(St Amand) Le temps des tréteaux n’est pas loin !
Conseil municipal très riche sur la cité thermale avec des sujets de fonds à travers lesquels se confirment une évidence, les campagnes électorales sont en vue… La décharge Malaquin et son avenir, un transfert de fonds de commerce, l’école de musique etc., les débats furent de qualité mais très tranchés !
(St Amand) La décharge Malaquin et demain ?
La nouvelle presque inespérée de la fermeture de la décharge Malaquin, le 31 octobre prochain, était en toute logique le sujet du jour.
La donne est claire, cet emplacement est fermé « pour 30 ans, c’est une satisfaction pour l’opposition municipale, la manifestation forte de la population a sans doute été déterminante dans le choix de cette entreprise. Il est important de se concerter sur son aménagement. Par exemple, il serait possible de réfléchir à l’installation de panneaux photovoltaïques pour de la production d’énergie alternative« , indique Eric Castelain, pour l’opposition municipale.
Alain Bocquet répond tout de go ‘ » je ne conteste par l’importante mobilisation de la population pour la fermeture de cette décharge. Par contre, je note que cette décision intervient un an après la prise de contrôle par le Groupe Suez. Je ne pense pas que cette décision eut été possible avec le précédent propriétaire, c’est une décision économique de SUEZ« , indique le premier magistrat. En clair, pour Alain Bocquet, c’est dans l’aspect mercantile que réside ce choix de fermeture extrêmement opportun.
De l’autre, le maire est véritablement courroucé par l’attitude des autorités : « Je n’admet pas d’être mis hors jeu par l’Etat et Suez sur le devenir de ce site. J’avais déjà préparé un arrêté municipal mais je vais attendre et l’adapter après la fermeture du site. Ce futur aménagement a un impact sur les riverains« , précise Alain Bocquet.
Le responsable de la section socialiste sur la commune de St-Amand rappelle « que le sous-sol est pollué et l’eau sans doute contaminée. » Toutefois, différentes analyses disent le contraire mais en même temps, il serait très prétentieux d’affirmer aujourd’hui des résultats tangibles à long terme. Quel sera l’impact écologique sur cette décharge ? Une surveillance à la loupe sera le juge de paix.
Priorité budgétaire !
Deux projets emblématiques sur la cité thermale sont revenus sur le tapis. le Coeur de Ville et le Palais des Seniors. « Les dossiers présentés à la région doivent être des leviers de richesse. Il ne fait aucun doute que c’est le cas pour le projet Coeur de Ville mais pour le Palais des Séniors… ! », souligne Eric Castelain.
Droit dans ses bottes, Alain Bocquet a fait voter ses demandes de subventions réaménagées pour ces deux projets très importants pour la majorité municipale.
Une histoire d’apothicaire…
Un sujet a mis l’ambiance au sein de ce Conseil municipal. Un dossier privé assez banal à la base, La Pharmacie de La Tour, en centre ville, rachète un nouveau fonds de commerce, celui de la Pharmacie de la Scarpe situé rue de Valenciennes. Une pharmacie en difficultés et c’est pourquoi, le nouveau propriétaire du fonds de commerce a décidé son transfert à coté du Bureau dans la zone commerciale Leclerc. « Je suggère que l’on délocalise l’hôtel de ville sur cette zone (Leclerc) « , lance Jean-Michel Michalak à la cantonade. En clair, l’opposition voit rouge à travers l’implantation d’un commerce, un peu particulier, très capteur de flux clientèle. Une pierre de plus dans le jardin des opposants au développement effréné de cette zone commerciale.
Bien sûr, la majorité municipale souligne « que la Pharmacie de la Tour ne ferme pas en centre ville, elle ouvre un second point de vente et c’est une opération privée« . Qui a tort, qui a raison, l’explication est sans doute ailleurs et l’avenir des flux sur cette nouvelle implantation est très lié au comportement de l’entreprise.
