Le Phénix avec Dionysos, Adjani, Richard…
Prenez agenda et crayon, c’est parti! La saison 2016/2017 du Phénix est prête, elle n’attend plus que vous. Ouverture officielle sur la place d’Armes le samedi 01 octobre, suivront théâtre, danse, musique…On vous laisse choisir.
Le Phénix saison 2016/2017
Il y a quelques jours, on a vibré avec « 2666 », à peine remise de ce monument théâtral, on retourne dans l’antre, cette fois ci pour la présentation de la saison 2016/2017. Joli cru. Le phénix c’est 38 000 spectateurs. Comme toujours, une programmation exigeante, pour tous les publics, du théâtre avec de grands classiques revisités par de jeunes collectifs artistiques, des spectacles à voir en famille, de la danse, du cirque etc., des temps forts de création, des ateliers nomades, des actions décentralisées, des échauffements de spectateurs, des projets pilotes croisant culture, emploi et économie.
Plus de 80 spectacles annoncés. Vous ne savez pas lesquels choisir ? Rendez-vous les soirées des 13 au 16 septembre, pour la première fois, la scène nationale présentera la saison en 4 soirées sur mesure, suivies de 2 jours durant les journées du patrimoine, les 17 et 18 septembre, de visites guidées de ce phare de la culture. En attendant, il est possible de sélectionner sur le tout nouveau site du Phénix, fraîchement mis en ligne mardi, vos envies de spectacles sur MONPHENIX et visualiser quelques informations grâce aux nouvelles « petites pastilles », qui apporte des lumières sur chaque spectacle en complément du livret.
Cie XY avec « Il n’est pas encore minuit » sur la place d’Armes le samedi 01 octobre à 18h00 pour l’ouverture de saison en deux temps.
Samedi 01 octobre, c’est sur la place d’Armes que la Cie XY, artistes associés au Phénix, coupera le ruban de l’ouverture officielle de la saison. Un spectacle de cirque en plein air, avec les 22 acrobates qui voleront de voltiges, en pyramides humaines impressionnantes. Romaric Daurier nous parle de ce collectif d’artistes-acrobates unique en son genre « C’est un des collectifs de cirque de très très haut niveau dans les meilleurs au monde ». Second temps, La folle journée ou le mariage de Figaro, mercredi 05 octobre à 19h00. Un jeune metteur en scène, Rémy Barché, n’a pas touché un mot du texte de Beaumarchais mais y a apporté toute son énergie et son insolente liberté, sur une bande son passant de Mozart au Beatles.
Les têtes d’affiche : Dionysos, Adjani, Pierre Richard, Morel et Saladin…
Pour nous la pépite cette année, c’est Dionysos et son vampire en pyjama de chanteur Matthias Malzieu. Un monde onirique et un album intimiste saupoudrés de mélancolie « dionysosienne ». Un pur délice.
Pierre Richard, incontournable, même s’il a juré qu’il ne remonterait plus sur scène, sera sur les planches valenciennoises pour Petit éloge de la nuit, mis en scène par Astrid Astier, le 7 et 8 mars. Un Pierre Richard qui pianote avec légèreté et virtuosité, dans un périple gourmand et impertinent.
En résidence au Phénix en février et avril, Isabelle Adjani fera une escale Valenciennoise de 15 jours pour le tournage de L ‘amour et les forêts d’après le roman d’Eric Reinhardt, dans une adaptation mise en scène par Laurent Bazin qu’il décrit comme « un projet à fleur de perception, assumant son lyrisme, son désir de beauté, un voyage sensible dans le paysage accidenté d’une âme humaine ». L’actrice a eu un vrai coup de cœur pour l’histoire. La partie vidéo de cette co-production Le phénix et le quai CDN d’Angers sera tournée dans les locaux de l’ancien hôpital et le spectacle sera joué en clôture de saison les 7, 8 et 9 juin. Sont également attendus entre autres Olivier Saladin sur un texte de Daniel Pennac, et François Morel avec un petit bijou, Hyacinthe et Rose.
Des classiques revisités version XXIe siècle (diaporama)
Des jeunes metteurs en scène, comme David Czsesienski et le collectif OS’O, dépoussièrent et donnent un coup de jeune à des classiques, tels L’assommoir ou Timon et Titus, dans une version lointainement inspirée de Titus Andronicus et de Timon d’Athènes de William Shakespeare. Werther ! L’ adaptation Des souffrances du jeune Werther de Goethe, mis en scène par Nicolas Stemann où Philipp Hochmair joue un jeune homme déchiré plongé dans notre siècle agité. Une pièce d’ à peine plus d’une heure contenant quelques lettres choisies parmi les 92 du roman.
Bovary, forcément, immortelle Madame Bovary, un siècle et demi après sa naissance elle ne cesse de passionner. Tiago Rodrigues, patron du théâtre national de Lisbonne, met en scène le procès qu’on en fît pour outrage à la morale publique, aux bonnes moeurs et à la religion. Dans le répertoire classique, un week-end lyrique, les 14 et 15 octobre, avec l’Orchestre National de Lille, qui donnera trois représentations, les 15 octobre, 18 novembre et 7 avril.
