagnent les collectivités en rendant accessibles à la vente des terrains et/ou locaux moins chers qu’ils ne valent. La cession de ce site Valenciennois s’inscrit ainsi dans le bilan 2016 des cessions de foncier public. L’estimation du prix était ici de 2.660.000€, la cession s’est donc faite avec une décote de plus de 70%, finalisant le prix à 721.000€.
La mobilisation du foncier public en faveur du développement de l’offre de logements s’est accélérée au cours de l’année 2015, avec 71 terrains cédés permettant de réaliser environ 8.000 logements, dont environ 45% de logements sociaux. Pour l’année 2016 qui touche à sa fin, l’objectif national était de 100 cessions de foncier de l’ État ou de ses établissements publics.
Le logement social partout et pour tous.
Thierry Repentin, Président de la Commission nationale de l’aménagement, de l’urbanisme et du foncier et Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, a la mission de s’assurer que la loi SRU, dite de Solidarité et de Renouvellement Urbain, soit bien appliquée partout, en veillant également au processus de rattrapage sur les communes en retard, car certaines, en fonction de leur taille et de leur localisation, y sont soumises et doivent atteindre d’ici 2025, 20 ou 25 % de logement sociaux.
Cette opération valenciennoise comporte la réhabilitation d’un bâtiment de logements de douaniers en 60 logements locatifs sociaux, 45 en PLUS, 12 en PLAI et 3 en PLS, ainsi que, sur le reste du foncier disponible, la construction de 20 logements en accession sociale à la propriété. Une cité douanière qui devenait caduque dans son usage, il fallait éviter que ce lieu ne devienne une friche. Alors qu’il y a tant de familles qui attendent…n’oublions pas, comme le dit le Délégué interministériel « le logement social a été inventé dans le Nord ! »
La SA du Hainaut y engagera une rénovation thermique importante, le programme des travaux comprendra également la réfection des installations électriques, la réhabilitation intérieure des logements (sanitaires, salle de bain, cuisine….), la réfection des entrées et des parties communes, le traitement des aménagements extérieurs, la résidentialisation du site, ainsi que l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, sans oublier le désamiantage éventuel.
Laurent Degallaix se réjouit de la signature de cette vente et affirme «le soutien de l’agglomération Valenciennes Métropole sera sans faille» après avoir remercié Thierry Repentin «de pousser les dossiers Valenciennois de requalification urbaine des quartiers».
« Le logement social n’est pas un problème, c’est une solution ! »
« Le logement social fait peur. Le logement social n’est pas un vilain mot! A Valenciennes on le pratique. Il ne faut pas confondre logement social et cas social», peut-on entendre de la double voix Degallaix – Repentin. « Le logement social, c’est une solution ! »
Ces logements locatifs sociaux sont destinés à satisfaire principalement les besoins en logement des personnes à ressources faibles ou modestes, mais aussi des familles à revenus moyens, «avec la volonté d’engager une vraie mixité sociale», explique Fréderic Lavergne, président du directoire de la SA du Hainaut, avec un crédit à taux zéro plus accessible aujourd’hui.
Dès lors, dans cet ensemble immobilier sur 5 niveaux, au cœur d’un quartier proche du centre ville, on retrouvera les trois échelons du logement social : PLUS, PLAI et PLS. Les PLUS, Prêt Locatif à Usage Social, ce sont des logements sociaux classiques. Le loyer est plafonné, ainsi que les ressources des locataires. Les loyers maximaux des logements PLUS sont un peu supérieurs à ceux des PLAI, Prêt Locatif Aidé d’Intégration, qui accueilleront eux, des ménages disposant de ressources inférieures de 55 à 60 % au plafond de ressources exigé à l’entrée dans un logement PLUS. Puis le PLS, Prêt Locatif Social, logement dit « intermédiaire », destiné aux classes moyennes. Le plafond de ressources exigé du locataire est supérieur de 30 % au plafond demandé pour un logement social classique. Il y est programmé «des T4, T3 et T2, accessibles grâce à de nouvelles cages d’ascenseur», explique Jean-Marcel Grandame, vice-président de Valenciennes Métropole.
Les anciens bureaux et garages seront démolis et verront naître 20 logements en accession sociale. La caserne des douanes est bordée d’arbres, gageons que ceux-ci ne soient coupés !
L’accompagnement de l’État est comme un devoir de solidarité territoriale pour Thierry Repentin, qui a, dans sa besace d’autres projets. Il se rendait dans la matinée à Jeumont pour la signature de l’acte de cession d’un terrain appartenant à la SNCF au profit de Bouygues Immobilier, pour la réalisation de 80 logements sociaux. Parmi les autres dossiers sur le feu, un château sur la métropole Lilloise, la gare St Sauveur… Et sur le Valenciennois ? «Avant la fin d’année si possible, les voies navigables de France pour l’îlot Folien », annonce t-il. Le maire n’a pas manqué de lui glisser « et surtout n’oubliez pas la caserne Vincent … ». Le message est passé.