Les traversées sensibles
Valenciennois

«Les Traversées sensibles», traversées émotionnelles.

Mercredi 9 novembre à 18h00, l’espace Pasolini a accueilli le vernissage de l’exposition «Les Traversées sensibles ». Un projet mené par Nathalie Le Corre, actrice et directrice de l’espace Pasolini, avec les patients du centre de cancérologie des Dentellières, dans le cadre du projet Culture Santé soutenu par l’ARS et la DRAC.

Les traversées sensibles

«On ne sort pas d’un projet comme celui-ci indemne, intacte…, que l’on soit acteur ou spectateur. Il y a quelque chose qui change, un quelque chose en plus… » 

Dehors c’est presque la tempête, pluie, vent, froid. A l’intérieur de la maison Pasolini, le calme. Comme un nid. D’abord dans la salle noire, une projection, ensuite dans la salle blanche l’exposition. Sur les murs blancs, des photographies, en couleurs. Les couleurs de la vie. Alors parmi le public, on se fraye un chemin, on avance doucement, on pose le regard sur une œuvre puis une autre nous interpelle, ce sont des portraits minimalistes frontaux des patients et des images de corps en mouvement. Frédéric Iovino, le photographe, a fixé sur la pellicule quelques unes de ces traversées sensibles, tout en suggestion, et Philippe Lasselin a mis les mots et les maux en musique et en poème, le tout orchestré par le chef d’orchestre et de cœur Nathalie Le Corre. Elle confie «ce projet un peu ambitieux s’est révélé merveilleux, plein de découvertes et de jolies choses». En écho à l’exposition est même publié un livre proposant une exploration plus dense du travail effectué et augmenté de textes composés lors des ateliers.

Faire entrer l’art et la culture en centre de soins.

L’atelier « Les traversées sensibles » est mené au sein du service des soins supports du Centre de Cancérologie des Dentellières. Il fait partie des dynamiques artistiques et culturelles soutenues par le programme Culture-Santé, porté conjointement par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et l’Agence Régionale de Santé (ARS). Initié depuis plus de dix ans, le projet offre la possibilité aux établissements de soins de mettre en œuvre des actions d’accès à la culture, en direction de tous les publics, patients, personnels, visiteurs…De plus en plus de centres de soins du Nord-Pas-de-Calais s’engagent dans cette démarche volontariste. Au Centre de Cancérologie des Dentellières à Valenciennes, cela fait trois ans que l’on travaille sur ce projet « pour permettre à chacun de s’ouvrir à l’espace culture », explique Natacha Flajolet. Le 3e volet, cette année, s’est tissé en lien avec l’espace Pasolini, après deux années avec le Musée des Beaux Arts, qui avaient donné naissance à la création d’une fresque, d’un livre conte et de la réalisation de « mille et une » sculptures.

Paroles de l’équipe du Centre de Cancérologie des Dentellières. h425l260

«Il y a une alchimie qui s’est dégagée. C’était un projet très ambitieux sur la gestuelle et l’attrait au corps. Les débuts furent timides mais après chacun s’est peu à peu ouvert. Ils sont allés sur des chemins inattendus. L’émotion était particulière. Au final, on a eu de belles révélations», détaille Nathacha Flajolet. Alors les bienfaits de ce projet sur les patients, quels sont-ils ? « il y un avant le cancer, un pendant le cancer et un après le cancer ». Elle ajoute cette vérité qui résonne si fort «on ne sort pas d’un projet comme celui-ci indemne, intacte…, que l’on soit acteur ou spectateur. Il y a quelque chose qui change, un quelque chose en plus… » 

Paroles de patients.

Audrey Teixieira-Lopez, patiente du Centre des Dentellières, nous en parle, l’émotion au bord des lèvres, «je n’étais pas forcément partante dès le départ, j’ai regardé puis je me suis dit pourquoi pas ! J’ai essayé. Ça m’a plu. C’est calme. C’est reposant. Et c’est instructif». A la vue des photographies affichées sur les murs et de la vidéo réalisée, Audrey Teixieira-Lopez donne son sentiment «c’est génial ! C’est très très joli. Les mouvements sont venus de nous-même, cela n’a pas pas été imposé, juste suggéré».

Paroles de l’équipe artistique.

Le corps, le souffle, la voix et quelques mots de poésie ont été les vecteurs qui ont guidé ce voyage de l’intérieur. La pleine conscience du corps et du mouvement, de l’espace et du corps de l’autre a peu à peu échafaudé des moments de densité artistique au sein desquels chacun a pu explorer une partie de soi jusqu’alors inconnue.

On le sait les rencontres qui naissent de l’art et de la culture sont magnifiques, là, dans cette aventure avec le monde de l’environnement du soin, sont nées des situations artistiques inédites gonflées d’ émotions. Ce mercredi soir, Nathalie Le Corre, accompagnée de Véronique Beaussart du Musée des Beaux Arts, vibrent sur le même fil émotionnel, évidemment, «c’est fort. Les choses s’effacent, les choses se créent. Chacun doit faire son parcours, avec sa sensibilité qui lui est propre. Il y a beaucoup de chemins parcourus. C’est une grande aventure humaine».

Tous sont unanimes, « Les traversées sensibles » est un projet qui porte à merveille son nom, tel un voyage, parfois traversé sur une mer d’huile, d’autres fois essuyant des tempêtes. L’important étant de saisir l’éphémérité de l’instant présent, pour le savourer.

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Renseignements : exposition à l’espace Pasolini. 2 rue Salle Le Comte. 03.27.32.23.00.

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