Du théâtre engagé… comme on l’aime! Avec un petit goût piquant à l’approche des élections.
La résistible Ascension d’Arturo Ui, de Bertolt Brecht, mis en scène de Dominique Pitoiset avec Philippe Torreton. Les 10 et 11 janvier, une pièce de combat où Brecht peint la prise de pouvoir d’Hitler sous la forme d’une glaçante et grinçante satire. Tout cela en plein milieu d’une Europe fracturée comme la nôtre.
Ceux qui errent ne se trompent pas, une création Festival d’Avignon 2016, par la Cie Crossroad, le 26 janvier 2017, Maëlle Poesy dessine l’histoire d’un pays imaginaire où le gouvernement découvre avec stupeur, au lendemain d’une élection nationale, que 83% des électeurs ont voté blanc! Le pouvoir décrète alors l’état d’urgence et adopte des mesures de plus en plus liberticides.
Compagnie IT Dansa, la Compagnie de l’Institut du Théâtre de Barcelone présentera trois oeuvres. Dans Minus 16, panaché d’extraits d’œuvres d’Ohad Naharin, très engagé dans la politique, une armée de 15 danseurs vêtus de noir évoluent sur des rythmes israéliens et cubains. Pour la petite anecdote, lors de la Conférence des Nations Unies, le gouvernement israélien a refusé que les danseurs soient dénudés, face à la censure, au moment de monter sur scène, la troupe a refusé de jouer! Puis Sophia Aram fera l’une des dernières représentations de son spectacle Le fond de l’air effraie, avant les élections, le 17 mars. Ses billets d’humeur sur France Inter titille nos zygomatiques. L’humoriste fait rire et donne à réfléchir !
Nouveautés et partenariats. Le pôle Européen de création tisse des liens
Comme à la carte d’un restaurant, il y a toujours des nouveautés au Phénix, le Contrat Local
d’ Éducation Artistique et Culturelle qui permettra à des jeunes de l’école primaire à l’université de bénéficier de temps de rencontres avec des artistes.
On se souvient du défilé haute soudure, cette année cela sera Nickel ! sas créatif vers l’apprentissage, destiné à une quarantaine de jeunes adultes désireux de préciser leur projet professionnel dans le secteur de la métallurgie. « Une action qui repose sur la valorisation des potentialités des personnes. Les jeunes vont être acteurs de leur formation, une manière de travailler avec la culture pour leur rendre confiance en eux », détaille le directeur du Phénix.
Joli tissage de liens entre le Phénix et l’espace Pasolini via son festival Next, mais aussi avec Le Boulon, puisque le collectif XY aura un double accompagnement et une version « arts de la rue », comme sait bien le faire le Centre des arts de la rue de Vieux-Condé. Le nouveau centre culturel du quartier de Chasse Royale, l’Odyssée, mais aussi le passionné Yannick Lemaire et son festival Embar(o)quement Immédiat travailleront main dans la main avec les équipes du pôle Européen de Création. D’ailleurs parmi ses artistes associés, l’Amicale de production reprend son succès, plus de 500 dates dont la moitié à l’étranger, traduits en plusieurs langues, Germinal, revient sur ses terres les 27/ 28 avril et Julien Gosselin, Monsieur 2666, met en scène Le Père, les 4 et 5 avril.
Joli programme pour les loustixs ou comment saupoudrer l’imaginaire des bambins
Spectacles, concert, une programmation concoctée aux petits oignons. Avec La possible impossible
Maison, les 12 et 15 octobre, par le collectif Forced entertainment et son metteur en scène Tim Etchells, les loustixs vont rentrer dans l’histoire d’une fillette dessinée sur un livre de mathématiques qui prend vie grâce à un conteur échevelé et une ingénieuse bruiteuse. Parlez moi d’amour ! Les 18 et 19 mars, « un moment de poésie pure avec trois bouts de ficelle » nous promet-on. Dénué de paroles mais riche de sens et d’émotions. Même un concert rock spécial pour les bambins, avec Aldebert, le seul chanteur qui rassemble les mélomanes de 2 à 102 ans. Enfantillages 2, c’est les 17 et 18 décembre.
Au Phénix, il s’y passe toujours quelque chose…
Le Pôle Européen de création sera officialisé à l’automne. Vu d’ici, la grande maison Phénix est toujours occupée, elle vit. Il y a quelques jours, le théâtre a changé de peau, sur la façade trône le nouveau visuel, un p’tit clin d’œil à Carpeaux avec « La danse ». Ici, ça bouillonne d’émotions, on rêve les yeux ouverts, on refait le monde à chaque spectacle, et il en a bien besoin le monde…ça tombe bien au Phénix, cette saison, il y a aussi des apéro-philo !
Coté pratique : Renseignements : 03.27.32.32.32 – Abonnement possible dès maintenant sur le nouveau site du phénix : www.lephenix.fr
Céline Druart