En effet, l’âge d’or de la pharmacie est aux oubliettes. Une des professions les plus blacklistés par les banques sont les pharmaciens, c’est peu connu. A Valenciennes, certaines ont fermé et d’autres sont au bord du gouffre. La course est à l’emplacement le plus passant possible car cela demeure le seul moyen de trouver un écho financier favorable. Et encore, sans connaître les modalités de cette opération, il est utile de rappeler que pendant des décennies, un seul diplôme pouvait diriger une pharmacie avec des pharmaciens assistants diplômés selon un montant de CAHT, tout est ultra codifié. Aujourd’hui et fort heureusement, plusieurs diplômés peuvent être propriétaires d’une seule pharmacie (comme en société) et c’est ce qui a sauvé des centaines de pharmacie en France et même très très proches du centre-ville de Valenciennes. Voilà pour le coté financier dicté par une loi de marché ultra contraignante et de fait, la Pharmacie de la Tour économiquement ne pouvait pas s’installer rue de Valenciennes.
Ensuite, l’autre sujet est le comportement de déplacement. Certes, ce nouveau site va capter les clients sur la zone commerciale, des nouveaux assurément voire des anciens du centre-ville. C’est sur ce point où le choix du propriétaire sera déterminant. En effet, si le professionnel indique aux clients sur la zone commerciale de revenir chercher leur ordonnance en centre-ville, ils vont ramener un autre public en ville. Où les livraisons de médicaments vont-elles se faire par les fournisseurs, c’est la clé. Si de l’autre, la Pharmacie de la Tour envoie ses clients chercher le complément ou la préparation de médicaments sur la zone Leclerc, ce qui constitue un volant client conséquent pour de l’allopathie et de l’homéopathie, contrairement à la parapharmacie plus courante en rayons, là ce sera un coup dur pour le centre-ville. Tout n’est donc pas joué à l’ouverture, le comportement du pharmacien fait sens en l’occurrence.
Ecole de musique
Le rapprochement des écoles de musique de Valenciennes, Denain et Saint-Amand avait déjà été évoqué au printemps dernier durant un point presse commun entre Laurent Degallaix et Alain Bocquet, on parlait à l’époque d’une « Université de la Musique ».
Une délibération, présentée par Fabien Roussel, a expliqué l’ambition de cette mutualisation. « L’objectif est la montée en gamme au même tarif pour les Amandinois. L’enseignement sera aligné sur celui du Conservatoire de Valenciennes. Un jeune sortant de notre école de musique n’aura pas besoin de passer un concours pour intégrer le Conservatoire de Valenciennes« .
Il faut d’abord indiqué que le Conservatoire de Valenciennes est reconnu et d’un très bon niveau. La fameuse classe CHAM au collège Carpeaux est une illustration parfaite de cette qualité musicale.
« Le passage de cette école de musique au Conservatoire ne concerne que très très peu d’élèves musiciens. Pourquoi mutualiser, j’y suis défavorable surtout pour des écoles éloignées géographiquement« , explique Eric Castelain.
Un autre aspect est sur la table, la précarité statutaire des enseignants de musique. « Le plus souvent, ils font deux à trois heures sur un site et quelques heures ailleurs etc. Là, il serait possible de créer un statut à ces enseignants« , explique Alain Bocquet.
En bref…
Un peu d’humour n’est jamais à exclure dans un conseil municipal, la meilleure réplique de la soirée fut celle du premier magistrat face aux hypothèses d’installation, par l’opposition municipale, sur un ancien site stratégique « pourquoi pas un golf ? » Pour ceux qui ont de la mémoire politique amandinoise et économique, c’est la meilleure blague de l’année !
Dans les questions diverses, Vanessa Willot a fait une demande pour une ferme sur l’Amandinois en plein projet de méthanisation, comme la famille Boucher à Bellaing : « Serait-il possible que cet agriculteur puisse récupérer les tontes de la commune ? » La réponse fut favorable « avec une extension possible à toute la Porte du Hainaut« , souligna Alain Bocquet. La région des Hauts-de-France est très pointue sur ce sujet et Phillippe Rapeneau, Vice-président, très engagé sur le biogaz injecté.