L’AGEVAL d’hier et d’aujourd’hui !
L’Assemblée générale de l’association AGEVAL, spécialisée dans l’insertion d’un public en difficulté, s’est déroulée le jeudi 09 juin. Après un printemps 2015 électrique, cette AG a mis en exergue la résilience de cette association revenue du diable vauvert.
L’AGEVAL contre vents et marées
Sourires, petites blagues, ambiance festive avant un barbecue, presque dans la routine…. un curieux du jour, sans l’historique, aurait même pu se fourvoyer en pensant tout haut- tout va bien dans le meilleur des mondes à l’AGEVAL… Sauf qu’au printemps 2015, la baisse des financements de l’Etat, des pertes de marchés importants et par suite des résultats financiers catastrophiques ont conduit l’AGEVAl au bord du gouffre » nous étions à – 650 000 € en avril 2015 « , souligne le président de l’AGEVAL Patrick Roussiès.
Sur le volet social de l’entreprise, cela s’est traduit par des mouvements très houleux, manifestation sous les fenêtres du maire de Valenciennes, à la Direccte, remise en cause de l’équipe dirigeante… la crise était profonde ! » Face à cette situation, je veux rendre hommage à Anne-Marie Petiaux qui a le courage de démissionner. J’ai pris la présidence le 29 mai 2015« , commente le nouveau président de l’AGEVAL.
La traduction sociale a été le licenciement de 9 collaborateurs que Patrick Roussiès a énuméré un à un » cinq d’entre eux ont retrouvé un travail. Nous avons suivi et suivons chaque parcours de reclassement « , précise-t-il.
De facto, le président entame son rapport moral par » nous parlons bien de l’AGEVAL d’hier et celle d’aujourd’hui après une année douloureuse. » Bien sûr, la réforme de l’IAE, des marchés perdus significatifs mais également des nouveaux, comme l’étang du Vignoble-ville de Valenciennes » cela montre l’engagement politique pour soutenir l’AGEVAL » Il remercie également les soutiens de la CAVM, du Conseil départemental… des banques. » Une année passionnante avec une équipe d’administrateurs de combat. »
Le bilan financier
Aussi surprenant que cela puisse paraître, même avec 9 licenciements, cette association d’insertion a réussi à dégager une perte modique de – 5 714 €. Si l’on revient sur la perte abyssale constatée en avril 2015, sur un budget global de plus de 6,4442 000 €, c’est un petit miracle ! A signaler que le poste principal de dépenses est celui des salariés (permanents et public en insertion) à hauteur de 81% du budget. En terme de lisibilité, la trésorerie disponible permet de tenir 1 mois et demi, c’est très peu. Dans cette optique, l’AGEVAL est à l’abri d’une ponction autoritaire, par une tutelle financière, comme c’est arrivé à plusieurs structures voire organismes sur le Valenciennois, moins connus que l’UVHC et la CCI Grand Hainaut.
L’accompagnement social
Le coeur de l’activité de l’AGEVAL s’articule autour de l’accompagnement social. Plus de 550 personnes sont accueillies chaque année avec un seul objectif, une sortie positive ! Un public dont le point commun est » une absence de qualification, niveau infra 5, sans CAP » , souligne Emmanuelle Mabon, en charge de l’accompagnement social à l’AGEVAL.
Les chantiers d’insertion de l’association sont principalement concentrés sur les espaces verts, le second oeuvre dans le bâtiment et c’est pourquoi cette structure veut élargir sa surface d’intervention dans son projet 2016/2018. « Dans notre vision future, des activités dans les domaines du compostage, de la réparation du matériel informatique, de l’entretien des cours d’eau voire de la conciergerie dans l’entreprise sont à l’étude. A la clé, la création d’une ETI dans chaque domaine afin de pouvoir répondre à des marchés« , indique Patrick Roussiès. Point fondamental, ce public arrivé sans aucune qualification ressort avec un diplôme, certes pas de l’Education nationale, mais avec une véritable reconnaissance au sein du monde de l’entreprise.
Annonce importante en terme de stratégie globale de cette association ; depuis quelques années, l’association ADELI a été créée afin de mutualiser des procédures administratives, de communications etc. entre AGEVAL, Prim’Toit, ADACI et Entre’Aide. » Demain, nous étudions une nouvelle gouvernance avec ADELI. Si les différentes associations membres d’ADELI ne perdront jamais leur indépendance opérationnelle, la gouvernance stratégique reviendrait à ADELI« , conclut Patrick Roussiès. C’est un peu dans l’esprit d’une holding associative permettant à l’association, le nez dans le guidon, de se décharger de la réflexion stratégique, flux budgétaire, positionnement face aux évolutions de textes de lois etc. Ce type d’organigramme est peut être l’avenir du monde associatif face aux sables mouvants financiers !