Roland Revel condamné au TGI de Valenciennes
Le Tribunal de Grande Instance de Valenciennes a rendu son verdict dans l’Affaire Roland Revel, il condamne l’ancien maire de Rosult pour harcèlement moral et agression sexuelle. Toutes les parties civiles ont été reconnues comme victimes avec dommages et intérêts à la clé.
Roland Revel, une condamnation lourde !
Roland Revel, ancien cadre supérieur au sein de l’INSEE à Lille, et d’ailleurs très apprécié dans cette institution de renom, ex premier magistrat de la commune rurale de Rosult durant plusieurs mandats, a été condamné par le TGI de Valenciennes. Roland Revel était absent, ainsi que son avocat, pour le rendu de ce délibéré.
La condamnation reprend les demandes du Procureur de la République, François Perain, soit :
– Un an de prison avec sursis et le tribunal note son inscription au FIJAISV (Le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).
– 5 ans d’interdiction des droits civiques et de famille. Cette condamnation pénale impliquerait, sauf jugement contraire en appel, la fin de son mandat d’élu au sein du Conseil municipal de Rosult.
Concernant les parties civiles, le jugement prend en compte chaque demande exprimée: « C’est un excellent jugement, toutes les victimes ont été reconnues que ce soit pour le harcèlement moral voire l’agression sexuelle. Un élu n’a pas tous les droits. C’est un message envoyé aux maires. Simple citoyen ou avec le statut d’élu public, la loi est la même pour tous« , souligne Stéphane Dominguez du barreau de Valenciennes, représentant Isabelle Dufour.
Au niveau des dommages et intérêts en faveur des parties civiles, pour Mariline Dupont, 5 000 € au titre du harcèlement moral et 6 000 € au titre de l’agression sexuelle, pour sa part, Isabelle Dufour, celle qui a franchi le Rubicon, 5 000 € au titre du harcèlement moral, 7 000 € pour Angélique Danas pour le même délit, 5 000 € pour les autres plaignantes et 1 000 € pour l’association AVFT.
L’avocat de la partie civile souligne l’impérieuse nécessité de la multiplicité des témoignages pour activer une plainte pour harcèlement moral notamment. « Une colonne de victimes sont venues répétées à la barre ce qu’elles ont vécu au quotidien. Lui, Roland Revel était présent avec son écharpe tricolore pour montrer que c’était quelqu’un… Parfois, les élus protègent les élus. C’est la limite du pouvoir d’un maire sans autorité de tutelle (au quotidien). Il faudrait plus de personnes avec ce courage« .
L’entre-soi comme dans beaucoup de domaines demeure la meilleure garantie d’une longévité politique. Ici, vous avez un élu qui a perdu la réalité des rapports humains. Le pouvoir, ce petit ingrédient pour lequel l’homo sapiens se déchire, se délite chaque jour où son pouvoir grandit. L’énorme erreur serait de croire que cette affaire Revel ne concerne que les élus d’un certain âge dans une commune rurale. Non, la pression sexuelle est une réalité du quotidien dans certaines mairies de France, parfois très importantes, par des élus de tous les âges.
Pascal Vanhelder, bâtonnier et avocat de Roland Revel, a indiqué qu’il allait rencontrer son client dans les meilleures délais « pas de décision à cette heure pour une procédure en appel« , a-t-il indiqué.
Retour sur le procès avec une audience de 6H30 début juillet 2016 : www.va-infos.fr/2016/07/09/affaire-roland-revel-delibere-30-aout-2016/